Les 4 recettes du succès de Julien Stéphan à Strasbourg
Par Thomas Clerbout
Au pied du podium de Ligue 1, Strasbourg réalise une saison en tous points remarquable. Sous la houlette de Julien Stéphan, les Strasbourgeois renaissent. On a donc décidé de se pencher sur les quatre recettes du succès du nouveau coach des alsaciens.
1. Une confiance retrouvée
A quelques détails prêts, l'effectif est le même que celui de la saison passée. Pourtant, on voit nettement la différence. Avec Thierry Laurey l'année dernière, les Strasbourgeois ont terminé 15e de Ligue 1 avec 42 points inscrits. Cette saisons, ils sont quatrièmes avec 42 points au bout de 25 journées.
Certains joueurs, à l'image d'Adrien Thomasson, n'étaient que l'ombre d'eux-mêmes. ils donnaient l'impression de ne pas avoir la motivation nécessaire pour se dépasser. Lorsque l'équipe se déplaçait à l'extérieur, un match nul était considéré comme une victoire. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
Cette saison, les joueurs croient au projet de jeu du coach et apprécient le côté joueur et offensif que l'équipe propose. A l'image de Thomasson qui réalise des performances de haut vol, c'est toute l'équipe qui a élevé le niveau de jeu.
Le ballon ne brûle plus les pieds, et ça, c'est grâce à la confiance retrouvée. Le groupe est en pleine bourre et chacun sait ce qu'il doit apporter à l'équipe pour performer. Grâce à un coach qui vous met dans les bonnes dispositions pour essayer de rêver, quitte à ce que ça ne marche pas, les joueurs sont motivés et ne se cantonnent plus à un plan de jeu frileux où seul le résultat compte. Julien Stéphan a accordé sa confiance à certains joueurs et ça se ressent sur le terrain
2. Un jeu entreprenant, quel que soit l'adversaire
Avec le nouveau système mis en place par l'ancien coach de Rennes, c'est un tout nouveau Strasbourg que l'on voit évoluer cette saison. Une défense à trois, aidée par deux pistons qui viennent couvrir les lignes de passes vers les ailiers adverses, ce qui aide Strasbourg à ne pas prendre l'eau et être beaucoup plus solide.
De même, en phase offensive, il est plus simple de se projeter lorsque des solutions sont proposées sur les ailes, ce qui écarte automatiquement les défenseurs et créé des espaces pour Ajorque et Gameiro en pointe.
Tout est pensé pour tirer le meilleur de chaque joueur présent sur la pelouse. Le plan de jeu de Julien Stéphan est clair : défendre en équipe, ne pas se jeter et forcer l'adversaire à jouer en attaque placée, garder le ballon quand ils l'ont et exploiter au maximum les ailes.
Possédant deux numéros 9 capables de participer au jeu comme rester dans la surface, les attaques placées deviennent tout autant dangereuses que les attaques rapides. La preuve en est, les Alsaciens possèdent la deuxième meilleur attaque du championnat de France de Ligue 1 avec 48 buts inscrits en 25 rencontres. Contre n'importe quelle équipe, que ce soit le PSG ou le FC Metz, l'intensité mise par les joueurs est la même et les principes de jeux ne sont jamais mis à la poubelle.
Le milieu de terrain a lui aussi été modifié. Dans un milieu à trois, on voit un Sanjin Prcic placé comme milieu axial, souvent devant la défense. Son rôle est avant tout d'assurer les transitions avec sa qualité de passe, il participe grandement à la construction du jeu de son équipe et permet aux milieux qui lui sont associés d'avoir plus de libertés pour tenter de porter le danger offensivement.
Avec Thomasson, ils sont les métronomes du jeu strasbourgeois. Habib Diallo lui, est chargé d'apporter son impact physique au milieu de terrain. Sans oublier ses qualités dans le dernier geste aux abords et dans la surface de réparation. Qualités bien exploitées par le coach puisque c'est huit buts inscrits pour lui cette saison.
3. L'association Ajorque - Gameiro
Sûrement l'idée la plus efficace de Ligue 1 cette saison, celle d'associer les profils d'Ajorque et de Gameiro en pointe de l'attaque de Strasbourg. Là-dessus, chapeau bas monsieur Stéphan.
Même si certains vont dire que ce choix est évident, il est très rare qu'un coach ne mette pas ses buteurs en compétition en n'en laissant qu'un sur le terrain. Il faut aussi se rendre compte que dans le football moderne, encore plus rares sont les équipes que évoluent avec deux numéros 9 comme titulaires dans le 11 de départ.
Pas d'ailiers à Strasbourg mais des pistons qui montent très haut dans le système et le plan de jeu mis en place par Julien Stéphan. L'association des deux se passe donc très bien devant, recevant beaucoup de ballons en position favorable pour marquer. Ludovic Ajorque en est à 10 buts cette saison, son compère revenu en Alsace l'été dernier, Kévin Gameiro, en a inscrit neuf. Les deux sont en pleine bourre et portent l'attaque des Bleu et Blanc.
4. Frédéric Guilbert replacé en piston droit
C'est LA bonne pioche de Julien Stéphan. En reprenant l'effectif et en bâtissant son plan de jeu, Stéphan s'est rendu compte que Frédéric Guilbert avait trop de qualités offensives qui n'étaient pas exploitées à leur maximum.
La défense à trois avec les deux pistons sur les côtés semblait être la meilleure solution pour le latéral droit de formation. Résultat, Guilbert se balade et régale ses coéquipiers de ses courses vers l'avant, de ses centres de très grande qualité, de ses replis défensifs perpétuels et de sa qualité ballon aux pieds.
Cette saison, il a délivré trois passes décisives et s'est retrouvé une fois dans l'équipe de la semaine. Cantonné au poste de latéral droit avec beaucoup moins de libertés offensives avec Thierry Laurey, le Français est désormais en pleine cure de jouvence. A 27 ans, il est dans la forme de sa vie et semble retrouver ses jambes et sa fougue.