La répartition des droits TV dans les 5 grands championnats européens

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FBL-FRA-LFP-MEDIA-BROADCASTING-RIGHTS / FRANCK FIFE/GettyImages
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Les désormais célèbres revenus liés aux droits TV sont devenus des paramètres à prendre en compte pour juger l'écart de budget entre chaque équipe. Des montants qui ne cessent de s'accroître, faisant notamment la part belle aux clubs de Premier League qui peuvent se permettre de dépenser des sommes considérables sur le marché des transferts. 

Un record pour la Ligue 1


L’annonce en mai 2018 de l'acquisition des droits TV de la Ligue 1 par Mediapro a été retentissante dans le monde du football français. Si les téléspectateurs peuvent regretter la fin du contrat avec le diffuseur historique Canal +, les présidents de club ont quant à eux affiché leur satisfaction concernant ce nouveau montant de 1,153 milliard d’euros par saison pour la période 2020-2024. «Avec 60% de hausse, c'est une évolution très significative. J'en suis ravi. C'est un jour béni pour le football professionnel français», avait alors déclaré Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique Lyonnais, dans le quotidien L'Équipe. Une somme record qui relègue bien loin les 726,5 millions d'euros annuels du précédent cycle. Ceci permet au championnat français de se replacer dans la hiérarchie européenne en devançant notamment l’Espagne et l’Italie.

À noter que le groupe espagnol et Bein Sports ont remporté les enchères pour la Ligue 2 avec un montant de 64 millions d'euros par saison sur la période 2020-24.

Cette nette hausse pourrait être suivie par une augmentation de la vente des droits de diffusion de la Ligue 1 à l’étranger. Actuellement, la LFP est sous contrat avec Bein Sports pour un minimum garanti de 480 millions d'euros soit 80 millions d'euros par an, pour la période 2018-2024. Cet accord prévoit également un partage à 50/50 des revenus au dessus des 80 millions d'euros par saison entre l'instance française et le groupe média.

La Premier League atteint des sommets


Ce n’est un secret pour personne, le championnat d’Angleterre est celui qui génère les revenus les plus importants parmi les cinq ligues majeures européennes. Ainsi, les droits TV de la Premier League vendus au Royaume Uni à Sky et BT ont atteint la somme astronomique de 2,3 milliards d’euros par an sur la période 2016-2019. Un montant qui devrait quelque peu baisser car les cinq premiers lots, sur sept, pour le cycle 2019-2022 ont été attribués pour un total d’environ 5,8 milliards d'euros sur trois ans. Il faut ajouter à ce montant les droits tirés des retransmissions à l’étranger qui rapportent au moins un milliard par saison. Ces derniers devraient même être revus à la hausse lors de la négociation du prochain contrat qui verra notamment le groupe Canal + retransmettre la compétition en France.

En ce qui concerne les autres championnats européens, l'Allemagne arrive en seconde position mais bien loin de l’Angleterre. Les droits des matchs du championnat allemand ont été vendus pour au moins 1,4 milliard d'euros par an, dont 1,16 milliard d'euros attribués au marché domestique, pour la période 2017-2021. C’est tout de même une progression de plus de 80% en comparaison des recettes de la saison 2016-2017 (817 millions d'euros).

Comme dit précédemment, la Ligue 1 se place en troisième position et devance ainsi la Liga et la Serie A. Les quatre lots adjugés pour le marché national espagnol, sur un total de huit, représentent un total de 3,4 milliards d'euros, soit une moyenne de 1,14 milliard d'euros par saison qui représente une hausse de 15% par rapport au dernier contrat. Ce sont les groupes espagnols Telefonica et Mediapro qui ont remporté les enchères. Ce dernier possède également les droits de diffusion de la Liga à l’international pour environ 4,48 milliards d’euros sur cinq ans.

Du côté de l’Italie, un certain imbroglio judiciaire a temporairement repoussé la vente des droits TV domestiques en raison des garanties financières insuffisantes de Mediapro qui avait proposé une offre de 1,05 milliard d’euros par an sur la période 2018-2021. Ce sont finalement Sky et Perform qui paieront 973 millions d’euros par saison, soit guère plus que lors du cycle précédent.


Une répartition différente selon les championnats


Répartition des droits TV 2017/2018 par club  Crédits: L'Équipe
Répartition des droits TV 2017/2018 par club Crédits: L'Équipe / Image by Alix Vermande

Reste à savoir sur quels critères ces différents montants sont partagés entre les clubs. En ce qui concerne la Ligue 1, chaque équipe se voit attribuer une part fixe et une licence club, égales pour toutes les formations, qui correspondent à environ 50% de la somme reçue par la Ligue. Ensuite, entre en jeu une redistribution sportive en prenant en compte les résultats de la saison mais également ceux des cinq derniers exercices. L’exposition télévisuelle ou notoriété sur les dernières années est un critère supplémentaire. Enfin, est ajoutée une aide pour les équipes qui ne jouent pas de Coupe d’Europe et celles reléguées en Ligue 2. 

Le système est assez similaire en Premier League avec une distribution égalitaire des droits TV internationaux et des revenus commerciaux qui sont à ajouter à une part fixe de participation au championnat. Les disparités se creusent alors avec la prime du classement final et le nombre de diffusions sur les chaînes nationales.

Les grands clubs d’Espagne tels que le FC Barcelone et le Real Madrid sont quant à eux plus favorisés, en attestent des critères basés sur les résultats sportifs de chacune des équipes, le nombre d’abonnés, l’affluence dans les stades et les audiences à la télévision.

Enfin, la Serie A fait également la part belle à la notoriété des équipes à l’inverse de la Bundesliga qui prend uniquement en compte des critères sportifs.

Répartition des droits TV en Premier League lors de la saison 2017/2018
Répartition des droits TV en Premier League lors de la saison 2017/2018 / Image by Alix Vermande

Des inégalités qui peuvent creuser l’écart de niveau entre les formations car ces revenus de droits TV constituent souvent une grande partie des budgets devant la vente de maillots, de billets et bien évidemment de joueurs. 


Cette nouvelle donne pour la Ligue 1 pourrait ainsi lui permettre de voir les équipes françaises rivaliser financièrement à moyen terme avec les grands noms européens.