Équipe de France - Croatie (4-2) : Les Tops et les Flops de cette victoire contrastée
Par Kristen Collie
Une rencontre à la résonance particulière. Remake de la finale du Mondial 2018, ce France-Croatie était loin de l'euphorie vécue après le sacre historique des Bleus en Russie, mais a livré de précieux enseignements. Soporifique et dominé en première mi-temps, le XI inédit aligné par Deschamps a déçu, ce mardi, avant de progressivement se réveiller, à l'initiative d'un brillant Anthony Martial.
43ème minute. Suite à un magnifique jeu en triangle initié par Anthony Martial, le Mancunien sert avec justesse et altruisme Antoine Griezmann. Un régal ! Oui, mais voilà. Avant cette éclaircie, les Bleus ont été baladés par une équipe croate exsangue de leurs deux métronomes, Luka Modric et Ivan Rakitic.
Procédant à sept changements par rapport à la Suède, l'audacieuse composition de Didier Deschamps fut un échec. Les changements amorcés en seconde mi-temps ont changé le visage des partenaires de Lloris, qui ont enfin pu dérouler leur football, tout en insouciance, à l'image du prodige Eduardo Camavinga, devenu le plus jeune international de l'après-guerre.
Au final, une victoire 4-2 comme en 2018, sans foncièrement rassurer, mais de bon augure pour la suite de la Ligue des Nations.
Les Tops
1. Anthony Martial
Quel match ! Âme isolé dans un collectif en perdition en première mi-temps, l'attaquant des Red Devils est celui qui a apporté la lumière.
D'un somptueux jeu en triangle dans un premier temps, avant de servir Griezmann sur un plateau pour l'égalisation (43'), puis en provoquant le but contre son camp du gardien croate (45'), en reprenant parfaitement un centre de Ben Yedder, le numéro 11 bleu a illuminé la rencontre.
Auteur de 23 buts la saison dernière, Martial confirme son nouveau statut, qui pourrait le propulser titulaire à l'EURO 2021.
2. La jeune garde française
Eduardo Camavinga est le nouveau symbole de cette génération française insouciante et brûlant les étapes à vitesse grand V.
Alors que les gamins de son âge bégaient en cette période de rentrée, le prodige rennais est devenu le plus jeune international français de l'après-guerre, en entrant en jeu à la 63ème minute.
D'une sérénité et d'un calme olympien, il s'est même permis quelques récupérations bien senties et des actions de grande classe (70', 83').
En charnière centrale, l'autre jeune nouveau, Dayot Upamecano, a fait preuve de quelques maladresses défensives, malgré une impression de puissance singulière. Offensivement en revanche, il a marqué son premier but avec les Bleus, d'un beau coup de casque sur corner (65').
3. Antoine Griezmann
Sa prestation face à la Suède, ponctuée de ce penalty raté à la dernière minute, a été interprétée comme le symbole du mal-être de Grizou cette saison. Timide en première mi-temps, le Barcelonais a de nouveau fait taire les "haters" en montant irrésistiblement en puissance lors de ce match.
Auteur de l'ouverture du score sur un magnifique service de Martial (43'), il a ensuite distillé un caviar sur la tête d'Upamecano (65'). Sa 21ème passe décisive avec les Bleus.
On aurait aimé le voir vaincre le signe indien en tirant le penalty transformé par Giroud (77') pour le 4-2. On le laissera marquer le tir au but décisif en finale de l'Euro...
4. L'audace croate
Le magnifique enchaînement de Dejan Lovren, crochet-frappe petit-filet, pour l'ouverture du score (16'), présageait le meilleur pour cette sélection croate, en plein flou lors de ce rassemblement.
Sans ses métronomes Luka Modric et Ivan Rakitic, la sélection aux damiers a pris le jeu en main en première période, enchaînant les combinaisons offensives et asphyxiant une décevante Équipe de France.
Séduisants offensivement, à l'image également du deuxième but signé Brekalo (55'), les Croates ont laissé beaucoup trop d'espaces derrière leur dos. De quoi les mener à leur perte.
Les Flops
5. La compo de DD
Certes, la Nations League est une opportunité en or pour essayer et voir de nouveaux joueurs à l'aube de l'Euro 2021. Mais, parfois, trop de changements peut vous porter préjudice.
Didier Deschamps, traditionnellement peu enclin à de profonds bouleversements, en a fait l'amère expérience ce mardi.
Hernandez, Lenglet, Mendy, Sissoko, Nzonzi, Martial, Ben Yedder. Au total, sept changements par rapport à la Suède et un manque criant (et logique) de complicité sur le terrain. Totalement dépassé en première mi-temps, ce XI inédit a déçu dans toutes les largeurs, hormis Anthony Martial.
6. Wissam Ben Yedder
Transparent offensivement, malgré quelques combinaisons intéressantes, l'attaquant monégasque est passé à côté de sa rencontre. Logiquement remplacé par Olivier Giroud (63'), il a dû perdre de nombreux crédits aux yeux de Deschamps.
7. Ferland Mendy
Ses trois approximations en début de match (4', 11', 15') ne l'ont pas mis en confiance. Brillant cette saison avec le Real Madrid, le latéral gauche a été méconnaissable ce mardi, malgré une graduelle montée en puissance à l'image de l'équipe.
8. Dominik Livakovic
Un but contre son camp, une grosse faute de main sur le coup de tête d'Upamecano, et au final quatre buts encaissés. Une soirée cauchemardesque pour le portier du Dinamo Zagreb.