Allemagne - France (2-1) : Les 4 leçons de la nouvelle défaite des Bleues face à la Mannschaft
Par Olivier Halloua
L'équipe de France féminine a encore cédé face à l'Allemagne (2-1). Les Bleues ont encaissé un doublé d'Alexandra Popp en quelques minutes : un premier but en fin de première période et un autre en tout début de seconde. Dans le jeu, les joueuses de Corinne Diacre n'ont jamais trouvé la solution.
Il a fallu patienter les dernières minutes et un penalty de Viviane Asseyi qui ne changera rien pour voir un semblant de révolte. Une défaite encore face aux Allemandes quelques mois après la demi-finale de l'Euro déjà perdue face à la Mannschaft.
1. Aucune maitrise offensive chez les Bleues
Le seul but est un penalty sur une faute offerte par la défense germanique. L'Equipe de France féminine n'a aucune construction offensive durant ce déplacement en Allemagne. Les Bleues ne se remettaient qu'aux accélérations rares de Kadidiatou Diani en transition rapide. Delphine Cascarino n'a jamais pris le moindre duel intéressant.
Le trident de l'entrejeu n'accompagnait pas assez le pressing adverse et perdait beaucoup de duels. Grace Geyoro était transparente et maladroite dans chacune de ses transitions. Elle a même manqué une grosse situation aussi dans le dernier quart d'heure. Ouleymata Sarr a eu une grosse situation vendangée mais n'a pas été que peu trouvée dans l'intervalle.
Le gros souci est provenu de l'animation des couloirs, habituel point fort de la France. Or, les attaquantes manquaient de tact devant et les latérales dont Selma Bacha étaient bien bloquées par l'activité des ailières germaniques. Un court-circuitage en règle orchestré par la sélectionneuse allemande.
2. Tounkara encore fautive
Déjà peu en vue durant l'Euro Aissatou Tounkara a encore récidivé face à l'Allemagne. La défenseure de Manchester United a perdu un premier duel fatidique avec Alexandra Popp sur un corner. A force de jouer les mains, la cadre des Bleues en a perdu sa tâche première : défendre ses buts.
On l'a vu encore en grande difficulté sur deux gros centres détournés par Popp et Sydney Lohmann. En l'absence prolongée de Griedge Mbock, Tounkara doit faire mieux. Elle n'est pas trop aidée par une Wendie Renard toujours aussi lunaire dans sa communication et son placement.
3. Une classe d'écart avec l'Allemagne
Que ce soit tactiquement, athlétiquement et techniquement, l'Allemagne était supérieure à la France. Le match avait été bien préparé par la Mannschaft et surtout son staff. Les Allemandes pressaient ensemble, collectivement avec justesse et précision. La création d'occasions nous a semblé adapté et lissé.
A l'opposé, la France ne proposait aucune constance, seulement quelques éclairs rares et mal transformés. Les joueuses de l'EDF attaquaient en sous-nombre. En clair, le vice-champion d'Europe paraissait avoir plus de joueuses sur le terrain, tellement son organisation était plus adaptée.
La France a eu les situations et manque encore de réalisme pour les propulser au fond des filets face à la deuxième nation au classement FIFA.
4. Quelques absences qui coûtent cher
On a senti que les Bleues manquaient de liant à plusieurs postes-clés. En attaque, Ouleymata Sarr nous apparaît encore trop limité et inexpérimenté pour mener un front offensif. L'absence de Marie Antoinette Katoto coûte évidemment cher que ce soit dans le gabarit, la précision et les appels proposés.
En défense, Eve Périsset n'a toujours pas l'apport nécessaire pour élaborer des circuits de passes dans son couloir. Au contraire, Marion Torrent aurait eu sûrement de certitude. Enfin, on l'a déjà évoqué : Griedge Mbock manque terriblement comparée à l'apport toujours sinueux de Aissatou Tounkara.
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