Coupe du monde féminine féminine 2023 : Les 9 choses à savoir sur Hervé Renard, le sélectionneur des Bleues

Après une édition 2019 en France, les Françaises changent de continent avec un tout nouveau sélectionneur. L'objectif est clair : tenter de remporter pour la première fois de son histoire cette compétition planétaire.

Les Bleues se déplaceront du côté de l'Australie et la Nouvelle-Zélande où la Coupe du Monde féminine se déroulera du 20 juillet au 20 août 2023. Alors, qui va être la tête pensante de cette épopée en Océanie ? 90min vous fait le portrait d'Hervé Renard, le tacticien tricolore pour ce tournoi mondial.

1. Une carrière forgée en Afrique

Originaire d'Aix-les-Bains, en Savoie, Hervé Renard n'a pas connu une immense carrière de joueur. Il a pu avoir la chance de jouer une seule fois un match chez les pros à l'AS Cannes, et puis plus rien. Néanmoins, le "Sorcier Blanc" a marqué de son empreinte l'histoire de la Côte d'Ivoire et de la Zambie.

Avec ces deux nations, qu’il a entraîné de 2008 à 2010, et 2011 à 2013 avec la Zambie d'abord, et de 2014 à 2015 pour la Côte d’Ivoire par la suite, le coach français a remporté la Coupe d’Afrique des Nations. Un vrai exploit surtout pour la Zambie, qui à l'époque faisait partie des outsiders. 

Ce fut lors d'une victoire sur tirs aux buts contre la Côte d’Ivoire, qu’il entraînera d'ailleurs deux ans plus tard. Il reproduira le même exploit en 2015 avec les Eléphants, cette fois-ci, en s'imposant une nouvelle fois aux tirs au but face au Ghana.

Hervé Renard a également dirigé la sélection angolaise, en 2010, puis la sélection marocaine, entre 2016 et 2019.

2. Il a marché sur les traces de Claude Le Roy

En tant que joueur, Hervé Renard n'a disputé qu'un seul match de D1. Il se tournera vers un rôle d'entraîneur rapidement.

Au SC Draguignan (son dernier club en tant que joueur), il trouva chaussure à son pied et devint le tacticien en 1999. En seulement deux ans, Renard a fait des merveilles et fait remonter le club de la DH à la CFA. Ensuite, son mentor de toujours l'appelle et il a répondu à ses sirènes. Claude Leroy l'a ramené en Chine, au Guizhou Renhe.

Après un petit passage au Vietnam, en 2004, le Savoyard suit encore une fois Claude Leroy à Cambridge United, club de 4e division anglaise. Très peu de temps, Renard est devenu le tacticien en chef de l'équipe sans grand succès. Après huit défaites en neuf matchs, la direction s'est séparée de lui.

Libre de tout contrat, il a décidé de reprendre du service en acceptant l'offre de Cherbourg, alors en National. Durant deux années, ce fut son travail avec un bilan contrasté : 22 victoires, 31 nuls et 28 défaites.

Eternellement lié à Claude Leroy, Renard l'a suivi une seconde fois pour intégrer le staff du Ghana où le duo a envoyé le pays à la troisième place de la CAN en 2007.

3. La chemise blanche est une tendance chez Renard

Il prend toujours le luxe de rester soigné sur son banc. Hervé Renard illumine de sa classe par son style sobre, n'importe où il défile. Toujours vêtu d’une chemise blanche sur le dos, sauf lorsque l'hiver l'oblige à se couvrir de sa grosse parka, l’entraîneur en a fait sa marque de fabrique depuis près de dix ans maintenant.

En 2012, il expliquait ce choix au micro de la BBC. "En 2010, nous avons gagné notre premier match contre la Tunisie et je portais une chemise blanche. Le match suivant, nous avons perdu contre le Cameroun et j'avais mis une chemise bleue." C'était le début d'un mythe.

4. Un enfant modeste devenu célèbre pour ses coups de gueule

Dans un entretien accordé à Libération en 2015, Hervé Renard s'est remémoré son enfance et notamment sa relation avec sa mère qui s'est battu pour en arriver là. "Elle faisait des extras pour arrondir les fins de mois. C'était parfois compliqué, mais on n'était pas les seuls. Aujourd'hui, elle est fière de moi, mais parfois, j'ai honte. Je ne peux pas lui dire les salaires qu'on touche dans le football."

Depuis, Hervé Renard s'est créé un sacré bagage de parts ses expériences. Aussi, il est réputé comme un râleur notoire. Et cela parfois contre son gré. "Je n'aime pas me voir comme ça, je ne suis pas comme ça dans la vie", regrettait l'intéressé au micro de BeIN Sports en 2022.

