90min explique : Comment le football italien a-t-il fait son retour sur le toit de l'Europe ?
Quelle campagne européenne pour les clubs de Serie A... Cinq des sept écuries engagées dans les trois compétitions continentales en début de saison sont encore qualifiées à l'aube des demi-finales. Mais alors, comment peut-on expliquer un tel retour au premier plan du championnat italien sur la scène européenne ?
1. L'apparition de nouveaux fuoriclasse
Durant de très longues années, les meilleurs clubs italiens ont eu du mal à s'appuyer sur de véritables stars. En Italie, les fuoriclasse sont les joueurs d'une autre dimension. Ceux qui peuvent changer le cours du match sur une action. Et désormais, difficile de ne pas en citer plusieurs un peu partout dans la Botte.
Le SSC Napoli peut compter sur son duo Osimhen-Kvaratskhelia. À Milan, il y a Mike Maignan ou Rafael Leao chez les Rossoneri et Nicolò Barella ou Marcelo Brozovic chez les Nerazzurri. La Juventus, avec Federico Chiesa, et la Lazio Rome, avec Sergej Milinkovic-Savic, ne sont pas en reste non plus.
En d'autres termes, toutes les grosses cylindrées italiennes détiennent désormais ces joueurs qui peuvent faire la différence à tout moment. Et cela fait une sacrée différence sur le plan européen. Les écuries de Serie A peuvent tenir tête à quasiment n'importe qui dans ces compétitions.
2. Un Big 7 qui se tire la bourre
De 2012 à 2020, la Serie A n'était clairement pas le championnat à suivre pour ceux qui veulent voir des surprises tout en haut. La Juventus a raflé neuf championnats de suite. Depuis 2021, c'est cependant bien plus serré sur la scène nationale. Après le sacre de l'Inter Milan (2021), c'est l'AC Milan qui a retrouvé les sommets de la Serie A (2022).
Et désormais, le SSC Napoli ne devrait plus tarder à remporter cette édition 2023. Trois vainqueurs différents en trois saisons ! Et surtout, un véritable Big 7 s'est créé dans la Botte. Derrière les deux clubs de Milan, la Juventus et le Napoli, on a les deux clubs de Rome et l'Atalanta Bergame qui sont désormais habitués à jouer les premiers rôles.
Cela ne risque pas de changer de sitôt. Si la course au titre semble déjà actée cette saison, la lutte pour le top 4 s'annonce plus alléchante que jamais. Il n'y a que sept points entre la quatrième place de l'AS Rome et la septième de l'Atalanta Bergame. Le retour d'une compétitivité aussi forte fait clairement le bonheur des écuries italiennes.
3. L'Europa League et l'Europa Conférence League prises très au sérieux
Dans certains pays, seule la Ligue des champions semble véritablement attirer les clubs. Et ce n'est pas le virage pris par l'Italie ! Cette saison, les clubs de Serie A sont présents dans toutes les compétitions européennes. Déjà vainqueur de la première édition de l'Europa Conférence League en 2022, l'AS Rome n'a pas baissé le pied en C3.
Le club de la Louve est toujours présent dans le dernier carré de cette Europa League. Et il n'est pas le seul, puisque la Juventus disputera également ce tour. Et difficile de ne pas mentionner le joli comportement des Bianconeri. Reversés de la Ligue des champions, ils auraient très bien pu décider de lever le pied. Finalement, la Vieille Dame semble avoir fait de cette C3 un véritable objectif.
Pour couronner le tout, l'Italie pourrait conserver son sacre en C4. En effet, sans faire trop de bruit, la Fiorentina est toujours en lice dans le dernier carré de l'Europa Conférence League. Et la Viola a de quoi être la favorite de cette compétition, face à West Ham, l'AZ Alkmaar et le FC Bâle. Hormis la Lazio Rome, qui a déçu en Europe, les clubs de Serie A ont pu faire forte impression.
4. Des ambiances européennes à couper le souffle
Et les excellents résultats des écuries italiennes redonnent également le sourire à tous les tifosi. Quand tout va pour le mieux, les ambiances sont à couper le souffler dans les stades de la Botte. Depuis le début de la Ligue des champions, la Curva Sud des Rossoneri et la Curva Nord des Nerazzurri font de San Siro l'une des ambiances les plus folles de toute l'Europe.
Surprenant tout au long de la reine des compétitions européennes, le Napoli a également pu compter sur son douzième homme. Le désormais très célèbre "Champions" à la fin de l'hymne de la C1 n'était pas loin de réveiller le Vésuve...
Sans oublier l'hymne de la Roma qui reste dans toutes les têtes les soirées d'Europa League quand il est entonné par tous les tifosi a cappella. Un détail qui démontre bien que l'Italie est bel et bien de retour...
5. L'insertion de la jeunesse dans les clubs du top 7
On a souvent reproché à l'Italie de ne pas faire confiance aux jeunes talents. Et la situation semble s'être arrangée en Serie A. La Juventus en est l'exemple parfait ! La Vieille Dame n'a pas hésité à faire une place importante dans la rotation aux Fabio Miretti (19 ans), Nicolò Fagioli (22 ans) ou encore Matías Soulé (20 ans).
