Comment expliquer le manque d'efficacité d'Amine Gouiri en 2022
Par Thomas Clerbout
Auteur d'un début de saison fracassant, Amine Gouiri a depuis levé le pied, si bien qu'on ne l'a plus vu marquer en Ligue 1 depuis le 23 janvier. L'attaquant avait accompagné ce but d'une passe décisive, et les Niçois l'avait emporté 0-2 sur la pelouse de Metz. Mais depuis ce match, l'Aiglon a totalement lâché prise, et sa place de titulaire est remise en question. Alors, comment expliquer le manque d'efficacité d'Amine Gouiri en 2022 ?
1. La pression
Il n'y a pas à dire, la première partie de saison d'Amine Gouiri en Ligue 1 a été flamboyante. Tellement efficace, le joueur avait inscrit 9 buts et délivré 7 passes décisives. En une demi saison (19 matchs), ce sont des statistiques plus que prometteuses.
S'en sont suivis les éloges des observateurs du championnat de France, les rumeurs de sélection de l'attaquant en Equipe de France A, les intentions du PSG de le recruter pour renouveler son attaque.... En bref, le joueur a été mis sous le feu des projecteurs, et les attentes placées en lui étaient probablement bien trop grandes.
L'attaquant est encore jeune (22ans), et manque donc d'expérience pour appréhender les bons, comme les mauvais moments. Mais nul doute que ce passage à vide sera bientôt éclipsé par bonnes performances, le talent est bien trop grand pour être parti en quelques semaines.
2. Le manque d'expérience
Domaine dans lequel le joueur a encore beaucoup à apprendre. Pour sa deuxième vraie saison en tant que titulaire dans une équipe de haut de tableau, il a su performer, certes. Mais il a aussi été submergé quand les projecteurs se sont braqués sur lui à la mi saison.
Dans son approche des hauts, comme des bas, l'Aiglon manque d'expérience, puisqu'il ne connaît finalement que sa deuxième saison en tant que titulaire. Qui plus est dans un projet ambitieux, qui vise le haut de tableau.
Mais le championnat est un marathon, et pas un sprint. Amine Gouiri a bien retenu la leçon cette saison, et ne risque pas de reproduire son erreur de si tôt. Malheureusement aussi pour lui, les performances des Niçois ont été nettement plus faibles depuis le début de l'année 2022.
3. La baisse de régime niçoise
Sa période de vide coïncide parfaitement au coup de mou qu’ont eu les niçois depuis la trêve hivernale. On ne peut pas dire que ça ai aidé le joueur à se remettre sur de bons rails depuis.
Dauphins du Paris Saint-Germain à la mi saison, les Niçois ont depuis bien dégringolé dans le classement de Ligue 1. Au moment où l'on parle, les hommes Christophe Galtier sont sixièmes, au coude à coude avec Monaco et Strasbourg pour espérer se qualifier en Coupe d'Europe la saison prochaine.
Difficile pour un jeune attaquant en manque de réussite devant les cages, de devoir performer quand tout un effectif vit une période de moins bien. Cependant, ce facteur n'influe pas sur son inconstance, qui était notable, même en début de saison.
4. L'inconstance
Même pendant sa très bonne première partie de saison, le Français a connu quelques trous d’air. Un signe qui pouvait laisser présager une forme d’inconstance. Celui qui n'a plus marqué depuis 11 matchs en Ligue 1, n'en est pas à son coup d'essai.
Revenons dans la période d'octobre à décembre 2021. Dans ce laps de temps, le Niçois n'a inscrit que trois buts et délivré deux passes décisives, en 12 rencontres de championnat.
Quand on voit le joueur être auteur de 10 buts et 7 passes décisives cette saison en Ligue 1, on se dit que si ces trous d'air étaient remplis de performances, sa place de titulaire ne serait pas remise en question.
5. Le retour en forme d'Andy Delort
Chose absolument impensable en début de saison, Amine Gouiri est désormais en concurrence avec Andy Delort en attaque. L'Algérien est venu combler le manque d'efficacité laissé par le Bleuet, et perturbe désormais son temps de jeu.
Depuis le 23 janvier 2022, Delort a inscrit cinq buts et délivré deux passes décisives, quand Gouiri n'a ni marqué, ni donné la moindre offrande à l'un de ses coéquipiers. Décision logique de Christophe Galtier de mettre le joueur sur le banc, lui qui exige un minimum de rendement de la part de son attaquant.
En la matière, l'Algérien devance l'ancien lyonnais, qui devra se racheter très rapidement aux yeux de son entraîneur, s'il ne veut pas voir son temps de jeu s'évaporer définitivement.
Car sur les quatre derniers matchs de l'OGC Nice en championnat, le tricolore n'a été titularisé qu'une seule fois. Il avait d'ailleurs été particulièrement mal inspiré, alors que Delort, qui lui était associé en attaque, avait inscrit un doublé, et donné la victoire aux Aiglons sur la pelouse des Lorientais (1-2).