Les 7 commandements du PSG pour vaincre le Bayern Munich

Neymar et Kylian Mbappé seront les clés du match face au Bayern Munich.
Neymar et Kylian Mbappé seront les clés du match face au Bayern Munich. / FRANCK FIFE/Getty Images
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C’est certainement l’affiche de ces quarts de finale de Ligue des Champions. Le Paris Saint-Germain retrouve, ce mercredi, le Bayern Munich, son bourreau de l’année passée. Le club de la Capitale a certainement dû tirer les enseignements de cette finale perdue (1-0) en août dernier, afin de gommer certaines lacunes face au champion d’Europe. Pour vaincre l’ogre bavarois et signer l’exploit, le PSG devra respecter certaines obligations.


Le spectre du passé a forcément rejailli dans les têtes parisiennes, au moment du tirage au sort des quarts de finale de la C1. Les images d’un acte manqué l’été dernier, rêve évaporé dans l’antre lisboète, sont encore bien présentes.

L’historique Bayern Munich, six titres européens en onze finales, était un trop gros morceau pour cet émergeant PSG. S’il s’en rapproche, le club tricolore n’évolue pas encore dans la même cour que les plus grands mastodontes du football continental.

1. De l'intensité tu engageras !

Robert Lewandowski, Thiago Silva
Robert Lewandowski face aux Parisiens. / Pool/Getty Images

Le constat : À Lisbonne, Thomas Tuchel avait adopté un plan de jeu minimaliste. Accepter de subir la domination bavaroise (seulement 38% de possession) dans le jeu et tenter de se montrer dangereux sur attaque rapide, en misant sur la vitesse de Mbappé et consorts.

À l’époque, l’ex technicien allemand du PSG semblait avoir opté pour un schéma de jeu légitime. Mais, au regard de ce que propose le Bayern Munich depuis un an et demi, l’on se rend compte que le géant allemand n’est jamais plus dangereux qu’en faisant le siège du camp adverse.

La solution : Paris doit adopter définitivement le contre-pressing. Mauricio Pochettino, nouveau coach parisien, a choisi de s’appuyer sur cette stratégie dans le choc de Ligue 1 face à Lyon (2-4). Un pari gagnant : l’entrejeu lyonnais, si studieux techniquement depuis le début de la saison, a été pris dans un engrenage étouffant.

Face au Bayern, les joueurs franciliens se frotteront à une toute autre paire de manche. Mais, s’ils parviennent à les gêner dès les premières relances, Paris encaissera peu d’occasions face à une opposition beaucoup moins sérénissime dans sa construction du jeu. Le besoin d’aligner des joueurs impactants et athlétiques comme Idrissa Gueye (milieu relayeur) et Moïse Kean (avant-centre), généreux dans son repli défensif, apparaîtra vital.

2. De la verticalité tu jouiras

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Kylian Mbappé devra mettre le feu comme il l'a fait contre l'OL. / JEFF PACHOUD/Getty Images

Le constat : Si les joueurs de Mauricio Pochettino doivent accepter de moins subir, ils devront également s’auto-orchestrer une bonne gestion de leur condition physique. Cela passera forcément par des moments faibles, où le Bayern Munich monopolisera le cuir. Paris devra répondre présent en terme de solidité défensive, et devra se montrer paré à agir en contre.

Avec ou sans la possession, le Bayern Munich garde un bloc très haut. Et l’an passé, le PSG ne s’était que trop peu servi de la profondeur que lui laissait le club bavarois, infaillible dans ses premiers pressings.

La solution : En février, le PSG s’était montré destructeur face au Barça lors du match aller (1-4) au Camp Nou, en 1/8 de finale aller. La raison ? La connexion quasi parfaite entre Marco Verratti, Leandro Paredes et leur attaquant Kylian Mbappé, avait amené Paris à se servir parfaitement de la verticalité du terrain.

Le prodige français demeure le danger numéro 1 du plateau européen, dans l’utilisation de la profondeur. Mais pour se voir bien servi, il aura besoin de précieux et surtout précis quarterbacks. 

Grand absent au départ de la finale l’an passé, Verratti sera amené à jouer un gros rôle face au Bayern lors des transitions offensives. Même en l’absence de Paredes, suspendu et important pour sa qualité de long passeur, il devra, avec Angel Di Maria, mettre ses offensifs dans les meilleures dispositions en les pourvoyant des munitions capables de casser les lignes.

Prise de court par la vélocité des courses franciliennes, la défense bavaroise (Sule, Alaba, Boateng, Pavard), pas vraiment réputée pour sa tonicité, sera potentiellement mise en danger.

