Euro 2022 : Intraitables allemandes, surprises chez les Bleues ? Tout ce qu'il faut savoir avant France-Allemagne
Ce mercredi 27 juillet (21h), pour la première demi-finale de son histoire dans un Euro, l’équipe de France affronte l’Allemagne, octuple championne en titre, qui se relève après cinq années de doutes et de disette.
L’Allemagne, un parcours sans faute
Au sortir des quarts de finale, un coup d'oeil aux chiffres venait valider sans grande surprise, l'impression laissée par une Mannschaft résolument affamée. Jusqu'à présent, les protégées de Martina Voss-Tecklenburg écrasent la compétition aux côtés de l'Angleterre.
Avant de retrouver la France, la confiance est gonflée à bloc par un parcours sans faute : 4 victoires, deuxième meilleure attaque de l'Euro (11 buts) et meilleure défense (aucun but encaissé). Ce dernier point est d'autant plus impressionnant que l'Espagne (victoire 2-0 en poule) et l'Autriche (victoire 2-0 en quarts de finale) ont joué crânement leur chance en assiégeant sans succès, le but de Merle Frohms.
Et si elle n'a pas encore marqué de l'extérieur de la surface, la Mannschaft propose l'une des palettes offensives les plus variées de la compétition avec 4 buts du droit, 2 du gauche et 5 de la tête. De quoi faire tourner celle de n'importe quel adversaire.
Quelle équipe de France pour surprendre ?
Mardi soir, les joueuses de Corinne Diacre ont eu le parfait exemple de ce qu’il ne fallait pas faire. Si elles veulent s’éviter une sortie en demies, accompagnée d’une déculottée, comme la Suède hier face à l’autre ogre dominateur de la compétition, les Bleues ne pourront pas se permettre une entame aussi forte que stérile. Avant de s’étioler, minute après minute, but après but, aussi beaux soient-ils (cf la talonnade de Russo, 68e).
""Je pense que la France nous respecte également après notre performance (en quarts de finale). De ce point de vue, ce sera un match d'égal à égal.""
- Martina Voss-Tecklenburg, sélectionneuse
"Nous savons que la France a une qualité énorme en transition et des joueuses fantastiques avec beaucoup de vitesse", se méfiait la sélectionneuse allemande en conférence de presse d'avant-match. Délestée de leur statut de favori face à l'adversaire du jour, les Bleues qui ont enchaîné le bon et le moins bon en phase de groupes, ont rendu l'une des meilleures copies de la France en compétition officielle en quarts de finale face aux Pays-Bas.
Un match qui doit donner des idées. Des doutes entourent le trio offensif qui sera aligné et révélé au tout dernier moment par Corinne Diacre. L'entrée fracassante de Selma Bacha sur l'aile gauche en quarts, nommée joueuse du match, a dynamité l'attaque française, pourrait valoir à la Lyonnaise une place de titulaire pour cette demi-finale. Son profil, ainsi que celui de Clara Mateo, autre supersub de luxe, doublés des cannes de Delphine Cascarino ou de l'athlétique Kadidiatou Diani, seront des atouts précieux pour bousculer la machine allemande.
Alors Cascarino-Malard-Diani ou Bacha-Diani-Cascarino ? Verdict dans quelques heures.
Les joueuses à suivre : Peyraud-Magnin/Renard et Popp
Pauline Peyraud-Magnin, gardienne, 30 sélections et Wendie Renard, défenseure et capitaine, 135 sélections (33 buts) :
Parce que ce genre de match ne se gagne pas sans une grande défense, nous avons décidé de mettre en avant deux profils qui détiendront sûrement les clés de cette demi-finale côté français. D'une part, la gardienne des Bleues, Pauline Peyraud-Magnin, qui vit à 30 ans, sa première grande compétition avec l'équipe de France. Face à des Allemandes très athlétiques et adroites de la tête, dans un match qui pourrait se jouer sur un coup de pied arrêté (voire une séance de tirs au but), la joueuse de la Juventus devra se montrer intraitable sur sa ligne et dans le secteur aérien.
Le jeu de tête de la capitaine des Bleues, Wendie Renard, sera tout aussi précieux sur ce point. A noter que la Lyonnaise, qui nous a donné pour habitude de marquer son petit but d'un coup de caboche puissant, n'a toujours pas débloqué son compteur. Difficile de l'imaginer terminer son Euro en restant fanny. Et quel meilleur moment pour la doyenne tricolore qu'une France-Allemagne explosif pour rappeler à tous sa science aérienne ?
Alexandra Popp, avant-centre et capitaine, 118 sélections (57 buts) :
Côté allemand, en l'absence de la révélation Klara Bühl, testée positive au Covid-19 mardi, notre attention se portera sur la revancharde attaquante, Alexandra Popp. La meilleure buteuse allemande, qui a réussi l'exploit de planter un but par match depuis le début de l'Euro, n'avait pas pu participer au dernier titre européen en 2013 en raison d'une blessure. Sur cette édition, elle régale.
Une chose est sûre, mercredi soir, Peyraud-Magnin et Renard tenteront d'apporter à la France sa première victoire contre l'Allemagne lors d'une compétition officielle. Rappelons, que sur les trois dernières confrontations amicales entre la France et l'Allemagne, les Bleues se sont imposées deux fois (3-0 en mars 2018 et 1-0 en juin 2021). Un affront qu'Alexandra Popp se fera une mission de laver.