Interview exclusive : La sensation Saviour Godwin se livre sur l'entame de Casa Pia et ses débuts avec le Nigeria

Casa Pia est l'une des attractions de ce début de saison en Europe ! Promu en début de saison en Liga Portugal, il se classe à la quatrième position de l'élite du football portugais. Présent depuis octobre 2020 au sein du club portugais, Saviour Godwin brille sous les ordres de Filipe Martins. Le joueur de 26 ans a même pu connaître sa première cap avec le Nigeria récemment. Et 90min est revenu sur son ascension fulgurante, ces derniers mois !

Vous avez marqué 10 buts la saison dernière en deuxième division portugaise et vous êtes pleinement impliqué dans la montée de Casa Pia en première division. Vous attendiez-vous à rejoindre la Liga Portugal ?

"Quand je suis parti de Belgique pour débuter mon histoire au Portugal, mon ambition était de voir comment je pouvais me montrer en deuxième division. La saison suivante, je voulais vraiment jouer en première division. Donc tout ce qui se passe en ce moment pour le club et pour moi, je pense que c'est ce pour quoi j'ai travaillé et l'avoir réalisé me rend heureux."

Pour cette nouvelle saison, le Casa Pia commence encore très bien avec une quatrième place en Liga Portugal. Que pensez-vous de votre entame dans l'élite du football portugais ?

"C'est vraiment incroyable. On a joué notre premier match à Santa Clara. Et c'est comme un rêve de vivre ce genre de moments en jouant contre ce genre d'équipes de haut niveau. Et jouer en première division, c'est vraiment génial. "

Quel est le secret de Casa Pia, qui réalise une superbe entame jusqu'à présent ?

"Je pense que nous sommes construits avec une équipe de joueurs réguliers dans la performance. La direction travaille dur. La régularité est ce qui nous permet de continuer. Et je pense que c'est la chose qui nous fait avancer."

Est-ce que vous pensez que c'est davantage un esprit d'équipe, que peut-être certaines écuries ont oublié, qui fait que vous êtes une meilleure équipe ?

"Je pense que nous sommes juste une équipe collective. On s'aime bien, on se soutient mutuellement, on est comme une famille forte. Quand vous parlez de qualité individuelle, nous ne sommes pas les meilleurs. Mais nous avons l'esprit collectif. Cet état d'esprit nous permet de continuer."

Au niveau personnel, vous avez marqué deux buts en huit matchs. Quel est votre objectif principal à la fin de la saison ?

"Je veux marquer autant que je peux. Je veux marquer plus de buts que la saison dernière. En tant qu'ailier, en tant qu'attaquant, c'est mon objectif."

Le point fort de Casa Pia est la défense, avec seulement trois buts pris depuis le début de la saison. C'est plus ou moins la même chose que Benfica. Comment expliquer une telle force défensive ?

""Mes gars" ont vraiment été très forts. Je les appelle "mes gars" parce qu'ils sont comme mes frères. Dans la ligne arrière, nous avons beaucoup de défenseurs expérimentés. Vasco, Varela et le reste... Ce sont des joueurs très forts. Et mentalement, ils sont très bons. Avec l'expérience de la défense, c'est la raison pour laquelle nous avons encaissé peu de buts."

Et sur le plan personnel, votre rôle est-il aussi de revenir en défense et d'aider l'équipe ?

"Oui, cette saison, j'ai un travail très difficile, pour aider mon équipe à défendre et aussi à attaquer. Donc, j'essaie de m'adapter à cette nouvelle tactique, à cette nouvelle façon de jouer. J'essaie de faire de mon mieux pour voir comment je peux aider l'équipe."

Avant de rejoindre l'équipe portugaise de Casa Pia, vous avez joué en Belgique. Que diriez-vous sur la différence entre le football portugais et belge ?

"Comme je l'ai toujours vu, le championnat portugais est très important pour tout jeune joueur qui veut progresser. Parce qu'ici, l'aspect tactique est très complexe. En Belgique, c'était un peu différent. Si vous avez le ballon, vous avez plusieurs joueurs qui pressent, vous êtes plus compact."

Et voyez-vous des similitudes entre les deux ligues ?

