FC Barcelone - PSG : le point à une semaine du choc de Ligue des Champions

Mercredi 16 février prochain, le Paris Saint-Germain verra sa saison être mise en jeu face au FC Barcelone, dans le duel fratricide par excellence de cette dernière décennie en Europe. Résultats, niveau de jeu, blessures : on fait le tour complet à une semaine du choc que tout le monde attend.

Inhabituellement placé à la 3ème place de Ligue 1 après 24 journées, le Paris Saint-Germain, fébrile mais étincelant, remonte en selle à la conquête des sommets continentaux dans tout juste une semaine (mardi à 21h au Camp Nou, huitièmes de finale aller).

Le duel qui l'attend face à un FC Barcelone en reconquête après le fiasco de l'année dernière (8-2 face au Bayern en demi-finale de C1) s'annonce alléchant, d'autant que les Barca-PSG deviennent des classiques iconiques depuis quelques saisons sur le Vieux Continent.

Remontada, coups de folie, espoirs et malheurs : le club de la capitale reste sur trois éliminations consécutives face aux Catalans en Ligue des Champions (2013, 2015, 2017), et espère enfin vaincre son signe indien.

Le contexte global : Messi, épicentre de la rivalité

C'est le feuilleton qui est sur toutes les lèvres du monde du ballon rond depuis le début de l'année. Le départ annoncé de Léo Messi du Barça cet été a amorcé l'apparition dans la presse française (et étrangère) de multiples rumeurs concernant une arrivée éventuelle de la Pulga au PSG.

Interrogé à ce sujet, Leonardo n'avait pas fermé la porte, bien au contraire. "Nous sommes assis à la table de ceux qui suivent le dossier de près," avait déclaré le directeur sportif parisien dans les colonnes de France Football.

Une sortie qui a fait flamber toute la Catalogne, dont le désamour pour Paris sur la dernière décennie s'est accentué, au fil des confrontations sportives et de sorties médiatiques toujours aussi électriques.

Joan Laporta, ancien président du FC Barcelone (2003-2010) et candidat à la présidence du club, a d'ailleurs taclé des deux pieds décollés son homologue brésilien : "Avec tout mon respect, je dois dire que le comportement du PSG ne m'a pas du tout plu. Ils ont manqué de respect au Barca. Je trouve que c'est déplacé, cela montre leur manque d'expérience à ce niveau".

Le grief entre les deux clubs risque bien de se percevoir sur le terrain. Même en l'absence de public, les liens de tensions sont bien trop denses : le retour de Neymar au Camp Nou, la présence de Messi sur le terrain face au prétendant numéro 1 à son recrutement, la série noire du PSG face aux Blaugrana, tabou numéro 1 du Parc, qui doit toujours hanter les esprits...

Avec en outre les fustigations respectives de la presse francilienne et catalane ces derniers jours, le match semble, dans le combat et dans les cœurs, bien lancé.

La dynamique de résultats : Barcelone flambe, Paris ne rompt pas

Certes, l'ère Ronald Koeman n'a pas commencé de la meilleure des manières à Barcelone. Débarqué avec une philosophie diamétralement différente de celle d'Ernesto Valverde et Quique Setien, ses prédécesseurs, l'ancien bombardier des Pays-Bas a tenté d'apporter sa patte au mercato, pour insuffler une nouvelle dynamique.

Exit Rakitic, Suarez, Semedo et Arthur : Pjanic, Coutinho et Dest sont arrivés. Mais la mayonnaise n'a pas pris directement. S'il a été impérial en phase de poules de la C1 (5 victoires avant une dernière défaite anecdotique contre Turin), le Barca a connu trop d'irrégularités en Liga (4 victoires, 2 nuls et 4 défaites lors des dix premières journées).

Mais aujourd'hui, les coéquipiers de Sergio Busquets semblent reprendre de l'allant. Hormis la défaite en finale de Supercoupe d'Espagne face à Bilbao (2-3 a-p le 17 janvier), les Catalans sont invaincus toutes compétitions confondues depuis la défaite face à Turin le 8 décembre.

C'est pour cette raison que l'on parle de renaissance blaugrana. Il y a deux mois, la dynamique était bien différente pour la formation de Liga. Du côté du PSG, le changement d'entraîneur n'a pas changé grand chose. Mauricio Pochettino, le fameux talisman de Tottenham, a débarqué à Paris avec ses idées mais sans nouveau joueur dans ses valises (le prêt de Dele Alli cet hiver a notamment avorté).

