Interview de Joachim Andersen : De la frustration à l'OL, au rêve de la Premier League
Par Kristen Collie
Déterminé à s'imposer à l'Olympique Lyonnais à l'orée de cette nouvelle saison, Joachim Andersen a dû se rendre à l'évidence. Troisième dans la hiérarchie des défenseurs centraux, derrière Marcelo et Jason Denayer, dans l'esprit de Rudi Garcia, le Danois de 24 ans est parti chercher du temps de jeu en Premier League, du côté de Fulham.
En exclusivité pour 90min, la nouvelle recrue des Cottagers est revenu en détails sur cette décision.
Tu viens tout juste de rejoindre Fulham en prêt. Comment t'intègres-tu à ta nouvelle équipe ?
Je viens d'avoir mon premier entraînement (interview réalisée jeudi, NDLR). C'est top de rencontrer les gars dans ce club qui me paraît familial. En plus, la ville a l'air vraiment sympa.
Tu as signé ton contrat avec les Cottagers en toute fin de mercato. Peux-tu revenir sur ces derniers jours intenses ?
Je n'étais plus très heureux à Lyon car je voulais jouer davantage. Quelques jours avant la fin du mercato, j'ai eu quelques conversations avec les dirigeants où je leur ai clairement dit que je voulais partir en prêt. Il me paraissait clair que je n'allais pas avoir ma chance cette saison avec le coach (Rudi Garcia, NDLR). Les négociations se sont alors accélérées et Fulham était un choix évident.
""Parfois, un coach va préférer d'autres joueurs, sans que vous compreniez pourquoi.""
- Joachim Andersen
La dernière fois que nous avons échangé, en mai dernier, tu étais déterminé à t'imposer à l'OL. Qu'est-ce qui a changé entre temps ?
Je suis à un âge (24 ans) où il est crucial pour moi de beaucoup jouer. Ça n'avait pas de sens pour Lyon d'avoir un joueur aussi cher (recruté 24 M€ + 6 M€ de bonus en provenance de la Sampdoria, NDLR) sur le banc. C'est une situation où on est tous les deux perdants. Maintenant, j'ai l'opportunité de jouer une trentaine de matchs en Premier League, prouver ma valeur, et voir où on en est par la suite.
Dans l'esprit de Rudi Garcia, tu étais troisième dans la hiérarchie derrière Marcelo et Jason Denayer. Cette saison, tu n'as d'ailleurs été titularisé qu'à deux reprises contre Bordeaux et Montpellier. Comprends-tu sa décision ?
C'est le football. Évidemment, c'est une situation frustrante. Parfois, un coach va préférer d'autres joueurs, sans que vous compreniez pourquoi. C'est sa décision et je la respecte, mais j'ai besoin de jouer.
Pourquoi avoir choisi Fulham au lieu d'autres clubs, comme le Torino, qui ont affiché leur intérêt ?
J'ai eu des contacts avec plusieurs clubs, notamment en Serie A, mais les discussions avec Fulham, notamment le coach Scott Parker, m'ont convaincu. Je les ai vu jouer la saison dernière et en ce début de saison et j'ai constaté que c'est une équipe qui souhaite bien jouer au football, en relançant proprement depuis la défense. C'est un style qui me correspond.
""Jouer en Premier League a toujours été un rêve.""
- J.A
Comment Scott Parker t'a convaincu ?
J'ai beaucoup échangé avec lui avant de signer. Je n'ai eu que de bons échos sur lui et son coaching. On m'a dit qu'il appartenait à la nouvelle vague de coachs talentueux. Dès le premier entraînement (jeudi, NDLR) j'ai été séduit par ses idées de jeu. Il a pris le temps de m'expliquer sa philosophie de jeu et comment il voulait me faire jouer. Ça m'a conforté dans ma décision de signer ici.
Tu vas désormais évoluer au sein de "la meilleure ligue du monde", selon de nombreux observateurs...
C'était l'argument décisif ! C'est un championnat que je regarde depuis que je suis enfant. Jouer en Premier League a toujours été un rêve et c'est une fierté de pouvoir le réaliser avec Fulham.
Y-a-t-il un joueur ou une équipe en particulier que tu as hâte de défier ?
Je ne pense pas aux adversaires. J'ai déjà joué contre des grands joueurs comme Cristiano Ronaldo ou Neymar et de grands clubs comme le PSG, Milan ou la Juventus. Je veux toujours me confronter aux meilleurs et la Premier League est le parfait endroit pour cela.
Fulham est actuellement lanterne rouge et n'a pas inscrit le moindre point en quatre journées. Favori à la relégation selon certains observateurs, comment appréhendes-tu la saison ?
Je ne me suis entraîné qu'une fois avec le groupe, mais je vois déjà qu'il y a de la qualité, de très bons joueurs avec une bonne mentalité. On a les arguments pour se maintenir.
""La Ligue des Champions ? Un moment spécial pour le club et une formidable aventure à vivre de l'intérieur. Mais je ne peux m'empêcher d'avoir un sentiment amer.""
- J.A.
Quels sont tes objectifs personnels lors de cet interlude anglais ?
Je veux jouer tous les matchs et avoir un gros impact sur l'équipe. Le but c'est de revenir à mon meilleur niveau et maintenir le club en Premier League.
En août dernier, tu as participé à l'historique campagne européenne des Lyonnais jusqu'en demi-finales de Ligue des Champions. Remplaçant sans entré en jeu contre Manchester City et le Bayern Munich, quel souvenir gardes-tu de ce Final 8 inédit ?
C'était un moment spécial pour le club et une formidable aventure à vivre de l'intérieur. Mais je ne peux m'empêcher d'avoir un sentiment amer. Je voulais absolument jouer ces matchs. Ça reste un beau souvenir, dont je me rappellerai quand je serai à la retraite, notamment mon but de la tête face au Benfica (en phase de groupes, NDLR) mais sur le moment j'étais surtout déçu.
As-tu pour ambition de revenir plus fort à l'OL la saison prochaine ?
Pour le moment, Rudi (Garcia, NDLR) ne veut pas me faire jouer. Le but, dans l'instant T, est de m'aguerrir en prêt, continuer d'apprendre le maximum et revenir à Lyon. Mais c'est difficile de se projeter. On verra par la suite.