Les 4 raisons pour lesquelles le retour de Max Allegri à la Juventus est un échec

La Juventus traverse une crise profonde depuis le début de la saison. L'équipe bianconera connait la période la plus sombre de son histoire récente, mais un homme est pointé du doigt : Massimiliano Allegri. De retour dans le Piémont lors de l'été 2021 après deux ans sans entrainer le moindre club, le coach originaire de Toscane n'y arrive pas. Mais pour quelles raisons ce comeback n'a pas su fonctionner ? 90min analyse la situation d'un club qui s'enfonce week-end après week-end.

1. Le bilan actuel de la Juventus de Max Allegri

Inutile de tourner autour du pot, le bilan actuel est très négatif. La Juventus de Max Allegri ne ressemble à rien, une équipe qui n'en est pas une. Un groupe sans identité, sans idée et sans réel plan de jeu. Depuis deux saisons, le groupe bianconero navigue à l'aveugle en ne maitrisant absolument plus son sujet. Chaque week-end, cette équipe est capable du pire. Parce que oui, il n'y a que cette Juve qui est capable de perdre face à Monza en Serie A (équipe qui n'avait jamais gagné le moindre match en première division), faire match nul face à l'une des pires Sampdoria de l'histoire et être dominée par la Salernitana.

Difficile de sauver quelque chose en ce début de saison catastrophique pour la Vieille Dame. Le bilan chiffré de la Juventus de Max Allegri est assez significatif : 64 matchs pour 31 victoires, 15 matchs nuls et 18 défaites. Cette équipe n'a aujourd'hui plus la capacité de battre un "gros" de Serie A, depuis le retour du technicien toscan, son équipe n'a jamais pris 3 points face à un concurrent direct. Eliminé en huitièmes de finale de Ligue des Champions par Villarreal la saison passée, la Vecchia Signora est à deux doigts de ne pas passer les poules cette saison. La signification de "pire en pire" n'a jamais aussi bien fonctionné.

2. Des joueurs dévalorisés

Une chose est sure, la direction de la Juventus a sorti le chéquier depuis le retour de Max Allegri afin de satisfaire ses demandes. Et même malgré cela, rien n'a fonctionné. Près de 200 millions d'euros ont été investis depuis l'été 2021 avec l'arrivée de Dusan Vlahovic pour 80 millions ou encore le transfert de Manuel Locatelli fortement voulu par le coach italien. Au final, contrairement à Sarri ou Pirlo, Allegri n'a jamais su valoriser ses joueurs, aucun n'a su progresser, signe d'un coaching qui n'a jamais fonctionné. Après Cristiano Ronaldo ou encore Matthijs De Ligt, la Juventus donne la sensation de détruire un nouvel investissement avec DV9. L'entraineur de 55 ans n'a jamais trouvé la recette pour mettre ses joueurs dans les meilleures dispositions, dont un certain Vlahovic qui souffre match après match. Le Serbe touche trop peu de ballons, logique quand une équipe propose aussi peu offensivement.

Son équipe ne semble prendre aucun plaisir, elle rentre désormais sur un terrain de football avec comme idée première de souffrir et non plus de dominer l'adversaire. Dans les idées et intentions de jeu, le Mister bianconero semble totalement dépassé et surtout impuissant. Pas un hasard si la Juve coule match après match. Oui, Allegri doit faire sans des joueurs importants comme Chiesa ou Pogba, mais son effectif reste compétitif, aucune excuse valable dans un club comme la Juventus. Finalement, l'ancien entraineur du Milan n'a jamais eu son groupe en main, l'échec est total.

3. Andrea Agnelli, également responsable

L'échec du retour de Max Allegri est aussi celui d'Andrea Agnelli. Le retour du coach toscan a fortement été voulu par le président de la Juventus. Lors du changement d'entraineur en 2019, la Vieille Dame opte pour un changement d'idée et de philosophie de jeu avec Sarri et ensuite Pirlo. En 2021, l'ancien président de l'ECA décide en première personne de faire revenir son ami mais aussi un entraineur qui avait gagné 11 trophées en 5 ans lors de son premier passage à Turin. Un choix qui laisse sous-entendre que les Bianconeri ont de nouveau besoin de gagner, sans forcément être séduisant sur les terrains. L'autre risque est la durée du contrat et le salaire que touchera Max Allegri : signature jusqu'en 2025 avec un salaire de 7 millions d'euros net par an hors bonus.

Et la Juventus paye aujourd'hui les choix douteux effectués dans le passé, malgré la situation catastrophique Andrea Agnelli a annoncé mardi dernier au micro de Sky que les deux parties continueront l'aventure ensemble. Un choix très fort alors que sportivement cette équipe coule, le temps est donc passé avant l'urgence. En cas de licenciement, la direction bianconera devrait verser à son entraineur environ 34 millions d'euros. Mais le choix de continuer avec un coach qui n'a jamais su trouver la solution peut porter à des conséquences discutables sur le long/moyen terme d'un point de vue sportif mais aussi économique : une baisse de valorisation des joueurs à disposition, une perte de la valeur de l'effectif, une perte économique lié à un Allianz Stadium de moins en moins rempli mais pas que. Une possible non qualification pour les huitièmes de Ligue des Champions engendrait une perte d'environ 25 millions d'euros, mais aussi une perte au niveau des droits télévisés et de la "marque" Juve, entreprise cotée en bourse. Le choix a été clair : Andrea Agnelli a décidé de continuer dans une telle situation, conscient des risques. Une énième réaction urgente est désormais attendue sur le terrain, mais le pessimisme persiste.

4. Un ras-le-bol des supporters de la Juventus

Il existe une cassure assez nette entre les tifosi de la Juventus, Max Allegri et sa direction. Un ras-le-bol qui s'est notamment faire sentir sur les réseaux sociaux avec le #AllegriOut, 7ème hasthag mondial après la défaite en Ligue des Champions face à Benfica (1-2). D'autres initiatives de mécontentements ont émergés sur les Twitter avec le #StadiumVuoto (le Stadium vide) pour appeler les tifosi à ne plus se rendre à l'Allianz Stadium tant que la situation ne changera pas. En effet, le peu de spectacle que propose sa Juve sur le terrain porte à un stade trop peu sold-out depuis le début de la saison (lors de seulement 2 matchs le stade a été plein cette saison). Des tifosi énervés de voir un tel jeu, de tels résultats et surtout une équipe qui ne progresse plus.

Mais l'entraineur n'est pas le seul visé par cette période de mécontentement : la direction de la Vieille Dame est aussi vivement critiquée pour ses choix et leur manque de prise de décision. Andrea Agnelli est en première ligne, le président de la Juve semble donner la sensation d'être de moins en moins présent, très loin de la réalité. La confirmation de Max Allegri mardi après l'humiliation subie par les Bianconeri à Haifa n'a rien arrangé. La situation est donc tendue, la Vecchia Signora n'a plus le choix de répondre positivement sur le terrain mais le temps presse.

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