Interview exclusive - Claude Puel : "Ce qui me donne du plaisir, c'est partir de rien et d'aller titiller les gros"
- Claude Puel s'est livré à 90min au cours d'une interview
- Le Français est revenu sur sa carrière et a évoqué son avenir
- Il a notamment dirigé l'Olympique Lyonnais, l'AS Monaco, Lille, l'OGC Nice, l'AS Saint-Etienne, Leicester et Southampton
Par Ilies Peeters
L'ancien entraîneur de l'Olympique Lyonnais s'est confié à 90min à l'occasion d'une interview exclusive. Ses passages en France et à l'étranger, la situation actuelle de l'OL, le métier d'entraîneur, son avenir... Claude Puel a répondu à toutes nos questions.
Dans le calme de son bureau, c'est un Claude Puel détendu qui s'est longuement confié à l'occasion d'un entretien de près d'une heure, le 19 septembre 2023. Pour 90min, l'entraîneur aux plus de 900 matchs professionnels s'est livré.
90min - Bienvenue Claude Puel ! Tout d'abord, quel est votre quotidien aujourd’hui ? Suivez-vous de près l’actualité du football en général ou au contraire, avez-vous pris quelques distances avec ce sport ces derniers temps ?
Claude Puel - Mon rapport au football est toujours aussi important, même si je ne suis plus complètement immergé dedans. J’ai sorti un livre à ce sujet il n’y a pas très longtemps, qui parle notamment de mon parcours. Je suis également très sollicité par les médias, je suis toujours très attentivement l’OGC Nice… Ce week-end par exemple, je vais aller voir le match entre Monaco et Nice (0-1, le 22/09).
Aujourd’hui, je consomme le football comme un téléspectateur ou comme un spectateur qui essaie avant tout de prendre du plaisir en regardant les matchs. Je suis toujours passionné par le football. J’aime bien en parler, et lorsque je commence à parler football, la passion reprend le dessus et je suis inarrêtable (rires).
La Ligue 1
90min - Concernant l’Olympique Lyonnais, vous y êtes passé en tant que coach. L’actualité autour de ce club est très riche. Quel regard portez-vous sur la situation actuelle du club ? D’un point de vue sportif, comme au niveau des dirigeants ?
C.P. - Une « passation de pouvoir », c’est toujours très délicat à assumer et à mettre en place. Encore plus à Lyon puisque Jean-Michel Aulas, qui dirigeait le club depuis des décennies et qui a su faire monter le club, n’a pas pu continuer. Aulas a aussi souffert du départ de Jérôme Seydoux, qui était son bras droit à Lyon.
Ces derniers temps, Lyon n’a pas été très pertinent, notamment dans ses recrutements. L’OL a toujours été en capacité de sortir des jeunes, beaucoup de jeunes, et cette année, ils sont nombreux à être partis vers de nouveaux horizons. Jusqu’ici, Lyon a toujours réussi à maintenir un équilibre entre les joueurs de qualité venant de l’extérieur, et des très bons jeunes formés au club.
90min - Comment qualifieriez-vous vos relations avec Jean-Michel Aulas à l’époque où vous entrainiez l’OL ?
C.P. - Nos relations étaient très bonnes, notamment lors des deux premières saisons. On a mis beaucoup de choses en place. On a renouvelé l’effectif à partir de la deuxième saison et puis on a fini deuxième du championnat et demi-finaliste de la Ligue des Champions avec une équipe rajeunie et très, très intéressante.
Et puis c’est passé. Je dirais que le début de la troisième saison nous a ralenti. C’était difficile de se relancer après une Coupe du monde en Afrique du Sud, notamment avec les joueurs de l’équipe de France, pour des raisons qu’on devine. Ces joueurs n’ont eu que quinze jours de repos avant le début du championnat. On a eu de mauvais résultats aux mois d’août et septembre.
De là, les critiques et le mécontentement des supporters s’est fait ressentir. Jean-Michel Aulas a dû gérer ce problème pour contenter les supporters. Il a du me mettre un peu sous pression. Mais bon, j’ai pris cette saison très constructive pour moi dans mon métier d’entraîneur.
