Les 6 enseignements à retenir de cette saison en Premier League

30 ans après, Liverpool a été sacré champion d'Angleterre
30 ans après, Liverpool a été sacré champion d'Angleterre / Laurence Griffiths/Getty Images
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Manchester United et Chelsea se sont offerts les deux derniers tickets qualificatifs pour la prochaine Ligue des Champions alors que dans le même temps Aston Villa s'est offert un répit inespéré en condamnant Bournemouth en Championship. Retour sur les différents enseignements de cette version 2019-2020 de cette Premier League si particulière.

6. Aston Villa respire

Jack Grealish a été impliqué sur les deux buts lors du match contre West Ham United
Jack Grealish a été impliqué sur les deux buts lors du match contre West Ham United / Justin Setterfield/Getty Images

Accéder à la Premier League relève du parcours du combattant pour les nombreuses écuries qui ont côtoyé la Championship. Aston Villa peut d'ailleurs en témoigner après avoir fait l'ascenseur ces dernières années.

Dans l'obligation de se renforcer de manière conséquente, les Villans n'ont pas hésité à dépenser sans compter à l'image de son dernier adversaire de la saison (191 millions d'euros pour les Hammers depuis 2018). Pour autant, investir n'est pas un gage de réussite et ne promet en rien le maintien au sein de l'élite du football anglais.

Malmenés tout au long de l'exercice, les coéquipiers de Jack Grealish ont proposé un jeu insipide et sans saveur. Les hommes de Dean Smith ont même attendu les quatre dernières journées pour se faire violence en enchaînant quatre matches sans défaite, une première depuis le début des réjouissances en août 2019.

Heureusement, Aston Villa a pu bénéficier d'un coup de pouce inespéré de Watford et de Bournemouth qui n'ont guère réussi à faire mieux sur le pré. Et si pour le premier cité, rien ne laissait présager un tel dénouement, pour les Cherries, la mission s'annonçait d'ores et déjà délicate après avoir déjà opéré une mission sauvetage par le passé.

Du côté de Norwich, le rideau se ferme sans aucune contestation possible. Tout est à reconstruire et les Canaries pourraient bien se passer des services de Todd Cantwell, Teemu Pukki ou encore de Max Aarons la saison prochaine.

5. Arsenal et Everton loin du compte

Carlo Ancelotti n'a pas réussi à redresser le navire des Toffees
Carlo Ancelotti n'a pas réussi à redresser le navire des Toffees / Michael Regan/Getty Images

Arsenal et Everton ou Everton et Arsenal, deux écuries anglaises calibrées normalement pour jouer chaque année les trouble-fêtes en Premier League et dont l'avenir semble s'assombrir encore un peu plus outre-Manche.

Chez les Gunners, le fiasco réside à tous les niveaux malgré une lueur d'espoir entrevue suite à la nomination de Mikel Arteta en lieu et place d'Unai Emery. Pour le reste, le projet sportif n'a visiblement ni queue ni tête, Matteo Guendouzi s'est attiré les foudres de l'état-major londonien et cette formation n'aspire aucune confiance sur le terrain.

Face à l'absence de leader notable dans le vestiaire, Arsenal a coulé à son rythme, sans faire de vague, tout en essayant de maintenir un semblant d'intérêt en cette fin de saison qui pourrait encore prendre une tournure heureuse le 1er août prochain lors de la finale de la FA Cup face à Chelsea.

En attendant, tout est à revoir à Arsenal, aussi bien au niveau du recrutement, que de la mentalité, en passant par la naissance d'une cohésion indissociable du bon fonctionnement de toute une institution. Et si le constat est amer pour les coéquipiers d'Alexandre Lacazette qui ont terminé à une anecdotique huitième place, le bilan n'est guère plus séduisant du côté des Toffees.

Arrivé sur le banc d'Everton avec un statut salvateur, Carlo Ancelotti peine encore à insuffler un nouveau rythme à une formation empruntée et en manque de repères. L'heure est au changement et à la prise de risques pour cette formation de la Merseyside qui aspire à d'autres ambitions. D'autant plus que les Toffees devraient emménager dans leur nouvel écrin d'ici quelques années. Un projet qui a un certain coût (557 millions d'euros) et dont il va falloir vite rentabiliser.

4. Tottenham à la fête, Leicester se console

José Mourinho est forcément satisfait de cette sixième place des Spurs
José Mourinho est forcément satisfait de cette sixième place des Spurs / Sebastian Frej/MB Media/Getty Images

En temps normal, arracher un léger sourire du visage de José Mourinho dépasse l'entendement et pourtant, l'improbable s'est bel et bien produit sur la pelouse de Crystal Palace au sortir d'une dernière journée éreintante pour les nerfs.

Tenus en échec face aux Eagles, les Spurs ont arraché la sixième place, synonyme de qualification pour la prochaine Ligue Europa (une accession directe en fonction du résultat entre Chelsea et Arsenal en FA Cup), à la faveur d'une victoire des Blues dans le même temps face à Wolverhampton.

Passé du rictus à la grande banane, José Mourinho a laissé exploser sa joie au coup de sifflet final malgré le visage peu reluisant d'une saison en demi-teinte. Et pour cause, les coéquipiers d'Harry Kane n'ont pas emballé les tabloïds britanniques tout au long de l'exercice où le Special One a prôné la contre-attaque au détriment d'un jeu constructif.

