Euro 2022 : Wendie Renard, où est passée l’assurance tout risque de l’équipe de France ?
La capitaine et taulière des Bleues, Wendie Renard, réalise un début d’Euro poussif entre éclairs de génie et maladresses. L’équipe de France aura pourtant besoin d’une Lyonnaise au sommet de son art pour espérer aller loin dans la compétition.
La ligne offensive remplira-t-elle ses promesses ? Quelle patronne pour le milieu en l’absence d’Amandine Henry ? La sélectionneuse des Bleues, Corinne Diacre, ayant fait le pari d’un groupe régénéré pour cet Euro 2022, de nombreuses questions entouraient l’équipe de France avant même le début de la compétition.
Une chose semblait néanmoins certaine : l’indéboulonnable tour de contrôle au sein de la défense centrale et leader de troupes qu’est Wendie Renard du haut de ses 134 sélections et de son expérience devait rassurer et encadrer ce petit groupe.
Sauf que depuis le début de l’Euro, celle qui a loupé les matchs amicaux et a vu sa préparation émaillée par plusieurs alertes musculaires, marque surtout par sa fébrilité. La Lyonnaise, réalise peut-être ses performances les moins abouties depuis ses débuts en équipe de France. C’est dire.
Une joueuse en manque de rythme ?
Si elle a régalé par de nouvelles ouvertures léchées (elle est notamment à l’origine du premier but des Bleues contre l’Italie), ses relances longues ont trouvé plusieurs fois la touche contre l’Islande. Peu inspirée pour couper les trajectoires, parfois débordée au duel ou dans son dos, Wendie Renard a logiquement récolté un 4 du journal L’Equipe pour sa performance en demi-teinte face à l’Islande. Et si seule Selma Bacha et son 6 ont réussi à sortir leur épingle du jeu dans la ligne arrière, on est en droit d’en attendre plus de la leader des Bleues.
Le penalty tiré en deux temps contre la Belgique et non converti est anecdotique, mais révélateur d’une joueuse dont on ne sait si elle est en manque de confiance, ou simplement à court de rythme. La Lyonnaise aurait d’ailleurs pu être mise au repos contre l’Islande, mais a demandé à enchaîner un troisième match. Suffisant pour retrouver un second souffle contre les Pays-Bas ? Il faut l’espérer.
Une communication défaillante
Mais le problème est-il physique ? La concurrence organisée entre Griedge Mbock et Aïssatou Tounkara, qui doivent l’épauler à la charnière, a peut-être bousculé certains repères. D’ailleurs, plusieurs mésententes avec Pauline Peyraud-Magnin, dans les buts, ont étalé des problèmes de communication qu’on ne lui connaissait pas.
Un exemple parmi d'autres, contre la Belgique: « on a bien entendu Peyraud-Magnin crier ‘j’ai’ des tribunes, mais Renard a voulu intervenir quand même », attestait d’ailleurs notre envoyé spécial à Rotherham. Un cafouillage évitable, qui aurait pu coûter cher aux Bleues.
Renard, pourtant d’ordinaire plus loquace, ne prend que très peu la parole pour guider ses coéquipières, là où Griedge Mbock n’a eu de cesse de communiquer ses consignes et d’encourager les Tricolores. La récupération du capitanat en l’absence d’Amandine Henry est aussi un élément à prendre en compte.
Difficile d’imaginer que le brassard en lui-même soit si lourd pour la Lyonnaise, en revanche, en l’absence d’Henry, de Le Sommer et de Mbock qui n’a joué qu’un seul match en poule, Renard doit porter sur ses épaules le rôle de leader et d’aboyeuse en chef. Un détail qui n’en est peut-être pas un.
La défenseure centrale, souvent là dans les grands rendez-vous, aura l’occasion de faire oublier sa mauvaise passe face aux Pays-Bas, tenantes du titre, dès les quarts de finale samedi 23 juillet. « Dans ces matchs-là, il va falloir être efficace dans les deux surfaces. On sait, ça fait des années que vous nous le rabâchez : on s’arrête aux quarts, on s’arrête aux quarts… s’agaçait-elle en conférence de presse d’après-match. Forcément on va y avoir droit les prochains jours, mais c’est comme ça. il ne faut pas faire un focus là-dessus. »
Et quelle meilleure façon pour l’équipe de France et Wendie Renard de s’extirper de l'œil du cyclone, que de filer en demi-finale ?