Peut-être que Jean-Michel Aulas m’a maintenu mais ne m’a pas apporté tout le soutien nécessaire, notamment auprès des supporters et des médias. Mais à la fin de saison, on est sur le podium, on qualifie Lyon pour la Ligue des Champions pour la troisième année consécutive. Voilà.
90min - À l’heure où l’on se parle, l’OL est 16ème de Ligue 1, avec 2 points pris en 5 journées (17e avec 3 points après 8 journées désormais). Êtes-vous inquiet concernant la situation sportive du club ? Pensez-vous que l’OL peut être relégué en Ligue 2 en fin de saison ?
C.P. - Non, il y a quand même un effectif qui a de la qualité. Lyon est un grand club, qui a une mauvaise passe, mais il y a des joueurs à disposition. Il y a aussi de nombreux joueurs importants qui sont blessés, et qui reviendront progressivement.
Le mercato a aussi été effectué dans les derniers jours. Je pense que tout ceci va se mettre en place avec du temps. Je pense que Lyon est parti sur une saison de transition, mais paradoxalement, aussi de reconstruction vu tous les départs et les arrivées, tardives.
Il faut remettre un collectif en place, et puis avoir des résultats petit à petit qui permettront à l’OL de construire sa saison et de construire une équipe qui peut être intéressante pour l’avenir.
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90min - L’effectif et la qualité des joueurs est-elle la principale différence entre l’OL version 2023-24 et votre Olympique Lyonnais des années 2010 ?
C.P. - C’est vrai qu’à mon époque, on a eu des joueurs qui avaient des qualités très, très fortes, et avant moi aussi. Quand on pense simplement à Juninho, qui était le "Monsieur +" à Lyon… Juni pouvait tirer l’équipe vers le haut, par un coup-franc, par une passe décisive...
Il était un élément primordial de cette équipe et derrière, ça permettait de décanter la situation. A ce moment-là, Lyon était en capacité de dérouler. Un an après mon arrivée, on a renouvelé l’effectif avec une équipe beaucoup plus jeune et talentueuse.
Avec Licha (Lisandro Lopez), avec de très beaux joueurs, qui avaient des qualités spécifiques, il y avait une certaine complémentarité entre les joueurs. Il y avait aussi le petit Pjanic, qui débutait sa carrière, et qui avait été décisif à Madrid pour la qualification en Ligue des Champions. Aujourd’hui, il y a sans doute moins de qualités fortes à Lyon.
Il y a des joueurs capables de décanter des situations. Mais pour le moment, l’OL doit gagner en régularité sur tout le match, et d’un match à l’autre. Il y a des joueurs en devenir qui ont des caractéristiques intéressantes, mais il y a moins de joueurs à qualité forte comme à l’époque.
90min - Miser sur la jeunesse, n’est-ce pas une stratégie dangereuse dans une telle situation ?
C.P. - Non, il faut des jeunes de qualité. Et il y a des jeunes de qualité. C’est dommage de ne pas avoir pu tous les garder. Je trouve que pour certains, leur départ est dommageable et précipité. C’est important de s’appuyer sur les jeunes issus du centre de formation, comme Lyon a toujours su le faire.
A mon époque, j’ai fait débuter sept joueurs du centre de formation, dont Alexandre Lacazette qui est revenu au club. C’est toujours important pour un « petit lyonnais » d’avoir cette identité et j’espère qu’ils garderont cela pour la suite.
90min - Un mot sur Laurent Blanc, qui vient d’être licencié par le club. Selon vous, est-il en partie responsable de la situation sportive actuelle de Lyon ? Ou les problèmes doivent-ils être mis sur le dos des dirigeants, des joueurs ou autre partie du club ?
C.P. - Laurent, que j’apprécie, est arrivé en cours de route dans un environnement qui le met en difficulté. Il est arrivé dans une passe où il y avait un changement de propriétaire, et des soucis d’investissements.
Il n’a pas été décisionnaire de l’élaboration de son effectif. C’est assez problématique. J’ai eu le bonheur et la chance d’être décisionnaire partout où je suis passé, d’avoir des responsabilités élargies et de pouvoir avoir de l’influence sur le recrutement et la composition de mes effectifs.