"En termes de transition, la ligue portugaise et la ligue belge, c'est presque la même chose. Ça m'aide beaucoup parce que je suis un joueur qui aime contrer en transition."

Comment vous sentez-vous après avoir effectué votre première sélection avec le Nigeria ?

"C'est vraiment excitant, c'est un rêve qui se réalise. Même si j'ai joué et représenté mon pays au niveau junior, j'ai toujours rêvé de représenter l'équipe première. Et quand j'ai reçu la convocation, j'étais tellement excité et heureux. Pour moi, c'est comme une façon de dire merci à tous les gens qui m'ont soutenu. C'est juste incroyable. Je me sens très, très heureux."

"J'ai toujours eu cette admiration pour Cristiano Ronaldo."

- Saviour Godwin

Vous venez de parler des personnes qui vous ont aidé à devenir le joueur que vous êtes. Qui en particulier, parmi ces personnes, souhaitez-vous remercier en premier ?

"Tout d'abord, je pense que Dieu est bon, qu'il a été incroyable. Ma famille, les clubs, les entraîneurs, l'équipe dans son ensemble. Vous savez, ce n'est pas seulement ici au Portugal. Mais aussi là où j'ai joué, en Belgique. D'une manière ou d'une autre, les équipes, les gens que j'ai rencontrés dans le passé, ils ont aussi contribué à ce que je sois là où je suis aujourd'hui."

Et quand vous étiez enfant, est-ce que vous considériez un joueur en particulier comme un héros ?

"J'ai toujours eu cette admiration pour Cristiano Ronaldo. Le Nigeria un match contre le Portugal, le mois prochain (ndlr : le 17 novembre). Ça serait vraiment un rêve de l'affronter, parce que Ronaldo est quelqu'un que j'ai vraiment admiré depuis mon plus jeune âge, comme Ronaldinho qui est aussi mon idole."

Qu'est-ce qui vous plaît chez ces joueurs ?

"Ronaldo fait aimer le football aux gens. Et sa mentalité est quelque chose que j'admire vraiment parce que je suis un combattant, depuis mon enfance. J'ai toujours été un battant et de voir quelqu'un qui a la même mentalité... C'est quelqu'un que j'admire pour cet état d'esprit, ce mental."

Vous avez pu faire vos débuts avec les Super Eagles contre l'Algérie le 27 septembre dernier. C'est maintenant l'objectif de vous établir dans l'équipe nationale ?

"Bien sûr. Je veux vraiment revenir le plus souvent possible ici. Et quand on fait appel à moi, je veux donner le meilleur de moi-même."

Quels sont les points forts de la sélection nigériane ?

"Cette équipe nigériane va être redoutable dans le futur parce que, c'est une équipe qui a beaucoup de qualité. Le Nigeria a l'une des meilleures équipes en Afrique en ce moment. Avec la qualité des joueurs que nous avons, partout dans le monde, je pense que nous sommes redoutables. C'est incroyable de jouer avec cette équipe."

Mais comment expliquez-vous que le Nigeria ait manqué le coup pour la Coupe du monde cette année ?

"C'est vraiment décevant en raison du nombre de joueurs de qualité que nous avons, mais le football est le football. On ne peut jamais savoir. Le football peut parfois réserver des désillusions, comme pour le Brésil, lors de sa Coupe du monde, face à l'Allemagne.

Mais je pense qu'avec la façon dont ça se passe maintenant, il y a la garantie que cette équipe va être beaucoup plus forte. OK, on ne s'est pas qualifié. Mais je pense que cela ne nous empêche pas de regarder vers l'avenir. À nous de voir comment nous pouvons améliorer les choses."

Dans cette équipe nationale, de quel joueur souhaitez-vous atteindre le niveau ?

"Chaque joueur de l'équipe nationale a une très bonne qualité. Tout le monde a du talent. Sur le plan de la réussite individuelle, je pense que la plupart d'entre eux ont réalisé beaucoup de choses, comme jouer en Premier League. Vous savez, j'admire chaque championnat. La Ligue 1, la Bundesliga... Nous avons des joueurs dans tous ces types de championnats. J'admire vraiment les joueurs qui jouent dans ce genre de championnats."