Certaines de ses punchlines ainsi que de ses gueulantes ont marqué les esprits. Comme lors de la dernière Coupe du monde, pendant la mi-temps du match face à l’Argentine. Le terrible "This is World Cup" dans le vestiaire saoudien est devenu viral. Il reste le seul tacticien à avoir vaincu l'Argentine, championne du monde durant la compétition.

5. Une forte attache à la France, malgré une relation épineuse

Après des années de voyages, Hervé Renard a décidé de revenir en France en 2023 afin de poser ses valises à Sochaux. Malgré une descente en Ligue 2 sous sa houlette, la patte Renard est remarquée.

Spécialiste des expériences très courtes en club, c’est à Lille que le Sorcier Blanc fait un passage encore éclair. Sept matchs après sa nomination, il a pris la porte et ce, non sans un goût amer.

Son amour pour la France en est pourtant resté intact. "Je serai derrière les Bleus, comme un supporter lambda. C'est mon pays, je suis français ! Quand ils sont champions du monde en 2018, tout un peuple est dans la rue… Qu'est-ce qui peut rassembler des millions de gens comme le football ? C'est la beauté de ce sport", expliquait l'intéressé en 2018 avant le futur sacre de son pays.

Passionné jusqu'au bout pour les performances des Français, il a avoué suivre le Tour de France, le Rugby et la Ligue 1 de près même lorsqu'il officiait en Arabie Saoudite.

6. Sa fille a été victime d'une agression sur Koh-Lanta

Alors qu'il était sélectionneur du Maroc en 2018, sa fille, Candide Renard, participait à l'émission télé Koh-Lanta un célèbre jeu d'aventure en France. Sauf qu'un événement tragique a fait basculer cette saison du show dans le chaos avant de finalement être déprogrammé par la chaîne. Candide Renard a avoué s'être fait agressée par un autre candidat.

Selon la version de sa fille, elle raconte que les faits s'étaient déroulés lors du 4ème jour de tournage de la nouvelle saison du jeu frissonnant. Elle aurait déclenché son talkie-walkie de secours pour alerter la production, en indiquant avoir été victime d’une agression sexuelle. Un événement qui avait marqué profondément sa famille, victime d'un énorme lynchage public de la part de certains l'accusant de ne pas dire toute la vérité.

7. Un coach au grand coeur

Hervé Renard a une très belle réputation que ce soit chez les joueurs, les staffs ou dans les médias. Une exemplarité que nous avons pu retrouver lors de sa nomination à la tête des Bleues. Amel Majri a pu devenir la première internationale tricolore à venir accompagnée de son bébé lors d’un rassemblement à Clairefontaine. "C'est indispensable de donner une structure aux joueuses qui ont des enfants en bas âge, a souligné Renard en conférence de presse. Amel a une petite fille de 9 mois, il est difficile pour une maman de laisser son enfant très jeune à la maison, même si c'est son métier. Cela ne nuira pas au fonctionnement du groupe et psychologiquement, cela a une importance capitale". avait expliqué le Savoyard à ce sujet.

8. Renard a déjà joué avec Deschamps

Son seul match en professionnel, était contre le Matra Racing lors de la saison 1988/89, alors qu'il jouait sous les couleurs de l'AS Cannes, et était dirigé par Jean Fernandez à ce moment-là. Cependant, il peut se satisfaire d'avoir été quelques années plus tôt le coéquipier de Didier Deschamps, l'actuel sélectionneur de l'équipe de France masculine.

Un jour d'octobre 1984, alors âgé de 16 ans, Renard avait été titularisé en sentinelle aux côtés de Deschamps en équipe de France cadets (équivalent U-17), à l'occasion d'un France-Belgique comptant pour les qualifications à l'EURO 1985 et gagné 2-0 par les Tricolores à Saint-Quentin. Un moment marqué à jamais pour le nouveau coach des Bleues.

9. Plusieurs années de travail à sortir les poubelles

Au tout début de sa carrière, Hervé Renard a commencé par un travail de poubellier. Il sortait les poubelles pour gagner quelque peu sa vie le temps de passer ses diplômes lorsqu'il était à Draguignan.

"J'ai fait ça pendant huit ans. J'ai sorti des containers, j'ai nettoyé des vitres, j'ai travaillé sur la Croisette, mais je ne faisais pas le beau, je faisais les vitres. Alors quand je suis arrivé dans le monde pro, un match pour moi, c'était du plaisir et du bonheur", a expliqué Renard au micro de RMC Sport. Un choix plutôt atypique.

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