Je constate que les entraîneurs de partout n’ont plus tellement droit à cette prise de parole et subissent un petit peu les mercatos de leurs dirigeants ou de leur directeur sportif. C’est toujours difficile d’opérer. Tout ceci fait que l’entraîneur et son staff sont obligés de composer et d’essayer de faire au mieux avec ce qu'ils ont à disposition.
90min - Malgré le fait d’avoir entrainé à Lyon, vous avez aussi managé l’ASSE, grand rival de l’OL. Quel est votre regard par rapport à cela ?
C.P. - C’est toujours particulier. J’ai aussi entrainé à Monaco et à Nice. Mais pour moi, il n’y a pas de problème dans la mesure où j’essaye d’avoir un tel investissement par rapport au club avec lequel je suis engagé. Je suis salarié, donc j’arrive à cloisonner complètement ce que je fais, et ma perception des choses.
Chaque club est un peu différent, il faut l’analyser. Il faut s’adapter aux objectifs et aux possibilités financières de chaque club. J’ai défendu les couleurs de Lyon, de mon maximum.
Par exemple, j’ai joué toute ma carrière à Monaco. Mais lors d’une saison, on joue Monaco avec l’OL lors de la dernière journée. Je savais que si on gagnait, Monaco allait en Ligue 2, et c’était mon club formateur. Mais nous, nous devions gagner pour aller en Ligue des Champions. Et c’est ce qu’on a fait. Monaco est malheureusement descendu en Ligue 2, et moi, j’ai été évincé dans le même temps.
Tout ça pour dire que je suis à fond avec chaque club, comme ce fut le cas à Saint-Etienne où c’était très difficile, où il fallait tout reconstruire. Le club était lourdement endetté et il fallait rajeunir l’effectif sans aucune possibilité d’aide financière.
J’ai toujours défendu le club, les dirigeants, les joueurs parce que je considérais que ça faisait partie de ma fonction, quitte à prendre beaucoup de coups et de responsabilités. C’était ma façon de voir les choses.
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90min - Vous avez évoqué votre carrière à l’ASM. Selon vous, est-ce un club à part de la Ligue 1 ?
C.P. - Un club à part ? Non. C’est un club qui fait partie intégrante du championnat de France. Il est là depuis tellement d’années, de décennies. Il a beaucoup apporté à la Ligue 1, notamment à travers l’Europe.
C’est un club qui prône un football technique, attrayant, avec des joueurs de superbe qualité et il a beaucoup apporté au football français. Après, Monaco a ses spécificités. Mais ça fait partie intégrante du paysage et du football français.
90min - L’AS Monaco peut-il aller chercher le titre en Ligue 1 cette saison ?
C.P. - Ils en sont capables ! C’est le début d’année. Je trouve qu’il y a des équipes qui sont bien parties, comme Monaco, comme Brest. Il y a beaucoup de grosses équipes qui ne se sont pas encore lancées.
Paris est rentré un petit peu dans le rang, Rennes a du mal à émerger. Il y a beaucoup d’équipes qui se structurent encore après un mercato qui est toujours difficile pour les entraîneurs, et pour les joueurs.
Il y a beaucoup de surprises, et je ne dis pas que tout le monde peut battre tout le monde, mais presque, en ce début de saison.
Le métier d'entraîneur
90min - Qu’est-ce qui fait un bon entraîneur ? Quelle doit être sa principale qualité selon vous ?
C.P. - C’est un ensemble de qualités de perception. Le métier d’entraîneur est devenu très pointu et il faut essayer d’être performant sur énormément de paramètres. Pour ça, il faut bien s’entourer. Les effectifs sont de plus en plus importants et l’entraîneur doit travailler avec chaque individu pour l’intégrer et intégrer ses qualités au collectif.
C’est une alchimie. Un assemblage de joueurs avec des qualités différentes, complémentaires, qui vont améliorer le collectif. Ce qui fait un bon entraîneur, c’est celui qui arrive à faire jouer ses joueurs ensemble. À définir l’aspect tactique et l’orientation de jeu au profit de ses joueurs, et de parvenir à imposer le jeu souhaité face à la partie adverse.
C’est important de bien analyser son effectif, et lui permettre de s’exprimer dans ce qui va être ses qualités fortes. C’est avec des qualités fortes qu’on peut imposer son jeu à l’adversaire.
