Les 5 manques de l'OM pour performer en Ligue des champions
Par Olivier Halloua
L'Olympique de Marseille a encore perdu en Ligue des champions face à l'Eintracht Francfort (0-1). Les Phocéens ne semblent pas encore au niveau attendu et peinent à se montrer sous leur meilleur jour dans la Coupe aux Grandes Oreilles. Petite autopsie d'une mort imminente de l'OM en LDC si la dynamique reste inchangée.
1. De l'expérience
Pablo Longoria pensait en apporter assez pour compenser l'inexpérience d'autres éléments. Or, les cadres de l'OM se sont retournés contre elle. Chancel Mbemba a plongé Marseille vers la défaite avec son carton rouge contre Tottenham (2-0).
Eric Bailly et Valentin Rongier ont offert sur un plateau le but à l'Eintracht Francfort (0-1). Le vice-capitaine a même manqué une action toute faite pour égaliser, tout comme Alexis Sanchez par deux fois. On n'a que peu assisté à une gestion des temps faibles de la part de ses joueurs à vocation défensive.
Dimitri Payet, capitaine et star de l'équipe, a complètement vendangé son heure sur le terrain. Ne parlons pas de Gerson, individualiste et hors du coup depuis le début de saison. En clair, les cadres de Ligue 1 ne se montrent pas à la hauteur du rendez-vous en Ligue des champions.
2. Un front offensif efficace
En 2020, Marseille n'avait marqué deux buts en six rencontres de LDC, les deux sur penalty. Cette année, nous partons sur les mêmes bases avec zéro pion inscrit en deux rencontres. Pourtant, ce ne sont pas les occasions qui manquent au Vélodrome.
Valentin Rongier, Alexis Sanchez par deux fois, Luis Suarez, Dimitri Payet et Jonathan Clauss ont eu l'opportunité d'égaliser ou d'ouvrir le score. Presque aucune des tentatives ne sera cadrée. Déjà que la construction de situations semblait compliquée, la finition l'est encore plus.
Les mêmes maux offensifs se répètent pour l'OM au fil des campagnes européennes : un capharnaüm offensif où l'écurie sudiste règne en maitre. Les maladresses deviennent trop régulières devant les buts, quelque soit l'attaquant aligné.
3. Un tacticien à la hauteur de la compétition
Si en Ligue 1 la gestion d'Igor Tudor a mis tout le monde d'accord, nous sommes loin du même constat en Ligue des champions. Le tacticien croate s'est fourvoyé face à Francfort rien que dans sa composition.
Comme prévu, Dimitri Payet et Gerson ne sont ni compatibles dans ce système ni adaptés aux rôles de milieux offensifs excentrés. Ils n'ont ni le coffre ni la vitesse de course pour bousculer une défense robuste comme celle du dernier lauréat de Ligue Europa.
Mattéo Guendouzi, une des valeurs sures du groupe, a pris place sur le banc en conséquence. Au lieu de changer Payet et Gerson dès la pause comme il l'a fait régulièrement en L1, Tudor a patienté l'heure de jeu. Quinze minutes de pression laissées pour compte par manque d'iniative. Le manque de vécu de l'entraîneur de la Croatie se ressent face à des techniciens avec des centaines d'heures de sommets européens au compteur.
Face à Tottenham, on a moins de données à lui reprocher en général, même si son front offensif se comportait déjà de manière aléatoire.
4. De la régularité sur 90 minutes et sur 6 matchs
L'exemple de Valentin Rongier est assez frappant. Plaque tournante de l'OM en Ligue 1 et face à Tottenham, le milieu marseillais a été plus que dépassé face à Francfort. Son contrôle manqué a offert le but à Lindstrom et ensuite le capitaine phocéen a (encore) mal attaqué son ballon pour égaliser passé l'heure de jeu. Ses manquements à la finition sont récurrents depuis son arrivée en 2019, sans évolution depuis.
On parle ici d'une donnée cruciale pour performer en phase de poules de LDC : être régulier et précis à chaque journée. On peut même dérouler le fil encore plus loin en évoquant les trous d'air de Marseille sur 90 minutes.
Mardi soir, la première période est désastreuse avec aucune pression mise sur les buts adverses et une rampe de lancement qui nous rappelle les pires heures de Jorge Sampaoli. La possession stérile s'est éternisée jusqu'au but. En seconde, nous n'avons vu du liant offensif avec l'entrée des joueurs de rupture Amine Harit et Cengiz Ünder. Avant, le désert du Sahara le plus désertique.
Sur l'ensemble de la rencontre, cette équipe n'a été à son niveau optimal qu'une vingtaine de minutes. C'est trop peu pour gagner tout comme à Londres où les hommes de Tudor n'ont jamais capitalisé sur leur phase de siège.
5. Plus de supporters là pour accompagner l'équipe
Le dernier coup de gueule concerne une partie des supporters de l'OM. Enfin, peut-on vraiment parler de "supporters" ? Des personnes mal intentionnées ou mal orientées qui nuisent à la campagne actuelle du club en Ligue des champions.
A Tottenham, une enquête va viser le parcage visiteurs pour avoir arraché une banderole LGBT. Au Vélodrome, nous avons assisté à une guerre de tranchées face aux fans germaniques avec lancées de fumigènes et craquage de feux d'artifices. Certains trouvent ces agissements amusants ou même divertissants pour l'ambiance d'une rencontre.
Or, Marseille est aux portes d'un drame médiatique, financier et sportif : un huis-clos total pour un des deux derniers matchs de poules. L'impact est imminent également avec une amende exhaustive vu que le club était en sursis. Ces individus nuisent au bon déroulement d'une saison, au caractère familial que ce retour en LDC représentait et à l'avenir direct de leur club.
Si plus de fans phocéens encourageaient l'équipe avec une attitude constructive plutôt qu'un comportement destructif comme lors de la bataille des tribunes ou lors des sifflets pour Leonardo Balerdi à sa sortie contre le LOSC, peut-être que les résultats seraient meilleurs en C1. En tout cas, c'est difficile de faire pire.
Les Ultras concernés sont à l'image du nombre de points marqués par l'OM jusqu'ici : des zéros.
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