Difficile également de ne pas mentionner l'Atalanta Bergame. Dans ses rangs, la Dea s'appuie sur Giorgio Scalvini (19 ans), Matteo Ruggeri (20 ans) et surtout Rasmus Højlund (20 ans). Les clubs de Serie A n'ont plus peur de laisser les plus jeunes sur le terrain et cela semble leur réussir.
La preuve avec l'AC Milan qui avait pu lancer un nouveau cycle avec quelques jeunes joueurs. Les Pierre Kalulu, Sandro Tonali, Ismaël Bennacer ou Rafael Leao ont tous pu progresser au cours des dernières années pour emmener les Rossoneri au titre de champion en 2022.
6. Le retour du Milan qui fait un bien fou à la Serie A
Durant un long moment, l'AC Milan et l'Inter Milan étaient loin de leurs standards. Les plus jeunes ne le savent peut-être pas, mais ces deux écuries ont longtemps brillé en Europe. En Italie, ce sont les deux clubs les plus titrés en Ligue des champions. L'AC Milan a connu sept sacres et l'Inter Milan trois.
Comme un symbole, les deux rivaux se retrouveront dans le dernier carré de cette C1, pour un derby della Madonnina plus attendue que jamais. Pourtant, ils ne sont même pas dans le top 4 de la Serie A avant la 31ème journée. Et cela démontre bien l'aura de Milan dans la reine des compétitions européennes.
Lors d'une soirée de C1, l'aura de Milan peut lui permettre de déplacer des montagnes. Ils démontrent très bien qu'il ne faut pas seulement accumuler des stars pour aller loin en Ligue des champions. L'histoire, l'institution, le maillot, le blason... Toutes ces choses-là peuvent vous porter très loin. Et ce n'est que positif pour le championnat italien.
7. Des gros clubs avec une souveraineté économique
Le terrain n'est pas la seule donnée à prendre en compte désormais ! Les fans du ballon rond ne sont pas sans savoir que l'argent est tout aussi important. Pour être réguliers au plus haut niveau, et ne pas perdre leurs meilleurs éléments chaque été, les clubs doivent trouver les moyens de générer des bénéfices régulièrement.
La Juventus a notamment montré l'exemple à suivre en devenant propriétaire de son stade : l'Allianz Stadium. Une situation qui permet à la Vieille Dame d'avoir une situation économique beaucoup plus fiable que les autres cadors.
Et les autres écuries veulent suivre le pas. C'est le cas de l'AC Milan, de l'Inter Milan et de l'AS Rome. Une avancée très importante pour l'évolution du football italien. Les revenus générés seront très intéressants et permettront à ces clubs de rester au plus haut niveau !
8. Des mercatos intelligents pour devenir plus compétitifs
Alors que la plupart des cadors italiens ont dû faire avec les moyens du bord durant de longues années, ils ont également pu progresser en matière de recrutement. À l'image d'une écurie comme l'Atalanta Bergame, chaque arrivée est bien réfléchie pour permettre à son projet d'avancer.
Et les jolis coups en Serie A sont nombreux. On a déjà pu le mentionner, mais la Dea a flairé le très bon coup avec Rasmus Højlund, qui a déjà vu sa valeur doubler en l'espace de quelques mois.
Certains clubs n'ont pas lésiné sur les moyens. La Juventus a su sortir le chéquier, et pas sur n'importe qui, en s'offrant deux des meilleurs joueurs de la Serie A, avec Federico Chiesa et Dusan Vlahovic.
Dans un tout autre registre, la Lazio Rome a su se renforcer à moindre coût, avec Alessio Romagnoli, Nicolò Casale ou Matías Vecino. En continuant de bien travailler, les écuries de Serie A risquent de poursuivre leur montée en régime.
9. La baisse générale des autres championnats
Enfin, il reste important d'évoquer les autres championnats européens. Les suiveurs de la Serie A diront qu'elle est clairement sous-cotée depuis de longues années. Pourtant, les écuries italiennes ont connu une longue disette en Europe avant que l'AS Rome ne remporte l'Europa Conférence League. Il fallait remonter en 2010 et la victoire de l'Inter Milan en C1 pour se rappeler du dernier sacre européen d'un club italien.
La Serie A pourrait cependant avoir refait son retard. La Premier League a toujours une avance folle. En Liga, le Real Madrid continue de dominer en Ligue des champions et le Séville FC en Europa League. Mais derrière, c'est toutefois plus compliqué, avec un FC Barcelone loin de ses standards, alors que le Bundesliga semble reculer également.
Et derrière, les championnats mineurs ne risquent pas de s'en rapprocher de sitôt. Le football français, ce n'est même pas la peine d'en parler tant les résultats européens sont décevants, alors que l'Eredivisie ou la Liga Portugal ne connaissent que quelques exploits. Alors, est-ce que la Serie A est définitivement de retour au sommet du football européen ? On aura déjà une première réponse dans quelques semaines...
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