Equipe de France : Les 8 leçons à retenir de la trêve internationale
Par Jordan Proisy
La trêve internationale s'est terminée mercredi soir pour les Bleus, avec une victoire contre la Croatie (2-1) en Ligue des Nations. Deux semaines d'essais pour Didier Deschamps, avec des résultats concluants : deux succès et un nul.
L'Equipe de France a poursuivi sa campagne en Ligue des Nations pendant cette trêve internationale. Un match nul contre le Portugal (0-0) et une victoire face à la Croatie (2-1) sont venus conclure deux semaines d'essais pour Didier Deschamps, avec un nouveau dispositif et de nouveaux joueurs.
Le match amical face à l'Ukraine (7-1), auparavant, a aussi permis de remettre en confiance un Antoine Griezmann en difficulté avec Barcelone ou de confirmer la confiance de DD envers Olivier Giroud, devenu le deuxième meilleur buteur de l'histoire de l'EDF.
Les joueurs retournent dorénavant dans leurs clubs respectifs. Les prochaines rencontres internationales se joueront le 11 novembre en amical face à la Finlande, avant de retrouver le Portugal le 14 pour la "finale" du groupe entre les deux premiers. Enfin, le dernier match sera contre la Suède le 17 novembre.
1. Giroud et Lloris dans l'histoire des Bleus
Olivier Giroud, souvent critiqué, mais rarement égalé en Équipe de France. L'attaquant de base de Didier Deschamps a une nouvelle fois prouvé sa force mentale et son talent lors de ce rassemblement.
Avec son doublé face à l'Ukraine, en amical, il dépasse Michel Platini dans le classement des meilleurs buteurs en EDF. Il se rapproche ainsi de Thierry Henry et ses 51 réalisations.
Hugo Lloris, lui aussi, a établi un nouveau record, de sélections cette fois. Il devient le troisième joueur le plus capé des Bleus, avec 118 sélections. Derrière Thierry Henry et Lilian Thuram.
2. Un nouveau dispositif testé
On pensait Deschamps incapable de changer son système de jeu, il a prouvé qu'il pouvait innover. Il a assuré qu'il allait utiliser les matchs restants jusqu'à l'Euro comme des tests pour tenter des choses.
Adieu le 4-2-3-1 et bonjour le 4-4-2 losange lors de cette trêve. Un choix, sur le papier, qui fait saliver. Ce dispositif étant réputé pour apporter plus de jeu au milieu de terrain et un apport plus important offensivement.
Dans les résultats, cela a été concluant avec deux victoires, neufs buts marqués et un nul. Dans le jeu, un peu moins. Les latéraux n'apportant pas toujours assez, et Griezmann en numéro 10 qui a soufflé le chaud et le froid.
3. Rabiot et Camavinga ont pu montrer leurs qualités
Pour sa deuxième cape sous le maillot tricolore, Camavinga a brillé et a même marqué un but contre l'Ukraine. Remplaçant ensuite face au Portugal et la Croatie, il a tout de même marqué des points.
Adrien Rabiot, le revenant, a eu plus de temps de jeu que son compatriote. Titulaire pour les deux matchs de Ligue des Nations, il a été, à l'image de l'équipe, décevant contre le Portugal, mais a élevé son niveau de jeu face à la Croatie.
Présent dans la récupération et plus percutant offensivement, il a montré, par intermittence, de quoi il était capable et ce qu'il pouvait apporter. Assez pour convaincre Deschamps de le rappeler ?
4. Griezmann retrouve des couleurs
L'air de l'Équipe de France lui fait du bien. En grande difficulté avec le FC Barcelone, souvent remplacé très tôt dans les rencontres, et pas assez décisif, Griezmann a le sourire, au moins, avec les Bleus.
Buteur face à l'Ukraine et contre la Croatie, sa présence dans le XI est indispensable. Positionné en numéro 10, il a alterné le bon et le moins bon lors de cette trêve.
Dans le jeu, il a parfois disparu de la circulation, alors qu'il est censé en être la plaque tournante. Mais dès qu'il enclenche la seconde, il illumine le terrain par sa vista et ses prises de risque dans les petits intervalles. Et en plus, il est décisif.
5. Pogba, le maître du milieu de terrain
Son grand retour a fait du bien. Beaucoup de bien au milieu de terrain. Pogba est le patron, ni plus ni moins. Il n'a pourtant pas été titulaire face à l'Ukraine, ni face à la Croatie, mais ses entrées ont été rayonnantes.
Contre les vices-champions du Monde, deux minutes après son entrée en jeu, il délivre une merveille de passe pour Digne côté gauche, qui entraîne le but de la victoire.
Face au Portugal, malgré un match bien terne collectivement, la Pioche est le seul à tenter des choses. Il donne l'impression d'être au dessus de la mêlée par sa qualité technique, sa protection de balle et sa vision du jeu.
6. Lucas Digne, une nouvelle concurrence sérieuse à gauche
Bien malin celui qui pouvait imaginer il y a un an que Lucas Digne serait une alternative crédible au poste de titulaire en tant que latéral gauche des Bleus. Pourtant, aujourd'hui, c'est bien le cas.
Solide lors de ses dernières performances, il s'impose de plus en plus comme un joueur capable d'intégrer définitivement le groupe. Auteur d'une magnifique passe décisive face à la Croatie, l'ex-Parisien a pris en caractère.
Précis dans ses centres, rapide, et costaud défensivement, le joueur d'Everton est une sérieuse concurrence à Hernandez ou Ferland Mendy. Une concurrence pas aussi présente à droite, où Benjamin Pavard parait bien seul.
7. Une défense solide
Toujours très peu de buts encaissés par les Bleus. En trois matchs, seulement deux. Plusieurs charnières ont été essayées pour l'occasion. Lenglet-Upamecano face à l'Ukraine, Kimpembe-Varane face au Portugal et enfin Lenglet-Varane face à la Croatie.
À chaque fois une impression de sérénité derrière, malgré quelques difficultés face à la bande de Modric, mercredi soir. En quatre journées de Ligue des Nations, c'est trois buts au total encaissés pour sept marqués.
Kimpembe a été très impressionnant face au Portugal et contre Ronaldo notamment. Lloris, avec de tels guerriers devant lui, peut dormir les yeux fermés.
8. Des difficultés dans le jeu par intermittence
Sur la forme, cette trêve internationale a été un énorme succès. Aucune défaite, toujours en course pour obtenir la première place du groupe en Ligue des Nations, un festival offensif et des tests concluants.
Pour autant dans le fond, c'est un peu plus compliqué. Face à l'Ukraine, l'adversité était si faible qu'il est dur d'en tirer des enseignements. Face à la Croatie, la victoire ne tient qu'à un fil et à un éclair en seconde mi-temps.
Et face au Portugal, à part une belle prestation défensive, rien à se mettre sous la dent pour les spectateurs dans le jeu. Peu d'améliorations dans le dynamisme offensif, mais toujours autant d'efficacité. Cela ne plaît pas à tout le monde, mais c'est la patte DD.