Djibril Sidibé : ce rêve bleu
Par Jean Dubas
Revenu d'un prêt plutôt concluant à Everton l'été dernier, le latéral droit de Monaco se refait une santé sur le Rocher cette saison et ne dispose plus que de quelques mois pour gagner sa place au prochain Euro. Autopsie d'un retour en forme avec @Opak06 et Yayux, twittos et supporters invétérés de l'AS Monaco.
"Depuis le titre de champion, Djibril Sidibe est bien en dessous de ce qu'il avait montré jusqu'alors", confie notre interlocuteur.
En effet, le latéral droit est sur une rampe de lancement idéale après avoir dominé le championnat de France avec les siens lors de la saison 2016-2017, au sein d'une équipe monégasque qui explose les chiffres sur la scène nationale.
La Coupe du Monde 2018 et l'aventure anglaise
Un tremplin qui propulse Sidibé vers le Mondial 2018 en Russie. Celui qui ne faisait pas partie des 23 retenus par Didier Deschamps pour l'Euro en France, deux ans auparavant, fait office de second couteau durant l'épopée des Bleus et est couronné du titre mondial après un match disputé en poules contre le Danemark.
De retour d'un prêt assez concluant à Everton, où il s'est imposé comme titulaire de la 9e à la 24e journée, Sidibé perd peu à peu sa place au profit de Seamus Coleman et retourne à Monaco, presque en qualité d'indésirable.
D'indésirable à surprise
Alors que les Toffees se refusent à lever l'option d'achat de l'international français (18 sélections, 1 but), le natif de Troyes, formé à l'ESTAC, revient à Monaco qui songe à le transférer dans la foulée. D'autant que le latéral droit est annoncé du côté de Newcastle, Crystal Palace ou encore de l'OM.
Les choses ont changé cependant en l'absence de Sidibé et un certain Ruben Aguilar a fait son trou après avoir pris ses marques lors de sa première saison à Monaco. Mais Niko Kovac, le nouvel entraîneur monégasque ne doute pas.
"Dans une carrière, vous pouvez avoir des hauts et des bas, expliquait Sidibé fin janvier. Quand on a connu la Coupe du Monde, on a une exigence très élevée autour de nous. À moi de me remettre en question. Je n’ai jamais douté, le vrai Djibril doit être à 100% physiquement et mentalement"
À la suite de ces déclarations, l'entraîneur germano-croate le titularisera à 9 reprises dans une période qui coïncide avec le retour en trombes de Monaco dans les quatre premières places du championnat.
La concurrence avec Aguilar
Fin tacticien mais excellant également dans sa relation avec son groupe, Kovac a également la lourde responsabilité de gérer la concurrence entre Sidibé et Aguilar, prétendant lui aussi à une place chez les Bleus. Un management parfaitement mené selon Opak.
"Kovac gère parfaitement la concurrence entre Sidibe et Aguilar. Il fait jouer le meilleur et si les deux sont bons, il arrive à les mettre tous les deux sur le terrain en faisant jouer Aguilar a un poste plus avancé."
Cependant, et au vu des dernières listes, Aguilar semble avoir un léger temps d'avance sur son concurrent derrière Pavard et Dubois. Un constat confirmé par Yayux selon qui "Aguilar mériterait plus d'être second couteau".
La régularité pour retrouver les Bleus
Mais Kovac l'a dit lui même "le vrai Djibril doit être à 100% physiquement et mentalement", et pour cela, le latéral droit de 28 ans a besoin de retrouver une certain régularité s'il aspire à faire de nouveau partie de la liste des 23 pour l'Euro cet été. Sidibé doit également se montrer plus concentré selon Opak.
"Il a souvent perdu des ballons faciles ou donné des passes interceptées qui nous ont coûté de nombreux buts. C'est souvent ce que j'ai pu lui reprocher, mais comme je l'ai dit je le trouve en net progrès sur ces secteurs. L'équipe de France c'est le très haut niveau et pour pouvoir y prétendre il faut une rigueur et une concentration total car la moindre petite erreur se paie cash"
Yayux est lui aussi optimiste quant aux qualités d'un Djibril Sidibé en pleine possession de ses moyens.
"Je pense que la régularité l'empêche d'être appelé et il y a aussi les choix de Deschamps qui ne changeront pas car il a ses hommes. Sidibé est capable du bon comme du mauvais. Il est pour moi plus offensif qu'un Benjamin Pavard. Il aussi une bonne qualité de centre. Quand il est à 100% et mis dans les bonnes conditions il peut sortir un énorme match."
En bref, et à maintenant quatre mois de l'Euro très exactement, Djibril Sidibé sait ce qu'il lui reste à faire pour gagner de justesse sa place, une nouvelle fois, dans une Équipe de France qui pourrait rentrer un peu plus dans l'histoire cet été encore.
Pour ça, l'ancien Lillois devra faire valoir ses qualités qui le distinguent de Dubois, Pavard ou autre Aguilar avec une seule option : finir la saison en trombes sur le Rocher. Et deux finalités : une place dans le groupe ou une autre sur le canapé.