Exclu 90min : L'ancien coach d'Haaland met en garde la planète football sur l'étincelante génération norvégienne

Depuis l'Euro 2000, la Norvège n'a plus goûté aux joutes internationales. Menée à l'époque par les icônes Ole Gunnar Solskjaer ou encore John Carew, la sélection scandinave a ensuite connu un énorme creux générationnel, avant d'être récemment touchée par la grâce. Formateur d'Erling Haaland de 2006 à 2015 dans le petit club du Bryne FK, Alf Ingve Berntsen promet de belles éclaircies à l'avenir.

Et si la Norvège jouait les premiers rôles dans un futur proche ? Les exemples de la Belgique (11,5 millions d'habitants) et de la Croatie (4,1 millions) ont démontré qu'il ne faut pas forcément être un gros foyer de peuplement, pour former parmi les meilleurs joueurs de la planète et briller sur la scène internationale.

Potentiel nouveau symptôme de ce phénomène, le pays scandinave voit actuellement éclore une génération dorée, menée par les prodiges Martin Odegaard et Erling Haaland.

Les héritiers de la génération Solskjaer

Une approche partagée par Alf Ingve Berntsen, témoin privilégié de l'évolution d'Erling Haaland lors de ses années dans son club formateur du Bryne FK (2006 à 2015). Pour le technicien norvégien, la génération menée par son ancien protégé est la digne héritière de celle des années 90 :

""C'est une nouvelle vague, comme dans les années 90 quand nous nous sommes qualifiés pour la Coupe du Monde en 94 et 98. Nous avions Ole Gunnar Solskjaer, Henning Berg, Tore André Flo, Ronny Johnsen... d'excellents joueurs qui jouaient pour les meilleures équipes comme Manchester United.""

- Alf Berntsen

À l'époque, la sélection menée par le "Supersub" de Manchester United, Ole Gunnar Solskjaer, se sont successivement qualifiés pour les Mondiaux 94 et 98. Lors de l'édition française, la sélection scandinave a atteint les huitièmes de finale, réalisant par la même occasion le plus grand exploit de l'Histoire du football norvégien, en battant le Brésil de Ronaldo en phase de poules (2-1, voir ci-dessus).

La genèse d'un avenir radieux

Outre l'attaquant du Borussia Dortmund et le maître à jouer appartenant au Real Madrid, la nation nordique a vu éclore d'autres jeunes talents ces dernières années. Kristoffer Ajer (22 ans) est, ainsi, devenu le patron de la défense du mythique Celtic Glasgow. En parallèle, Sheffield United n'a pas hésité à dépenser une somme record (21,5 M€) pour recruter Sander Berge (22 ans, ci-dessous), l'hiver dernier.

""Nous avons eu un fossé entre les générations et, maintenant, nous avons à nouveau de nombreux joueurs qui jouent dans les meilleures équipes. Le niveau d'Erling, Odegaard et des autres est très élevé. Cela fait de nombreuses années que nous n'avons pas vu cette qualité.""

- Alf Bernsten

De quoi voir l'avenir avec sérénité et ambition :

""Ils ont la possibilité de se qualifier pour le prochain Euro (demi-finale des barrages contre la Serbie et ensuite finale contre le vainqueur d’Écosse-Israël, NDLR). S'ils ne se qualifient pas, je suis certain que dans les années à venir, la Norvège deviendra une équipe redoutable et estimée et se qualifiera pour les grands événements internationaux.""

- Alf Berntsen

La Norvège, future nation majeure du football ?

En effet, le Royaume nordique a gagné le droit de disputer les barrages de l'Euro 2021, après avoir dominé sa poule en Ligue des Nations. La demi-finale contre la Serbie était prévue le 26 mars, mais a dû être reportée à une date ultérieure, en marge de la crise du coronavirus.

Aujourd'hui 44ème nation au classement FIFA, la sélection norvégienne nourrit de légitimes ambitions. Au point de devenir une nouvelle place forte du football ?

""Il est un peu tôt pour le dire. Ce qui est certain, c'est que plus il y aura de joueurs dans les meilleures équipes, plus notre équipe nationale sera performante. Et c'est le cas actuellement. Nous avons tendance à dire qu'un joueur atteint son apogée à 27-28 ans et la plupart de nos joueurs ont entre 20 et 22 ans.""

- Alf Berntsen

De nombreuses générations promises à une voie dorée n'ont pas eu le succès escompté. Prudence donc, même s'il faudra suivre attentivement les exploits des Odegaard, Haaland et consorts à court-moyen terme.