Les 4 joueurs à suivre de la Suisse lors de l'Euro 2020

Défaite par la Suède en huitième de finale du Mondial 2018, la Nati revient pour l'Euro 2020 avec un effectif plus compétitif et des jeunes joueurs en pleine explosion. Convaincante lors des qualifications pour l'Euro, la Suisse va devoir encore hausser son niveau de jeu dans un groupe très homogène, composé de l'Italie, la Turquie et le pays de Galles.

1. La star : Granit Xhaka

C'est le patron de la Nati. Souvent dénigré et moqué depuis son arrivée à Arsenal, Granit Xhaka est un joueur complexe. Capable de gêner considérablement le plan de jeu adverse tout en commettant des boulettes effarantes sur le terrain, le milieu de 28 ans n'en reste pas moins un taulier de la Suisse (90 sélections, 12 buts).

"Il cherche toujours à bloquer des lignes de passe, à réorienter le jeu - il a toujours en tête le "coup d'après" à la manière d'un joueur d'échec, explique Lionel Pittet, journaliste au quotidien Le Temps.

Les entraîneurs voient les points positifs de ses caractéristiques (le fait qu'il perturbe le plan adverse, la capacité de sacrifice, l'impact sur la construction du jeu); le grand public voient le revers de la médaille : il commet parfois des fautes, perd parfois le ballon, semble parfois à contre-temps".

Quoi qu'il en soit, la force de caractère du natif de Bâle est indéniable, ainsi que son apport dans le vestiaire : "Tous les entraîneurs qui l'ont eu sous leurs ordres en ont fait un joueur important sur le terrain et dans le vestiaire, souvent en lui donnant le brassard de capitaine. Et on ne parle pas de n'importe qui : Lucien Favre à Mönchengladbach, Unai Emery puis Mikel Arteta à Arsenal, Vladimir Petkovic en équipe de Suisse."

Du caractère, il en faudra dans un groupe aussi relevé que celui des Suisses.

2. La pépite : Ruben Vargas

Le petit joyau suisse. Evoluant à Augsbourg depuis juillet 2019, Ruben Vargas (22 ans) est un des derniers talents bruts produits par la Suisse.

Ailier gauche virevoltant capable de faire beaucoup de différences quand il revient sur son pied droit, il fait partie de la colonie suisse qui s'épanouit pleinement en Bundesliga (4 buts, 2 passes décisives cette saison), championnat où évoluent la majorité des internationaux.

Lionel Pittet détaille le profil du jeune homme, trop peu répandu dans les rangs de la Nati : "Ce qui manque, ce sont des joueurs qui sortent du cadre, des feux-follets, des créateurs. Xherdan Shaqiri, toute hachée que sa carrière soit, est clairement de ceux-là. Ruben Vargas aussi, assure-t-il.

Quand il entre sur le terrain, on peut se dire qu'il va se passer quelque chose. Il va rater des dribbles, perdre des ballons, refuser la «passe juste», mais il va tenter, et dans un football de plus en plus professionnalisé, rationalisé, millimétré, c'est sans doute à ce genre de joueurs que la différence entre bonnes équipes et grandes équipes tiendra."

3. La potentielle révélation : Denis Zakaria

Suivi de près par Manchester City, la valeur de Denis Zakaria (24 ans) ne cesse d'augmenter (40 M€ selon Transfermarkt) ce qui fait de lui le joueur suisse le plus bankable.

Milieu défensif de formation, le joueur du Borussia Mönchengladbach est un élément clé du club de la Ruhr. Doté de capacités physiques hors-norme (1,89 m, 80 kg), d'un réel impact à mi-terrain, autant dans les phases de jeu défensives qu'offensives, Zakaria sera un des hommes à surveiller durant cet Euro.

"Cela fait des années qu'il rayonne en Bundesliga, il paraît aujourd'hui mûr pour devenir un pilier de l'équipe de Suisse. De sa complémentarité avec Granit Xhaka au milieu de terrain dépendra sans doute beaucoup le visage de la Nati ces cinq prochaines années, aucun sélectionneur ne devrait vouloir se passer de l'un ou de l'autre", anticipe Lionel Pittet.

4. La muraille : Yann Sommer

Avec 58 sélections au compteur, le mur Yann Sommer (32 ans) est l'autre homme expérimenté de cette Nati. Comptant plusieurs gardiens de haut niveau dans ses rangs, le sélectionneur suisse Vladimir Petkovic continue de faire confiance au portier du Borussia Mönchengladbach dans les cages.

Avec les anciens (Hitz, Bürki) ou les jeunes (Omlin, Racioppi), Yann Sommer fait face à une forte concurrence mais est toujours le numéro 1, le dernier rempart de la Nati.

"Yann Sommer est un gardien moderne dans le sens où il aime jouer au football, comme un Manuel Neuer - ce n'est pas juste un mur, mais un type à qui on peut passer le ballon. Dans l'équipe, il a aussi un rôle de grand frère : il parle couramment l'allemand et le français et il a un côté calme, rassurant, qui doit faire du bien aux plus jeunes", affirme notre confrère du quotidien Le Temps.