90min - Autour d’une équipe, il y a souvent un environnement massif (président, directeur sportif, entraîneur). Qui doit être le responsable en ce qui concerne le terrain et seulement le terrain ?
C.P. - Le responsable, c’est l’entraîneur tout simplement. Peut-être que ça déplait aujourd’hui, que je puisse dire ça, mais c’est la vérité.
Je vois des entraîneurs qui acceptent que leur staff soit recruté par une personne extérieure. C’est-à-dire qu’ils ne sont même pas décisionnaires de l’équipe, du staff qui va être autour d’eux. C’est impossible.
90min - Lors de votre carrière, vous avez souvent prôné la volonté d’un jeu attractif. Pourtant, ça ne s’est pas toujours retranscrit sur le terrain. Est-ce dû à la difficulté rencontrée à faire passer ses idées à un groupe de joueur ? Ou est-ce un discours tenu devant la presse pour être plus facilement accepté, malgré les consignes véritables du vestiaire, surtout dans des situations où les points sont cruciaux ?
C.P. - Le jeu ne passe jamais au second plan pour moi. Bien sûr, il faut des résultats pour la confiance de l’équipe. Mais il est primordial de mettre en place des choses. Si on reprend les clubs où j’ai entrainé, j’ai été champion à Monaco avec une équipe magnifique.
Je suis parti à Lille, on a recruté que des jeunes joueurs puisqu’on avait l’un des derniers budgets de Ligue 1, et avec ces joueurs, on a fait plus de 250M€ de bénéfice. C’étaient des joueurs techniques qu’on retrouvait ensuite dans tous les grands clubs européens.
On a mené ces équipes jusqu’à la Ligue des Champions. On a joué des matchs face au Real Madrid ou face au FC Barcelone…
90min - Vous êtes l’un des rares entraîneurs français à avoir travaillé en Premier League. Vous avez dirigé Southampton et Leicester notamment. Comment avez-vous relevé le défi en Angleterre ?
C.P. - Après quatre ans à Nice, j’ai décidé de partir à l’étranger. J’avais la cinquantaine passée et je pense que j’étais assez mature pour m’exporter. J’étais prêt à partir dans un club en me disant que j’aurai à faire à l’autorité d’un directeur sportif et d’autres personnes au-dessus de moi, car ça fait partie du jeu. J’étais prêt à l’accepter.
Je suis donc allé à Southampton, et c’était super enrichissant. C’était le très très haut niveau. Au niveau des effectifs, des entraîneurs… J’avais l’impression d’être avec des champions tous les week-ends. Pour ma première année à Southampton, on a terminé huitième et finaliste de la Coupe de la Ligue à Wembley face à Manchester United.
À Leicester, j’ai pris une équipe en difficulté. J’ai changé petit à petit tout l’effectif. J’ai gardé seulement Peter Schmeichel et Jamie Vardy. C’est un club qui avait beaucoup de moyens et j’ai décidé de mettre en place une équipe très jeune, avec des talents anglais qui ont performé. Je pense qu’on aurait pu se qualifier en Ligue des Champions si on avait bien terminé le championnat.
90min - Au contraire de vous, rares sont les entraîneurs français qui s’exportent. Avez-vous une explication ?
C.P. - Je pense qu’il faut être plus ouvert. Plus ouvert à l’étranger, plus ouvert aux langues… Il faut accepter de se mettre en difficulté puis essayer de bien s’entourer une nouvelle fois.
Moi j’ai eu cette opportunité grâce à Damien Comolli, qui est maintenant le président de Toulouse. Il est bien introduit en Angleterre et puis il a parlé de moi, ça m’a aidé à rejoindre Leicester. Il faut connaître des gens, des agents, qui connaissent bien les championnats étrangers, les clubs, les dirigeants.
Ça passe beaucoup par-là, le fait de bien vendre son entraîneur. Je pense qu’aujourd’hui, l’entraîneur ne peut plus se permettre de ne pas être entouré. J’ai fonctionné pendant toute ma carrière sans agent. Ce n’est plus possible aujourd’hui.
