Interview : Daniel Riolo se confie sur la revue de l'After Foot
Dans le cadre de la sortie de sa future Revue de l'After, Daniel Riolo s'est confié en exclusivité sur ce projet pour 90min. Le célèbre chroniqueur de RMC revient notamment sur les contours de cette revue.
Vous avez fait un appel aux fonds et aux dons pour les abonnements sur Afterfoot.media. Est-ce que vous pouvez nous parler de l'origine de cette revue et pourquoi avoir lancé ce projet ?
"L'été dernier, on s'est dit "et si on lançait une revue ?". Ce n'est pas une grande réflexion. On s'est posé plusieurs questions : "est-ce qu'une revue est légitime étant donné notre histoire ?", "qu'est-ce qu'il y a dans le marché pour être concurrentiel ?", "est-ce que ça peut fonctionner ?". Et puis finalement, on a décidé de se lancer. On a alors créé une maison d'édition, dont on est actionnaire avec Gilbert (Brisbois)."
"On a fait des choses qu'on n'avait jamais réalisées de notre vie. Avec des gens qui nous soutiennent. Ces gens ont créé cette maison d'édition avec nous. Ils ont l'habitude du média papier. Ils peuvent nous aider pour la communication, la stratégie marketing ... On est avec eux dans ce projet-là, mais on est aussi tous les deux totalement indépendants. Sans cette indépendance, on ne l'aurait pas fait, puisque c'est notre ADN depuis toujours."
"Autour de nous, ce qu'on veut c'est avoir la bande de l'After. C'est avoir tous nos amis, mais aussi bien ceux qui sont là régulièrement, mais également ceux qui ont l'habitude de passer. Il est fort probable, sans révéler de secret, que le premier numéro tourne autour de l'économie du foot. Tous nos amis économistes, qui passent dans l'émission pour parler du business du sport depuis des années, évidemment qu'on va travailler avec eux."
"Le plus important, c'est ce qu'il y a dedans. On veut que ce soit un produit élégant, qui aille au fond des choses. On a envie de réflexion, on n'a pas peur des mots. On ne veut pas que ce soit superficiel. Si on fait un trimestriel, c'est pour que ce soit poussé. C'était l'idée du mook. La première fois qu'on m'a prononcé ce mot, je ne savais pas ce que cela voulait dire (rires)."
"C'est la contraction de book et de magazine. Et je suis allé voir ce que c'était et il y en a qui sont très beaux. Le fameux mook américain sous la présidence Trump en France et qui s'est arrêté le jour où Trump n'était plus le président. Je trouvais que l'argumentaire était de qualité. Il y en avait d'autres que j'ai trouvés et qui étaient très sympas. Quand tu l'ouvrais, tu avais l'impression d'apprendre des choses, grâce à des articles de qualité."
"C'est pour cela d'ailleurs qu'on fait un trimestriel. Après, qui sait ? Si ça marche peut-être qu'on ira plus loin, mais pour l'instant on est vraiment dans la première étape. C'est le petit frère ou la petite sœur de l'After. C'est nous à l'écrit ! C'est nous avec du temps ! C'est nous dans un salon !"
Est-ce qu'il y a des magazines de sport sur lesquels vous avez envie de vous diriger ?
"On n'a pas besoin d'inspiration. On sait très bien que So Foot existe depuis plus de 10 ans et qu'il marche très bien. Mais c'est un magazine, ce n'est pas la même chose. Ils font très bien leur travail depuis des années, il y a toujours des cousinages entre eux et nous. Mais on a une identité qui est assez forte, on a des gens autour de nous."
"Si demain, l'After devenait un journal, un hebdomadaire ou un mensuel, on a assez de gens autour de nous pour devenir une rédaction, puisqu'on l'est déjà. On n'a pas réellement besoin d'être inspiré. C'est nous (la bande de l'After), au lieu de venir tous les soirs, on se met dans un salon et on discute d'un sujet qu'on n'aurait pas le temps d'aborder en profondeur durant l'émission."
Vous portez le projet avec Gilbert (Brisbois). Est-ce que des gens comme Jérôme Rothen, Florent Gautreau, Jean-Francois Pérès ou d'autres, qui font partie des fondateurs de l'After, vont faire partie du projet ?
"Pour nous, il n'y a aucune porte fermée. Après certains n'ont pas le droit de venir, s'ils travaillent dans d'autres rédactions. Mais, pour nous il y aucune porte fermée. Même s'il travaille dans un autre média. Lorsqu'on décide d'un thème, il y aura une vingtaine d'articles sur le sujet. Si quelqu'un vient avec une bonne idée, évidemment."
"N'importe quelle personne qui va soumettre une idée de qualité peut venir. Ce n'est pas une rédaction fermée. C'est pour cela qu'on s'est mis en avant avec Gilbert, parce qu'on incarne l'After depuis 15 ans. Après, il faut qu'il soit expert sur le sujet en question."
"D'abord, il va nous soumettre l'idée, puis nous la vendre. Ensuite, il faut qu'il soit légitime pour parler de ce sujet. Et si l'article est de qualité, on l'achète. Si on avait voulu fermer, on aurait mis tout le monde en avant. Le fait qu'on se soit mis tous les deux, paradoxalement, ça veut dire que nous sommes les gardiens de l'idée, l'esprit de l'After."
"Par exemple, j'ai reçu par le biais d'un ami, une proposition d'une personne qui est à Barcelone, et qui veut raconter toute l'histoire autour de Messi. Son salaire rendue public dans le Mundo Deportivo, sa rentabilité, la sortie de l'article, qu'est-ce que Messi au Barça sur le plan économique ?"