3. Les ailiers tu contiendras

Alphonso Davies
Alphonso Davies parait inarrêtable sur son côté. / Adam Pretty/Getty Images

Le constat : Au 21e siècle, le Bayern Munich a construit beaucoup de ses succès par une double paire de joueurs de côtés hors-normes. Le quatuor Alaba-Ribery-Lahm-Robben, flamboyant attelage du titre européen du Bayern en 2013, a finalement été remplacé avec brio par un puzzle lumineux : Davies (arrière gauche), Coman (ailier gauche), Pavard (arrière droit) et Gnabry (ailier droit).

Flamboyants par leur qualité de percussion et une efficacité toute nouvelle face aux buts, les deux offensifs peuvent également être suppléés par le tout aussi supersonique Leroy Sané, transfuge de Manchester City. Depuis deux saisons, les ailes munichoises retrouvent des couleurs, et sont devenues les points d’ancrages principaux de l’animation offensive.

La solution : Si Pavard, non titularisé lors de la dernière finale, semble être un peu en retrait dans l’apport offensif vis-à-vis de ses compères, le côté gauche du Bayern risque de faire mal (une nouvelle fois) à Paris. Car Alphonso Davies est l’un des meilleurs latéraux du moment.

Sa vitesse et sa justesse technique mettent en lumière le talent d’un Kingsley Coman pouvant se servir du double-appel de son coéquipier pour s’infiltrer dans la défense. Face à ce double-danger, Paris devra trouver une solution implacable.

À Tottenham, l’ADN de Mauricio Pochettino s’inscrivait aussi dans l’efficacité des replis défensifs de ses stars de l’attaque. Pour ne pas laisser souffrir ses latéraux, Angel Di Maria et Kylian Mbappé devront accepter de faire les efforts nécessaires, en redescendant. Car sur son flanc droit, Thilo Kehrer, probable titulaire en l'absence de Florenzi, affiche de maigres aptitudes.

De l’autre côté, en l’absence de Juan Bernat, Abdou Diallo, convaincant lors de ses dernières sorties, pourrait rendre un fier service au PSG. Sa solidité défensive couplée à une bonne pointe de vitesse apparaissent comme un contrepoids fiable à la puissance de feu de l’attaque du Bayern.

4. Dans l'entrejeu tu régneras

Marco Verratti, Antoine Griezmann
Marco Verratti sera chargé de régner l'ordre dans l'entrejeu. / Xavier Laine/Getty Images

Le constat : Qu’elle est loin, cette époque où le trio Motta-Matuidi-Verratti s’imposait comme l’un des meilleurs milieux d’Europe. Depuis le départ de ses deux acolytes, l’Italien semble assez esseulé dans l’entrejeu, notamment lorsqu’il doit rivaliser face aux meilleures écuries de C1.

Certes, le prestation XXL de Paredes face à Barcelone a été une sacrée révélation pour le club de la Capitale, mais son absence obligera Pochettino à utiliser des alternatives fiables au match aller. Car la formation d’Hansi Flick dégage toujours cette même surpuissance qui l’a amenée, aujourd’hui, vers la quête d’un nouveau doublé Championnat-C1.

La solution : Pour ces retrouvailles, le Bayern ne pourra plus s’appuyer sur Thiago Alcantara, maestro espagnol du sacre des Allemands. Paris, lui, retrouvera Marco Verratti. Peut-être son joueur le plus important. Le Petit Hibou, par sa palette technique hors-norme, apparaît comme le meilleur argument pour contrarier la supériorité du Bayern et le duo Kimmich-Goretzka dans l’entrejeu.

Le PSG pourra d’ailleurs s’inspirer de ce qu’il a fait à Barcelone, où il s’était donné les moyens de remporter le combat de la domination du milieu, fait rare face au Top 8 européen ces dernières saisons. 

S’il devra compter sur des lieutenants, que seront peut-être Danilo et Gueye pour aller se sacrifier au pressing, Mauricio Pochettino devra également insister sur la relation du trio Verratti-Neymar-Di Maria, qui doivent apporter un plus sur le plan collectif, et délaisser l’exploit individuel. Face à Munich, l’on ne peut pas agir seul. Pas même N10, qui s’était pris les pieds dans le tapis lors de la dernière finale, ou plus récemment face à Lille...

5. Sur chaque opportunité tu puniras

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Kingsley Coman avait allumé la première et seule mèche de la rencontre lors de la finale de l'édition 2020. / DAVID RAMOS/Getty Images

Si Paris a souvent connu d’immenses désillusions lors de ses croisades européennes, il ne le doit souvent qu’à lui-même. Chelsea, Manchester United, Barcelone : la faillite collective est souvent méritée, mais il s’en est souvent fallu de peu pour que le PSG évite les catastrophes.