Il faut faire un effort, mais pas au niveau de la compétence car je pense que nous sommes aussi compétents que les autres. Il faut travailler sur tout ce qui va permettre à l’entraîneur de trouver un poste. C’est ça le plus difficile. Et certains pays ont compris les mécanismes, et sont en avance sur nous.
90min - Vous mettez en avant la compétence des entraîneurs français. Pourtant cette saison en Ligue 1, il y a plus d’entraîneurs étrangers que de français. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Comment expliquez-vous ce phénomène ?
C.P. - Beaucoup de clubs sont achetés par des étrangers, par des grandes fortunes. Quand ces clubs sont rachetés, les dirigeants mettent en place toute une équipe. Un président, un entraîneur, un staff… Ces gens venus de l’étrangers font confiance à des agents, et vont placer des gens qu’ils connaissent.
Cela peut être un Allemand, un Portugais, un Italien, un Autrichien… Parfois, ce sont des entraîneurs qui n’ont pratiquement pas d’expérience à haut niveau. Ce sont des paris réalisés à l’étranger. Ce qui fait que beaucoup d’entraîneurs français très compétents sont sans poste.
90min - Un mot sur l’équipe de France Espoirs. Thierry Henry est le nouveau sélectionneur des Bleuets. Que pensez-vous de sa nomination ?
C.P. - Le choix s’est fait sur un nom. Un nom de joueur avec une immense carrière à l’image de Titi Henry. Les possibilités qu’il devienne sélectionneur se sont faites grâce à son aura et son immense carrière de joueur.
Maintenant ce sera à lui de faire un très bon parcours avec les Espoirs et de montrer qu’il a les capacités d’être un bon entraîneur. Je lui souhaite.
Un point personnel
90min - Concernant votre avenir, avez-vous des projets pour la suite de votre carrière ? Pourriez-vous reprendre un club ?
C.P. - Cela peut m’intéresser, mais depuis Saint-Etienne, j’ai refusé pas mal de choses. Des sélections, des clubs… Je n’ai pas replongé. Je veux un club ambitieux, qui peut jouer l’Europe, la Ligue des Champions. Je suis exigeant. Je n’ai pas répondu à toutes les sirènes des pays du Maghreb, de l’Arabie Saoudite ou de la Turquie… Si je continue, je veux rester en Europe.
90min - Quel est le meilleur souvenir de votre carrière ?
C.P. - Il y a tellement de grands moments ! Il y a toujours des matchs fédérateurs. Quand on va éliminer le Real Madrid à Bernabéu alors que la finale de la Coupe d’Europe a lieu dans ce stade, et que le Real Madrid a recruté Kaka, Ronaldo… Les éliminer au match retour sur ce terrain, c’était magnifique.
J’ai bien aimé quand on a gagné à Liverpool avec Lyon en Ligue des Champions (2008-2009). Ce chant à Anfield, ça donne des frissons, on vit pour ça ! Le projet avec Lille, en partant de rien, sans possibilité de recrutement, avec des Bastos, Bodmer, Hazard, Debuchy… On lançait des jeunes, qui sont devenus internationaux par la suite.
La première saison à Monaco, lors de laquelle on remporte le titre. Giuly, Gallardo, Barthez… Tous ces joueurs avaient 20 ans, mais on déployait une qualité de jeu magnifique…
Ce qui me donne du plaisir, c’est de partir de rien, avec très peu de moyens, et de construire quelque chose. D’aller titiller les gros du championnat.
90min - Dernière question, quel serait le onze ultime des joueurs que vous avez entrainés ?
C.P. - C’est compliqué… J’ai eu tellement de joueurs exceptionnels… Il peut y avoir Eden Hazard, Riyad Mahrez, Virgil Van Dijk, Fabien Barthez dans les buts… Il y a tellement de grands joueurs que j’ai pu lancer ou accompagner à un moment de leur carrière.
Il y a eu Thierry Henry et David Trezeguet à Monaco également… Willy Sagnol, quand on voit ce qu’il est devenu au Bayern Munich. J’ai beaucoup apprécié Jamie Vardy, avec sa nature particulière.
Tant de joueurs qui sont devenus internationaux par la suite, que ce soit en France ou à l’étranger. C’est plein de bons souvenirs, et énormément de joueurs avec qui j’ai partagé des moments très, très forts.
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