"J'ai parlé de l'idée à Gilbert, et pour l'instant, c'est retenu. Pourtant, je l'ai jamais vu. C'est une relation d'une relation, mais je l'ai jamais vu. Si son article est de qualité, c'est ouvert. C'est ce qu'on appelle des contributeurs."
C'est le genre d'articles qui aurait pu être plus difficile à développer à la radio ...
"On peut le faire, mais ça va prendre dix minutes. Puis, il va y avoir débat autour. On va être pris par l'actualité. Là, s'il écrit sur deux pages, ce n'est pas la même chose. C'est comme si on me dit, tu fais plus de livres parce que t'es à l'antenne depuis 15 ans. Tout ce que t'as à dire tu le racontes. Que je sache, et c'est en plus ce que certains craignaient sur mon dernier livre, "Cher football français". Les gens qui ont lu le livre n'ont pas pensé cela."
Le moyen idéal de mener une pensée de A à Z, sans être interrompu !
"Exactement ! L'écrit ça reste quand même important. Sinon, il n'y aurait pas autant de journalistes qui écrivent des livres ou qui font des hors-séries. C'est un moyen d'aller plus loin, de mener une réflexion de A à Z. Nous, le soir on est pris par l'actualité."
"Hier, je parle un moment des agents français. Est-ce qu'ils sont en perte de vitesse ? On a Bruno Satin (agent de joueurs) qui vient qui nous parler du sujet. J'avais lu l'article du Journal du Dimanche et je demande si les structures françaises sont sur le déclin ou s'il y en a. Je pose la question et personne n'y répond vraiment."
"On a que 20 minutes, parce que le sommaire nous l'ordonne. Je reçois un message ce matin d'une grosse agence française qui me dit : "Venez chez nous, on va vous présenter notre agence. Vous allez voir que les grosses agences françaises sont importantes et que l'on s'occupe de tel ou tel joueur." J'accepte avec plaisir l'invitation. La prochaine fois, je ne dirai pas qu'elles ne sont pas importante ou qu'elles sont noyées par les plus grosses agences internationales."
"Si dans le mook, on décide de faire un sujet sur les agences. On traitera le sujet bien plus que 20 minutes et on ne sera pas approximatif. Pour le coup, on fera une enquête poussée où on pourra développer le sujet bien plus en profondeur."
"J'espère les 15 000 abonnements, pour qu'on développe le site."
- Daniel Riolo
L'objectif des 7500 abonnements est atteint. Désormais, quelle est l'ambition ?
"J'espère les 15 000 abonnements, pour qu'on développe le site. C'est mon rêve de faire une plateforme géante. Je reçois tellement, par mail ou même sur Twitter, des personnes qui me contactent pour décrire leur réflexion sur les sujets que l'on a abordés à l'After. Je me dis que ces idées mériteraient d'être entendues. À 15 000, on pourrait donc créer la plateforme avec un blog."
"Les gens pourraient alors échanger des idées et on sélectionnerait les meilleurs papiers. Ce blog deviendrait un lieu d'échange. J'adorerais faire quelque chose dans ce style. J'avais déjà un blog sur Eurosport, il y a 10 ans. J'ai rencontré des gens formidables par ce biais. Je pense qu'il y a de la qualité à prendre de partout."
"Je rêve qu'on aille beaucoup plus loin que l'objectif des 7500 abonnements. En développant un site, qui ne serait pas un site d'actualité, mais un lieu d'échange et d'idée. Il y aurait alors le mook pour les papiers en profondeur de la bande de l'After et le site où nos auditeurs deviennent des contributeurs. Ils viendraient faire des longs ou des petits papiers, où juste donner des idées et qu'elles soient intelligentes pour qu'on puisse les publier."
En 15 ans d'After, il y a eu énormément d'intervenants. J'aimerais savoir avec lesquels tu as préféré travailler ?
"J'ai forcément un peu d'affection pour les premiers temps. Florian Gautreau et Jean-François Pérès, surtout que ceux sont des amis à la base. Et ce sont toujours des amis. Après, j'ai trouvé qu'avec tous les intervenants qui sont passés, on a vécu des moments forts."
"Par exemple, Rolland (Courbis) a été très important au début de l'aventure. On l'a oublié mais il était quasiment tout le temps présent entre 2008 et 2010. À un moment, on s'est peut-être un peu tous lassé et il est parti. Mais cela n'empêche pas que j'ai toujours une grande affection pour lui. Là maintenant, il revient une fois par semaine et j'adore quand il est présent."
"Je trouve que tout s'est bien passé avec tout le monde. On a fait des découvertes. Kévin (Diaz) est un type formidable, qui est arrivé de nulle part. On ne le connaissait pas. Ludovic Obraniak qui est resté peu, et que je voyais peu parce qu'il faisait le week-end, il est formidable. Franchement, ceux qui restent dans l'After, c'est qu'ils ont l'esprit After."
"Après, il y a Jérôme (Rothen). C'est lui qui va rester le plus longtemps, comme consultant. Je pense qu'il s'est complètement imprégné de la marque After. Il nous arrive de nous engueuler, mais j'ai l'impression qu'il a trouvé sa place. Je pense que c'est lui qui va rester le plus longtemps dans l'After."
"Il y a également une affection particulière pour tous ceux qui sont venus et qui étaient des auditeurs. Jonathan (MacHardy), parce qu'il était encore étudiant, quand il m'a demandé un coup de main avec un mémoire. Ensuite, avec le temps, il est devenu un intervenant régulier. Avec chacun il y a une histoire ! Frédéric Hermel, il est présent depuis longtemps et il a une sacrée personnalité, c'est un ami. C'est une vraie famille l'After. On se connaît depuis longtemps. C'est pour ça qu'on est très content avec cette revue. On va pouvoir souder toute cette famille."
Daniel Riolo a également dévoilé son XI de légende du PSG. Un article à retrouver sur ce lien !