Le XI de l'équipe de France à la Coupe du monde 1934
Par Olivier Halloua
Pour poursuivre notre série sur les XI de l'Equipe de France à la Coupe du monde, direction l'année 1934. Cette édition a marqué les prémices de la montée en puissance d'une future nation forte du football. Pour autant, le parcours n'était pas encore exemplaire.
Retour sur l'équipe qui est allée jusqu'en phase finale à élimination directe, éliminée par l'Autriche grande favorite après prolongations (3-2).
Difficile de savoir exactement le système tactique mais il ressemblait sensiblement à un 4-2-4.
1. GARDIEN : Alexis Thépot
Alexis Thépot a encaissé trois pions dans cette rencontre. Le portier des Bleus a marqué les esprits pendant plusieurs années. Sur le dernier but des Autrichiens, l'attaquant a marqué en large position d'hors-jeu et le gardien tricolore n'a même pas sauté pensant que le drapeau allait se lever.
Rien du tout, la réalisation est validée dans la tourmente et Thépot a été critiqué de n'avoir pas joué l'action. Dommage pour le capitaine de l'époque...
2. DEMI DROIT : Edmond Delfour
Edmond Delfour a réalisé une rencontre correcte souvent dépassé par les ailiers autrichiens. Dans ce rôle appelé de "demi droit" (une sorte de latéral), le joueur corse a été en difficulté.
Delfour était sur la fin de sa carrière et n'avait plus autant de coffre, en étant honnête. Il a fait partie des cinq vétérans à avoir disputé les trois Mondiaux d'avant-guerre.
3. DÉFENSEUR CENTRAL : Jacques Désiré Mairesse
Jacques Désiré Mairesse fut un roc de cette formation du haut de son 1m74 seulement. Sur le dernier but de l'Autriche, le ballon est parti dans son dos au pire des moments.
Mairesse avait réalisé une rencontre plutôt intéressante jusqu'ici. Ce sera sa seule participation à une Coupe du monde et sa dernière sélection avec son pays.
4. DÉFENSEUR CENTRAL : Etienne Mattler
Etienne Mattler a participé pendant dix années aux débuts de l'Equipe de France dans le football international. Son mètre 80 lui a permis de soulager bon nombre de duels aériens.
Tout comme Delfour, il a participé aux trois premières Mondiaux avant la seconde guerre mondiale. Un cadre qui a été sacré plusieurs fois champions de France en club.
5. DEMI-CENTRE : Georges Verriest
George Verriest a eu la responsabilité de contenir le terrible attaquant Sindelar. "S'il va aux toilettes, tu y vas aussi", lui a glissé comme consigne son sélectionneur. Les débuts du marquage à la culotte en quelque sorte.
Au final, le buteur autrichien a marqué mais était beaucoup moins dangereux qu'à l'accoutumée. En fin de prolongations Verriest a donné de l'espoir en marquant le penalty à la 118ème minute. Son équipe n'a pas réussi à égaliser ensuite.
6. DEMI GAUCHE : Noël Liétaer
Noël Liétaer n'a participé qu'au parcours de 1933 à 1934 afin d'accéder au tableau final de la Coupe du monde. Il a pu évoluer en tant que demi gauche que ce soit avec ses deux clubs du Pas-de-Calais ou en Bleus.
Sa partition fut poussive et il ne revêtira qu'une seule fois la tunique bleutée ensuite en décembre avant de prendre sa retraite internationale.
7. AILIER DROIT : Frédéric Keller
Frédéric Keller est le premier joueur de l'histoire du RC Strasbourg à avoir été appelé en Equipe de France. Il n'aura disputé que 7 rencontres en 4 ans avec peu d'impact sur la formation tricolore.
Lors de ce match face à l'Autriche, peu d'échos sont parvenus de sa partition globale.
8. ATTAQUANT AXIAL : Joseph Alcazar
Une des premières légendes de l'Olympique de Marseille. Joseph Alcazar fut lui aussi le premier joueur de l'OM à porter le maillot au coq dans l'histoire. L'hispano-français avait marqué plus de 130 buts en moins de 200 matchs avec Marseille.
Lors du match de qualifications pour le Mondial comme face à l'Autriche, aucun fait d'armes pour lui. Sa carrière internationale s'est vite stoppée derrière.
9. ATTAQUANT AXIAL : Jean Nicolas
Ce fut la star offensive des Bleus jusqu'en 1938. Jean Nicolas a inscrit un quadruplé pour qualifier la France en phase finale (6-2 face au Luxembourg) et a encore marqué face à l'Autriche.
Pourtant, il était sonné suite à un duel face un de ses coéquipiers. Le buteur du RC Rouen n'a jamais repris pleinement ses esprits, mais cela ne l'a pas empêché de trouver le chemin des filets. 21 buts en 25 sélections pour Nicolas dans sa carrière.
10. MILIEU OFFENSIF : Roger Rio
Au moment de cette Coupe du monde, Roger Rio n'a que 23 ans seulement. Son expérience est encore limitée et le summum de sa carrière en approche. Il n'a jamais marqué les esprits durant ses premières années en professionnel avant de devenir un véritable artificier du RC Rouen aux côtés de Nicolas.
Rio a effectué toute sa carrière en Normandie, terre fétiche du ballon rond à l'époque.
11. AILIER GAUCHE : Alfred Aston
Alfred Aston a appris sa convocation pour la Coupe du monde 1934 dans le journal sportif l'Auto de l'époque. L'ailier droit n'a pas marqué durant cette rencontre face à l'Autriche mais a toujours été perforant. Un profil véloce et rigoureux dans les efforts.
Il a souvent permuté avec Nicolas durant le match, sans réels impacts sur la débouchée de ce sommet international.