Avec Pochettino, le PSG compte déjà deux accrocs : le nul frustrant pour la première de l'Argentin sur le banc face à Saint-Étienne (1-1 le 6 janvier) et la défaite humiliante à Lorient (3-2 le 31 janvier) rappelant qu'éternellement, Paris reste fébrile dans les derniers instants de la partie.

Les Parisiens ne sont donc pas sur leur piédestal attendu attendu en Championnat : à 14 journées de l'épilogue de la Ligue 1, ils se trouvent relégués à 1 longueur de Lyon et 3 du LOSC, solide leader (54 points).

La fatigue engrangée par cette pression soudaines des matches domestiques pourrait bien compter dans la balance à l'heure des joutes européennes, même si le Barca semble encore plus mal en point en Espagne (2e à 7 points de l'Atletico qui compte deux match de retard). Paris s'est tout de même bien rassuré à Marseille dimanche soir (0-2).

La qualité de jeu : un collectif poussif des deux côtés

C'est le grand débat. Qui propose le jeu le plus séduisant entre Barcelone et Paris ? Sur le papier, le club tricolore, plus équilibré, semblait avoir une longueur d'avance, malgré un jeu toujours aussi débridé.

Malgré Pochettino, Paris base toujours son jeu sur la recherche des grands espaces et les opportunités sur les contres, et sa maîtrise parfaite de l'entrejeu semble maintenant appartenir à un passé lointain.

De son côté, Barcelone revit, notamment grâce aux performances XXL de Leo Messi et d'Antoine Griezmann. Le Français, décisif sur 4 des 5 buts blaugrana face à Grenade la semaine dernière, semble enfin trouver sa place à Barcelone, dans l'ombre d'un Messi qui semble revenir à 100%. Et c'est bien la principale information à retenir pour le PSG. Sans un grand Messi, Barcelone est défiguré.

Malgré tout, Paris semble avoir les armes pour assurer sa domination. La défense du Barca est, secret de polichinelle, loin d'être impériale. Et l'attaque de feu du PSG, qui pourra a priori compter sur son quatuor de fantastiques (Icardi, Neymar, Mbappé, Di Maria), verra là l'occasion parfaite d'exploiter enfin tout son potentiel.

Les absents : Paris est diminué, Barcelone est amputé

C'est là la principale interrogation pour le PSG. Sorti sur blessure au Vélodrome dimanche, Angel Di Maria semble incertain pour affronter le Barca la semaine prochaine. L'absence de l'Argentin, l'un des plus réguliers de l'effectif, sur la scène européenne serait un vrai coup dur pour le PSG.

Mauricio Pochettino doit aussi enregistrer l'absence de Ander Herrerra, qui ne devrait pas être remis de son problème musculaire à la cuisse. En revanche, il devrait bien compter sur le retour de Keylor Navas, qui a été ménagé ces derniers jours après un choc à la poitrine survenu à l'échauffement de PSG-Montpellier. Pour le reste, Marquinhos, Neymar, Mbappé sont de retour. Paris se présentera armé au Camp Nou.

Au Barca, en revanche, le onze de départ semble être bien décimé. Ce lundi, le club a même annoncé le forfait durant plusieurs semaines de Ronald Araujo. Le défenseur central uruguayen était devenu, par des prestations de haut calibre, titulaire aux yeux de Ronald Koeman. Gerard Piqué, Sergi Roberto et Moussa Wagué manqueront eux aussi à l'appel. Plus que jamais, l'arrière-garde barcelonaise s'annonce faible.

Autre information importante : le prodige espagnol Ansu Fati, touché au ménisque, sera lui aussi absent, tout comme Philippe Coutinho. Si Barcelone reste armé offensivement, son manque de profondeur de banc fera sans doute tâche à l'heure de jeu, alors que les cinq changements sont à présent autorisés en C1.

Pour l'heure, Paris semble donc toujours pointer devant Barcelone à la faveur des pronostics. Mais au vu de l'historique, du contexte et des talents individuels barcelonais, le Paris Saint-Germain ne doit pas débarquer au Camp Nou avec la sensation d'être déjà devant.