Peu importe, l'essentiel est assuré au vu des événements. Ce qui n'est pas forcément le cas de Leicester, qui était toujours en lice pour une qualification en Ligue des Champions.

Défaits face à Manchester United, les Foxes (5e) laissent passer une belle occasion d'accéder aux phases de poules de la compétition. Et sur le papier, les coéquipiers de Jamie Vardy n'ont rien à regretter : Manchester United était intouchable depuis janvier.

3. Manchester United et Chelsea prennent le bon wagon

Manchester United a assuré l'essentiel en se qualifiant pour la prochaine Ligue des Champions
Manchester United a assuré l'essentiel en se qualifiant pour la prochaine Ligue des Champions / Pool/Getty Images

Les doigts entremêlés, les mains suées : Ole Gunnar Solskjaer a retenu son souffle au moment du pénalty tiré et transformé par Bruno Fernandes. Le dernier tournant d'une campagne contrastée et sauvée par l'arrivée d'un seul homme.

Recruté pour environ 55 millions d'euros en provenance du Sporting, le milieu de terrain portugais est arrivé à Manchester avec sa magie, sa dose de folie, sa vision du jeu et son incroyable faculté à se déplacer. Un pari gagnant-gagnant sur l'avenir réalisé par les Mancuniens, bien conscients d'avoir mis la main sur un enfant prodige du football.

Depuis, les Red Devils n'ont plus jamais sourcillé ou presque (défaite en demi-finale de la FA Cup) sous l'impulsion de ce métronome. Le retour et l'association avec Paul Pogba ont d'ailleurs joué un rôle primordial dans la quête de ce ticket qualificatif pour la prochaine C1. Ole Gunnar Solskjaer en était convaincu : la rédemption serait le fruit de cette relation.

Et c'est tout à son honneur que le tacticien norvégien a tissé des liens, multiplié les combinaisons et permis à Marcus Rashford et Anthony Martial de s'émanciper sur le front de l'attaque.

Sans en oublier l'éclosion de Mason Greenwood, le coach de Man United a façonné une véritable équipe de guerriers. Un travail parfaitement accompli avec son staff technique. Une oeuvre d'art qui n'est pas sans rappeler le parcours d'un autre leader : Frank Lampard.

Obligé de composer avec un effectif rajeuni suite à l'interdiction de recruter prononcée par la FIFA, l'ancien entraîneur de Derby County a lancé plusieurs baby blues dans la partie, redonner confiance à Olivier Giroud, fait des choix forts en écartant par moment Kepa Arrizabalaga et obtenu des résultats significatifs face aux cadors de la Premier League.

Frank Lampard est venu, a vu et a vaincu : veni, vidi, vici.

2. Liverpool taille patron

Jürgen Klopp ou l'instigateur du renouveau de Liverpool
Jürgen Klopp ou l'instigateur du renouveau de Liverpool / Laurence Griffiths/Getty Images

Instigateur du renouveau de Liverpool sur la scène nationale et européenne, Jürgen Klopp a mis fin à une disette de 30 ans pour redonner l'aura dont mérite un club de cette envergure.

Arrivé en 2015 chez les Reds, le tacticien allemand n'a pas tardé à imposer sa philosophie de jeu pour permettre à une formation, alors en proie aux doutes, à devenir une machine de combat.

Sans scrupule, Liverpool a balayé, étrillé et inspiré plus d'une écurie sur le Vieux Continent. Et après un premier échec douloureux la saison dernière, les coéquipiers de Mo Salah ont été récompensés de leurs efforts pour s'installer sur le toit de l'Angleterre. Un nouveau chapitre s'ouvre, trois décennies se referment : cette équipe made in Klopp a encore de beaux jours devant elle. L'histoire est en marche.

Face à Newcastle, lors de la 38e et dernière journée du championnat anglais, les Reds en ont profité pour effacer un précédent record historique : celui du plus grand nombre de points obtenus sur une saison (97 unités lors de la saison 2018-2019). Avec 99 points au compteur, Jürgen Klopp a validé un énième pari. Désormais, cap sur Manchester City (100 points lors de la saison 2017-2018).

1. Les récompenses individuelles

Kevin De Bruyne a égalé un record datant de la saison 2002-2003
Kevin De Bruyne a égalé un record datant de la saison 2002-2003 / Robbie Jay Barratt - AMA/Getty Images

Insatiable sur les pelouses anglaises, Kevin De Bruyne avait une formidable opportunité d'égaler le record du plus grand nombre de passes décisives sur un seul exercice (20 caviars offerts par Thierry Henry lors de la saison 2002-2003).

Double buteur face à Norwich (5-0), l'international belge s'est même offert le scalp du champion du monde 1998 en revenant à sa hauteur lors d'une offrande délivrée à Raheem Sterling.

Tout proche de battre le record absolu, sans le manque de précision de ses partenaires, le meilleur joueur de la saison en Premier League (sur le terrain) reste l'une des armes absolues de Pep Guardiola. Et il ne fut pas le seul à être récompensé.

Auteur de 23 buts en Premier League, Jamie Vardy s'est distingué en remportant le "Golden Boot", devançant au passage d'une réalisation Pierre-Emerick Aubameyang au classement.

Egalement au coude à coude, Ederson a quant à lui soulevé le "Golden Glove", grâce à son 16e clean sheet de la saison. Le portier brésilien de Manchester City devance notamment le gardien de Burnley : Nick Pope.