AS Monaco : Kevin Goleador Volland
Par Jean Dubas
De par ses multiples qualités, son QI football et sa polyvalence, Kevin Volland a apporté quelque chose de nouveau en principauté. Portrait à consonance tactique de l'homme en forme de l'ASM à l'aube d'un PSG - Monaco alléchant.
Un article réalisé avec le regard avisé de deux supporters célèbres parmi les Twittos monégasques. D'un côté, @Alyumdra, papa de #ASM_Stats et chroniqueur pour Radio Diagonale. De l'autre, @Yannick_Kmbl, référence sur les réseaux parmi les fans du club du rocher.
12 buts, 7 passes décisives. Avant ce choc de Ligue 1 entre le Paris Saint-Germain et Monaco ce dimanche soir, Kevin Volland, joueur le plus décisif du championnat de France en 2021, apparaît comme l'arme plus si secrète du club de la principauté qui marche sur l'eau, fort de 9 victoires et 2 matches nuls sur ses 11 dernières rencontres.
Une adaptation qui change tout
A son arrivée en France, l'été dernier, Volland débarque, contre 15 millions d'euros avec l'étiquette de valeur sûre de Bundesliga. L'attaquant aux 50 buts inscrits sous les couleurs du Bayer Leverkusen est un nom connu en France, mais peu savent vraiment décrire le profil de l'international allemand (10 sélections, 1 but).
"Je savais que c’était un attaquant complet évoluant en Allemagne avec quelques sélections, rien de plus. Je me suis intéressé plus à son profil quand les rumeurs sont arrivées. J’ai apprécié le profil du joueur expérimenté qui semblait ne pas être une doublure à Ben Yedder mais belle et bien un joueur complémentaire" confie Alyumdra.
Expérimenté, Volland l'est, en Allemagne du moins puisque le buteur est estampillé Bundesliga, n'ayant jamais quitté son championnat avant de franchir le Rhin."J'étais très surpris car je ne le voyais pas quitter l'Allemagne" avoue d'ailleurs Yannick.
Loin de la terre qui l'a vu grandir, le natif de Marktoberdorf, peut-être victime du mal du pays malgré de nouvelles conditions de vie optimales, met un peu de temps à montrer de quoi il est capable. Heureusement, un autre connaisseur du championnat allemand va passer par là.
Merci Kovac pour les travaux
Arrivé près de deux mois avant, Nico Kovac, ancien entraîneur du Bayern Munich et joueur professionnel pendant une quinzaine d'années en Bundesliga prend ses marques en principauté.
Le début de saison monégasque est poussif et le Croate doit repenser son système après l'échec de son 4-3-3 au Groupama Stadium alors que sa formation encaisse 4 buts en une mi-temps contre Lyon le 25 octobre dernier. Un échec plein de leçons.
L'entraîneur croate opte alors pour un 4-4-2, sur le papier, et replace Volland dans l'axe avec Ben Yedder. La machine est lancée et, depuis début novembre, Kevin Volland a inscrit 12 buts en Ligue 1, seuls Cristiano Ronaldo (13), André Silva (14) et Robert Lewandowski (15) font mieux dans les 5 grands championnats européens sur la période.
"C’est à partir du match contre Bordeaux et de la mise en place du 442 qu’il deviendra un joueur redoutable, alignant les très bonnes performances, les buts et passes décisives à quasiment chaque match. Pour moi il a eu un temps d’adaptation à la ligue 1 et à Monaco" analyse Alyumdra.
"Dans le 433 il était isolé sur une aile et surtout Ben Yedder était trop seul. L’attaquant français à besoin d’un joueur proche de lui pour combiné" ajoute notre Twittos qui nuance néanmoins le système type, à plat, affiché par Kovac.
La polyvalence comme atout majeur
En effet, dans l'animation offensive, le 4-4-2 monégasque s'adapte rapidement en un 3-2-4-1 ou Volland occupe "le demi espace droit" de l'attaque derrière Ben Yedder, analyse So Foot.
"Dans le système offensif en 3-2-4-1 de Kovac, on le retrouve dans les half spaces derrière Wissam avec Sofiane Diop et leurs courses désorganisent totalement l'adversaire" ajoute Yannick.
Dans ce nouveau système, l'international allemand enfile toutes les casquettes de meneur de jeu, finisseur, pivot et dynamiteur de défense, affichant une polyvalence rare qu'il doit à son intelligence sur le terrain.
"Quand un joueur dispose d'un minimum de QI foot il sait s'adapter au schéma et être décisif quoi qu'il arrive, admire celui que l'on surnomme "Yayou" sur les réseaux. On est vraiment sur un profil hybride et c'est appréciable en tant que supporter car le danger vient de partout"
Et maintenant ?
En l'espace de 4 mois donc, Volland a conquis la Ligue 1 par sa capacité à sentir le football et une polyvalence offensive dont peu peuvent se vanter, affichant au passage un joli ratio de 12 buts et 7 passes décisives en 23 matches de championnat. Emballé c'est pesé ? Pas tout à fait. A 28 ans, l'ancien du Bayer a encore une petite marge de progression.
"Il est tactiquement à son top mais que le schéma de Kovac et le championnat de France doivent encore être digérés, remarque Yannick. Il a aussi certains passages de trou complet ou il disparait mais arrive encore à être décisif"
"Mais la feuille de stats est propre" ajoute notre Twittos, soutenu par Alyumdra. "Côté objectifs personnels, je pense qu’il a déjà réalisé ce que l'on imaginait pour lui. Le top serait d’aller chercher le 20 buts et 10 passes décisives."
Ce dimanche soir, Volland retrouve le PSG, contre qui il avait inscrit un doublé au match aller, pour continuer d'épater la Ligue 1.