"Avec toutes ces dispositions, je pense que vous verrez le prochain Neymar, le prochain Ronaldinho, le prochain Pelé en Afrique, c'est certain."

- L'ailier de Casa Pia

Le football africain est en constante progression. Pensez-vous que les équipes africaines pourront aller loin pendant la Coupe du monde ?

"Même si le Nigeria ne s'est pas qualifié, j'ai toujours de l'espoir avec certaines des meilleures nations africaines, comme le Sénégal. Certains seront surpris de voir jusqu'où elles peuvent aller à la Coupe du monde."

"Si vous parlez de talent, je pense que nous sommes l'un des continents les plus talentueux."

- Saviour Godwin

Et en termes de développement, comment souhaiteriez-vous que le football africain s'améliore ?

"Pour moi, tout commence à la base. Il faut trouver un moyen de résoudre ces problèmes à la base, où l'enfant qui aspire à jouer au football a un endroit où il peut aller pour s'entraîner au football. L'académie, qui lui fournira, pas de l'argent, mais de la nourriture et tout l'équipement. Il a besoin d'un bon terrain. C'est très important. Je suis passé par tout ce genre de choses. Et je sais combien il est difficile de venir d'Afrique et d'arriver en Europe sans tout cela.

Si vous ne vivez pas cette expérience dans votre pays, en Afrique, et que vous venez en Europe, vous aurez du mal à vous adapter. Ça prend du temps. Et seulement quelques joueurs arrivent à s'adapter et à comprendre rapidement. Si cette situation est corrigée, si l'esprit du jeune joueur nigérian ou du jeune joueur sénégalais a juste besoin de se concentrer et de jouer au football... Avec toutes ces dispositions, je pense que vous verrez le prochain Neymar, le prochain Ronaldinho, le prochain Pelé en Afrique, c'est certain. Parce que si vous parlez de talent, je pense que nous sommes l'un des continents les plus talentueux."

Quelle a été votre réaction lorsque vous êtes arrivé en Europe pour jouer au football ?

"Je suis arrivé du Nigeria à la Belgique, où le temps est froid. Ce n'est pas similaire à ce que nous avons en Afrique. C'était aussi le cas pour les installations. C'était un peu surprenant pour moi. Avant que je puisse m'acclimater à la météo, ça a pris un peu de temps, mais à un moment donné, j'ai dû me réajuster.

Mais dans de nombreux cas, ce ne sera pas forcément cette situation avec certains joueurs. Tout le monde n'aura pas cette capacité à s'adapter et à changer son état d'esprit. Après un certain temps, j'ai été capable de m'adapter au temps, à la nourriture, à la langue..."

Vous êtes encore jeune, vous avez 26 ans. Quels sont vos objectifs pour l'avenir ?

"C'est une très bonne question. J'aime vraiment dire que je veux toujours être meilleur que là où j'étais. Donc, en ce moment, je suis sous contrat avec Casa Pia et je joue ici cette saison. Si une offre vient d'un club européen, faisant partie des quatre meilleures ligues en Europe... C'est ce que j'aspire à réaliser."

Et si vous aviez la possibilité de continuer à jouer pour Casa Pia et peut-être de vous qualifier pour l'Europe, resteriez-vous au club ?

"Par exemple, si l'équipe se porte bien en janvier, et qu'ensuite, le club veut que je reste pour aider l'équipe, je m'assiérai et je réfléchirai. J'y réfléchirai, et ensuite, qui sait ? Mais pour l'instant, je n'ai rien à dire à ce sujet parce que c'est l'avenir."

Et avec la sélection nationale, quels sont les plans pour l'avenir ?

"Le plan est de voir comment je peux continuer à marquer des buts avec Casa Pia. Continuer à soutenir l'équipe, continuer à faire le bon travail que j'ai fait. Et chaque fois qu'on me donnera la chance d'être appelé, bien sûr, ce sera comme un lion blessé qui est prêt à se développer. Si on m'appelle, je suis prêt. Je suis toujours prêt à représenter mon pays avec dignité."

Et c'est votre rêve de jouer une grande compétition avec les Super Eagles ?

"Oui, oui, bien sûr. Si j'arrive à réaliser cela, ça serait vraiment top pour moi. Ça serait génial."

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