Euro 2022 : Pourquoi la blessure de Katoto risque d'être un énorme coup dur pour l'équipe de France
L'avant-centre de l'équipe de France Marie-Antoinette Katoto est sortie sur blessure lors du deuxième match de poule contre la Belgique. Si les Bleues se sont imposées (2-1), la potentielle absence de la Parisienne pour les prochains matchs, voire le reste de la compétition, force l'inquiétude.
"C'est fini, on ne pourra jamais aller chercher la gagne sans Katoto", lâchait un supporter alors que l'attaquante du PSG quittait la pelouse en claudiquant. Les images qui révélaient un pépin physique sur une reprise d'appuis rappelaient un peu trop ces actions anodines se terminant par une blessure qui ne l'est pas. Pour l'instant, les ligaments croisés ne sont qu'un fantôme. Tous espéraient qu'il ne s'agissait que d'une simple entorse jeudi soir.
En attendant les examens approfondis, qui devraient trancher les questionnements dans la journée, l'inquiétude est grande. Aussi grande que l'influence qu'a développé ces derniers mois la Parisienne, se muant en véritable fer de lance offensive des Bleues. En écartant la buteuse historique des Bleues, Eugénie Le Sommer, Corinne Diacre a validé la prise de pouvoir d'une Katoto qui découvre pour la première fois une grande compétition avec les A.
Grâce à son but marqué contre l'Italie, la Parisienne avait entériné un peu plus son statut. Elle affichait, avant la rencontre face aux Red Flames, déjà 26 buts en 31 sélections et compte 23 buts en 23 titularisations.
Une absence à gérer mentalement
La perte d'une telle cadre est rarement sans conséquence. C'était déjà vrai hier soir. Les belles intentions françaises, validées dès la 3e minute par un centre dangereux de Kadidiatou Diani, se sont peu à peu éteintes.
"Les Bleues ont pris un vrai coup sur la tête avec la blessure de Katoto. Elles étaient bien entrées dans le match, quand elle est sortie tout est retombé."
- Laure Boulleau sur Canal+
Si le trio offensif Diani-Cascarino-Karchaoui, bien aidé par Clara Mateo, a continué à faire des siennes, les Bleues ont perdu du liant. Les occasions créées relevaient plus de l'exploit individuel que de cette force collective qui avait régalé en première période contre l'Italie.
Un collectif qui doit s'adapter
Car outre ses stats et sa renommée, qui pèse sur les défenses adverses, Marie-Antoinette Katoto facilite le jeu tricolore tant par sa capacité à jouer en une touche de balle, à conserver le ballon dos au but ou à créer des espaces pour les autres grâce à ses appels.
Aussi remuante et volontaire qu'elle soit, l'avant-centre du Paris FC Ouleymata Sarr, entrée en jeu pour la suppler, a certes exposé ses qualités d'explosivité et de vitesse, mais elle a surtout péché devant le but. On pense notamment à ce service parfait de Mateo dans la profondeur qui lui offre un face-à-face : le ballon poussé trop loin a permis à la gardienne belge d'intervenir (68e).
En perdant Katoto, l'armada offensive perd de fait les automatismes entre les coéquipières de clubs que son Diani et Katoto et ceux créés depuis quelque temps avec Cascarino. L'Equipe de France devra surtout faire sans la seule avant-centre de métier dont elle dispose.
Changement de plan contre l'Islande ?
Si dans le meilleur des cas, il ne s'agissait que d'une entorse, Marie-Antoinette Katoto, louperait au moins le troisième match de poule contre l'Islande ce qui bousculerait probablement les plans de Corinne Diacre.
Deux choix s'offriraient alors : faire tourner l'effectif pour mobiliser un maximum de monde et préserver les cadres après une préparation qui a éreinté les organismes ; ou aligner une équipe proche du onze type et surtout le trio Cascarino-Sarr-Diani pour développer des automatismes.
L'Equipe de France aura tout intérêt à être fixée au plus vite, car c'est un adversaire d'un tout autre calibre qu'elle devrait retrouver en quarts de finale : la Suède ou les Pays-Bas. Sacré casse-tête.