Edinson Cavani manque de respect au PSG

Cavani et le PSG ont noué un amour aveugle.
Cavani et le PSG ont noué un amour aveugle. / FRANCK FIFE/Getty Images
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Libre le 30 juin prochain, Edinson Cavani a refusé de prolonger son contrat de deux mois supplémentaires pour finir la saison avec le club parisien. Sept ans après son arrivée, l'attaquant uruguayen va quitter le PSG par la petite porte.


Alors que le tournoi final de la Ligue des Champions est programmé au mois d'août à Lisbonne, les clubs encore engagés connaissent une situation particulière avec certains de leurs joueurs sur le plan contractuel, dont le PSG n'est pas épargné.

Plusieurs membres de l'effectif ont vu leur contrat se terminer à la fin du mois, et donc la possibilité de disputer la C1 s'envoler sans prolongation de leur part. Si Thiago Silva, Layvin Kurzawa, Eric-Maxim Choupo-Moting et Sergio Rico ont souhaité venir à bout de la saison 2019-2020, ce n'est pas le cas d'Edinson Cavani et Thomas Meunier qui vont eux quitter le club dans les prochains jours.

Des décisions qui ont du mal à être acceptées en interne, en particulier pour l'attaquant uruguayen. Le Belge vient lui de signer au Borussia Dortmund, et n'était pas aussi ancré dans le paysage parisien que son partenaire, qui voit son image être écornée au sein du club et même d'une partie des supporters.

L'idole des fans

Arrivé au PSG à l'été 2013, Cavani aura eu une relation particulière avec les supporters tout au long de son aventure dans la capitale. Il est rapidement apprécié pour sa débauche d'énergie, son sens du collectif et ses nombreux buts, déjà, sous les ordres de Laurent Blanc, alors qu'il évolue sur le côté de l'attaque, dont la pointe est occupée par Zlatan Ibrahimovic.

Après le départ du Suédois, il est chahuté par le Parc pour sa maladresse devant les buts, mais finit par gagner en popularité en étant, lors de la saison 2016-2017, le leader d'attaque de l'équipe d'Unai Emery (49 buts en 50 matchs, son record personnel).

Paris Saint-Germain v FC Basel 1893 - UEFA Champions League
Paris Saint-Germain v FC Basel 1893 - UEFA Champions League / Jean Catuffe/Getty Images

Fragilisé ensuite par les recrutements de Neymar et Mbappé, c'est presque paradoxalement, avec l'affaire du "penaltygate" notamment, que sa cote auprès des supporters fait un nouveau bon, puisque le Matador incarnerait pour beaucoup les vraies valeurs du clubs à ce moment (authenticité, humilté, attachement au PSG...), à l'inverse des stars achetées à prix d'or.

Une image que l'Uruguayen saura préservée jusqu'à la fin de son parcours, logiquement aidé par son titre de meilleur buteur de l'histoire du club et la barre des 200 buts atteinte en début d'année.

Alors que la ferveur de certains supporters devenait parfois grotesque, avec des échauffements ou des penalties célébrés comme s'il s'agissait d'une victoire en Ligue des Champions, et que se profilait justement une situation quasi unique en C1 pour finir en beauté son aventure, c'est le moment qu'a choisi le natif de Salto pour tourner le dos au peuple parisien.

Moins performant et victime de plusieurs pépins physiques ces deux dernières saisons, Cavani était néanmoins parvenu à regagner sa place de titulaire au profit de Mauro Icardi avant l'arrêt des compétitions, et partait avec une belle chance de pouvoir entrer un peu plus dans l'histoire du PSG.

Si son entourage le décrit comme "peiné" à l'idée de quitter le club de cette manière, plusieurs éléments vont en sa défaveur lorsqu'il s'agit de juger le véritable attachement du joueur pour le club.

À trois matchs de marquer l'histoire

Premièrement, parce qu'à travers ce choix, il fait passer ses intérêts personnels avant ceux du PSG. Si les motivations exactes du refus du joueur restent encore floues à ce jour, il est évident qu'il privilégie ici l'avenir dans son futur club (qu'il connait peut-être déjà ?).

En étant libre au 30 juin, il sera en position de force pour négocier son futur contrat, et évite tout risque de blessure qui le fragiliserait. Des arguments qui peuvent être sujets à discussion, d'autant plus à son âge (33 ans), mais qui ne suffisent vraisemblablement pas pour faire passer la pillule auprès du club, des joueurs, et d'une partie des supporters.

Contrairement à son capitaine Thiago Silva, Cavani a fait le choix de quitter ses partenaires en pleine saison et à seulement trois matchs d'un potentiel sacre historique en Ligue des Champions, lui qui avait encore à prouver dans cette compétition (0 but en quarts de finale). Plutôt petit de la part d'une "légende" du club pour beaucoup, dont l'amour pour le maillot est donc peut-être à relativiser.

Pas toujours exemplaire sous le maillot parisien

En y regardant de plus près, le choix du Matador n'est peut-être pas si surprenant. En janvier dernier, il était déjà à deux doigts de quitter Paris sans grands adieux ni états d'âme pour rejoindre l'Atlético de Madrid.

Lors du confinement, il est resté silencieux et a refusé, comme tous ses partenaires, la baisse des salaires demandée par les dirigeants. En juin, il a enfin profité de trois semaines de congés payés, programmées en principe pour compenser l'absence de coupure entre la fin de la Ligue des Champions et le début de la nouvelle saison 2020-2021.

Par le passé, l'ancien Napolitain avait fait parler de lui pour ses retards après les trêves hivernales en 2015 et 2018, et avait également été tancé par Laurent Blanc pour son manque d'implication dans la vie de groupe.

Des écarts qui peuvent être reprochés à tous joueurs dans une carrière - certains se sont conduits de manière bien moins respectable à Paris dans un passé récent - mais qui viennent malgré tout rappeler que Cavani n'est pas exempt de tout reproche dans la capitale.

Au final, son bilan parisien reste évidemment positif. Pour toujours, il restera le premier à avoir atteint la barre symbolique des 200 buts sous les couleurs parisiennes, et pourrait garder son titre de meilleur buteur du club encore de nombreuses saisons.

Attaquant de haut niveau et personnalité forcément attachante, il restera dans les mémoires mais c'est malheureusement sans titre, sans adieu, et sans public qu'il a choisi de faire sa sortie.