France - Suisse : Pourquoi Deschamps a une grande part de responsabilité
Par Jessé Otrante
Désignée comme favorite de l'Euro 2020, l'Equipe de France a vu son aventure s'arrêter en huitièmes de finale après sa défaite aux tirs au but face à la Suisse. Didier Deschamps n'est pas exempt de tout reproche dans cet échec, et ce pour plusieurs raisons.
5. Une préparation physique qui interpelle
Cette Équipe de France n'aura pas été ménagée par les blessures. Avant le match contre la Suisse : Thomas Lemar, Lucas Digne étaient forfaits, alors que Lucas Hernandez était annoncé comme incertain pour ce match. À peine remis physiquement, ce dernier n'est même pas rentré en jeu.
Conjuguons à cela les pépins physiques à l'entrainement de Lemar et Marcus Thuram. Et nous obtenons une sélection minée par les blessures. De plus, Kingsley Coman est apparu touché musculairement lors des prolongations contre la Suisse.
Devant tant de blessures, la question de la préparation physique des joueurs se pose. Oui la saison a été éprouvante pour beaucoup de joueurs, mais c'est aussi le cas pour les autres sélections comme l'Italie, l'Espagne et d'autres.
4. La titularisation de Lenglet
Un choix incompréhensible. Au vu de sa mauvaise saison au FC Barcelone, Clément Lenglet ne devait pas figurer sur la feuille de match contre la Suisse. Encore moins titulaire dans une défense à trois aux côtés de Varane et Kimpembe.
Son marquage sur le premier but de Seferovic demeure un mystère. Alors que l'attaquant suisse saute pour prendre le ballon de la tête, le défenseur des Bleus reste sur place et regarde le Suisse faire. Par la suite, le Français ne s'est pas montré rassurant dans ses interventions.
Oui, Didier Deschamps a sorti le Barcelonais dès la pause, mais le joueur de 26 ans n'aurait jamais dû être titulaire au vu de sa saison en Espagne.
3. Une liste discutable
Certes, c'est un peu facile de critiquer ce fait maintenant. Mais objectivement, la liste de Didier Deschamps pour cette compétition constituait quelques incohérences. Certes, le retour de Karim Benzema a constitué une excellente nouvelle pour les fans des Bleus.
Mais cette belle surprise a peut-être camouflé les mauvais choix de Deschamps. Commençons par Clément Lenglet, au vu de sa saison catastrophique avec Barcelone, que pouvait apporter le défenseur central à cette équipe ? De même pour Leo Dubois et Moussa Sissoko qui n'ont pas été convaincants avec leur club.
Un joueur comme Théo Hernandez aurait mérité d'être à la place d'un de ces joueurs. Même si Deschamps ne pouvait pas prévoir une telle pénurie au poste de latéral gauche, le joueur de l'AC Milan aurait dû figurer dans cette liste.
Une révélation comme Aurélien Tchouaméni aurait également pu aspirer à prendre la place de Moussa Sissoko. Surtout qu'il n'a pas été d'une grande aide dans cette compétition.
2. Des changements hasardeux
Certainement le choix le plus discutable qu'ait effectué Didier Deschamps dans cet Euro. Pourquoi remplacer Antoine Griezmann par Moussa Sissoko alors que la Suisse venait d'inscrire le but du 3-2. Si le technicien français pensait réussir à tenir le score, et bien c'est raté.
Totalement inefficace offensivement lors des prolongations, ce changement a grandement mis en difficulté les offensives des Bleus, tant le joueur de Tottenham a eu du mal à combiner avec ses coéquipiers.
Le choix de ne pas laisser sa chance à Kingsley Coman en le mettant titulaire interroge aussi. Performant lors de ses entrées en jeu, le joueur du Bayern Munich aurait mérité d'être au moins une fois testé en tant que titulaire aux côtés de Benzema, Mbappé et Griezmann dans un 4-2-3-1 ou un 4-4-2.
Au lieu de cela, Deschamps a, soit privilégié d'autres systèmes, soit Corentin Tolisso contre le Portugal où le milieu de formation avait joué en tant qu'ailier droit.
1. Une défense à trois expérimentale
Comment ne pas évoquer ce choix tactique ? Le fait de passer à un système à trois défenseurs était surtout un moyen de pallier les nombreuses blessures au poste de latéral gauche. Mais en bousculant les automatismes de son équipe, Didier Deschamps a enclenché la chute des Bleus.
En témoigne cette première période catastrophique où l'ancien coach de Marseille est vite repassé à une défense à 4 où Kimpembe semblait être placé latéral gauche.
Si en deuxième période, le champion du monde a revu son schéma tactique en remplaçant Lenglet par un attaquant, en l'occurence Coman, ce premier acte a certainement laissé des séquelles dans la tête des Bleus et galvanisé des Suisses qui n'ont jamais abdiqué.