Bilan : Ce qu'il faut retenir du passage d'Andoni Zubizarreta à l'OM
Par Clément Siéper
C'est officiel depuis jeudi, l'Espagnol Andoni Zubizarreta a quitté ses fonctions de directeur sportif de l'Olympique de Marseille. Si son départ inquiète concernant l'avenir d'André Villas-Boas, le temps des premiers bilans est venu.
Arrivé en octobre 2016 après avoir été le directeur sportif pendant cinq ans du FC Barcelone, l'ancien joueur de Valence sera donc resté quatre saisons sur les bords de la Canebière. Entre points positifs et négatifs, il est temps de savoir ce qu'Andoni Zubizarreta a vraiment apporté au club Olympien.
Il a fait venir Villas Boas
Anéanti après une saison sportive 2018-2019 loin des espérances, Marseille ne verra pas la Coupe d'Europe. Pire, le groupe semble affecté par les derniers mois très compliqués de l'ère Garcia.
Proche d'André Villas- Boas, Andoni le sait libre et arrive à le convaincre de signer à l'OM. Pas une mince affaire au regard des dernières saisons sportives et de l'absence de joutes Européennes. Sur ce coup-là, l'ancien gardien a eu du nez.
Grâce aux relations de l'Espagnol, l'OM s'offre un entraineur de choix sans qui rien n'aurait été possible cette saison. Et c'est bien cela qui inquiète. A plusieurs reprises, le coach Lusitanien a lié son avenir à celui de son directeur sportif... Maintenant que son ami est parti emmenant avec lui son bras droit Albert Valentin, André Villas-Boas a toutes les chances de l'imiter.
Arrivées de joueurs majeurs
En dehors de Villas-Boas, Zubizarreta a su faire (re)venir quelques joueurs majeurs. A commencer notamment par Dimitri Payet et Florian Thauvin. Chef de file du nouveau projet Marseillais, les deux leaders techniques sont surement deux des joueurs les plus importants de l'effectif depuis quelques saisons. Leur retour est une réussite. Steve Mandanda a également effectué un come back lors du passage du directeur sportif. Et ça on ne peut pas lui enlever.
Les arrivées de Luiz Gustavo et Morgan Sanson sont également à ranger dans la catégorie des bonnes trouvailles. Même si le Brésilien n'est resté que deux saisons, il a apporté une plus-value sportive indéniable lors de son passage.
Mais le meilleur achat de cette période n'est autre que Morgan Sanson. Devenu une valeur sûre de Ligue 1, l'ancien Montpelliérain ne cesse de progresser et compte désormais parmi les cadres de l'équipe. Une fois n'est pas coutume, Marseille devrait même réaliser une excellente opération financière. Acheté seulement 10 millions d'euros, il partira pour au moins deux fois plus.
Des mauvais choix financiers guidés par son incapacité à s'imposer
Une fois n'est pas coutume, car l'ancien gardien n'a pas brillé par sa gestion financière. Par exemple, Payet a été racheté plus de 29 millions en janvier 2017, alors qu'il était parti un an et demi plus tôt pour "seulement" 15 millions d'euros.
Durant ses années de collaboration avec Rudi Garcia, il cède sur la plupart des dossiers selon Eurosport. Le cas de Kevin Strootman en est le parfait exemple. Salaire le plus cher du club (550 000 euros brut par mois selon L'Equipe), le Néerlandais est acheté pour 25 millions d'euros. Côté sportif, son transfert est un gros flop. Mais surtout une très mauvaise opération financière. Guidée par l'incapacité de Zubi à s'imposer et à raisonner son entraineur.
Et puis de manière générale, le club provencal vit au-dessus de ses moyens. La plupart des nouveaux arrivants se voient bénéficier de trop gros contrats pour les moyens du clubs. Et la majorité d'entre eux ont coûté plus cher qu'ils ne l'auraient dû. Caleta-Car pour 19 millions d'euros. Radonjic pour 12 millions d'euros. Mitroglou pour 15 millions. C'est beaucoup trop. Et ça, l'ex portier international aux 126 sélections en est le premier coupable.
Pas de ventes permettant de renflouer les caisses
A la limite, on aurait même pas parler de la tendance du club à dépenser trop d'argent, s'il avait réussi à vendre certains de ses éléments au prix fort. Mais c'est bien là que le mât tangue. Hormis Zambo Anguissa vendu pour 25 millions d'euros à Fulham, les belles ventes se font désirer.
Un joueur comme Lucas Ocampos est parti cet été pour seulement 15 millions d'euros au FC Séville. Il vaut aujourd'hui 32 millions selon Transfermarkt.
Luiz Gustavo a plié bagage pour seulement 6 millions d'euros. Acheté 10 millions deux ans plus tôt, il possède la même valeur aujourd'hui. Encore une occasion ratée de renflouer les caisses.
Adil Rami est également parti libre. Si le club et l'Espagnol n'avaient pas cassé son contrat, il aurait sûrement ramené quelques millions bienvenus.
A force d'acheter trop cher et de vendre trop bas, Zubizarreta a contribué à la mauvaise gestion financière du club. L'arrivée d'Aldridge en janvier, souligne son manquement à trouver des portes de sortie onéreuses.
Il n'a pas trouvé le Grantatakan
Même si l'arrivée de Dario Benedetto atténue légèrement le constat, l'OM n'a pas réussi à trouver son "Grantatakan" depuis l'arrivée du directeur sportif. L'arrivée de Germain a été un flop. Loin de démériter, l'ancien Monégasque n'a pas la carrure pour s'imposer seul devant. Tout le monde était au courant. Sauf Andoni, manifestement.
Que dire de Mitroglou ? Alors certes il sortait de deux bonnes saisons avec le Benfica (36 buts en championnat) avant son arrivée en 2017. Mais ses difficultés lors de son court passage à Fulham auraient pu (du ?) alerter le dirigeant d'expérience qu'il est.
Mario Balotelli est surement un des dossiers les moins bien géré des dernières années. Eté 2018, Marseille veut L'Italien. Lui-même ne cache pas son envie de venir. Sans que l'on sache pourquoi, les dirigeants et l'ancien Blaugrana en tête de fil n'arrivent pas à concrétiser l'arrivée de l'ancien Citizen au mercato estival. Il faudra attendre janvier pour le voir débarquer pour seulement six mois. Inutile de préciser que sur une saison entière avec Balotelli, Marseille aurait eu les moyens de réaliser une bien meilleure saison.
D'une manière générale, le travail d'Andoni Zubizarreta ne sera pas regretté, même s'il était apprécié au sein du club. A l'heure qu'il est c'est l'éventualité d'un départ d'André Villas Boas qui angoisse tout un peuple...
Toute la cité phocéenne retient son souffle.