En réalité, s’il se montre aussi fébrile dans ses approches des rencontres, c’est aussi parce que le PSG n’est pas vraiment réputé pour son instinct de tueur, compétence qui le soulagerait parfois tellement. Ce fait là, l’on ne peut pas l’amputer au Bayern Munich, sacro-symbole du pragmatisme à l’allemande. 

La solution : Si l’on reprend la chronologie de la dernière finale, Paris a vraiment raté le coche en première période. Neymar (17e), Di Maria (22e) et surtout Mbappé (44e) auraient du clairement ouvrir le score.

Et un de ces gestes transformées en actions décisives auraient pu changer le cours de la rencontre. Pour se donner toutes les chances de briller lors de ce quart de finale, le PSG devra donc assurément compter sur des attaquants plus inspirés qu’en août dernier. 

Neymar, 0 but lors du Final 8, brillantissime dans la détonation des occasions mais sur courant alternatif à leur conclusion, devra enfin assumer son statut. Un peu à l’image du triplé de Mbappé au Camp Nou, la vedette brésilienne devra sortir le grand jeu, sans pour autant avoir besoin de se vêtir de sa cape de super-héros.

Car l’on n’est pas tous Messi et Ronaldo. Mais cette saison, Paris doit avant tout pouvoir compter sur ses stars offensives pour espérer aller au bout. Sinon, la sanction sera irrévocable.

6. Sur ton (ange) gardien tu t’appuieras

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Keylor Navas après avoir arrêté le penalty de Lionel Messi. / FRANCK FIFE/Getty Images

Le constat : C’est une nécessité : Paris ne peut pas exister sans un grand gardien en Ligue des Champions. Sous l’ère QSI, on peut même dire que ce poste là, finalement si prépondérant, lui a souvent fait défaut lors des grands rendez-vous. Sirigu, Aréola, Trapp et même Buffon n’ont pas réussi à s’imposer sur le long terme.

Une anomalie pour un club voulant remporter fermement sa première étoile européenne. Neuer au Bayern, Ter Stegen à Barcelone, Courtois puis Oblak à l’Atletico de Madrid, Alisson à Liverpool : les lauréats ou finalistes réguliers des dernières éditions ont toujours pu et su compter sur des portiers décisifs, sans doute les meilleurs des éditions respectives. L’avantage pour Paris, c’est que cette saison, le meilleur gardien d’Europe semble évoluer en son sein.

La solution : En ce début d’année 2021, Keylor Navas semble touché par la grâce. Encaissant peu de buts (0,64 en moyenne par match), le portier costaricain, qui a arrêté coup sur coup trois penalties lors des deux dernières semaines, semble enfin être considéré comme l’un des tous meilleurs gardiens du monde. Il serait d’ailleurs bien temps, après trois Ligue des Champions apportées au Real Madrid. 

Si Navas reste sur la lancée de ses dernières sorties prodigieuses, le Paris Saint-Germain pourra avancer serein. Jamais il n’avait pu compter sur un gardien aussi expérimenté, et aussi décisif. Keylor Navas veut une quatrième étoile, et pour se l’offrir, il devra être l’un des piliers de l’œuvre.

7. D'aucun complexe tu ne nourriras

Neymar
Neymar en larmes après la défaite en finale de Ligue des Champions face au Bayern Munich. / Pool/Getty Images

Le constat : Même timoré par son manque d’expérience, même dominé dans le jeu, Paris aurait pu connaître un tout autre sort lors de cette dernière finale face au Bayern Munich. Car l’armada bavaroise, aussi pléthorique soit elle, a son lot de défauts.

Il lui arrive de concéder certains trous d’airs en défense, et d’encaisser (beaucoup) d’occasions. Mais, plus que sur l’aspect technique ou tactique, le PSG doit se rassurer d’abord sur l’aspect mental. Il ne peut avancer qu’en ayant pris conscience de l’ensemble de ses qualités, qui restent intrinsèquement incroyables. 

La solution : Pour éviter la faillite collective, le PSG doit jouer sans peur. Ce visage déformé et apathique qui a vu le jour lors de la première Remontada face au Barça en 2017, s’était un peu réveillé il y a deux semaines, lors d’un match retour finalement contrôlé contre l’écurie catalane (1-1).

Face au Bayern, Paris ne devra pas se montrer naïf, et encore moins paraître paniqué, comme il en a pris souvent le pli. L’image de risée de l’Europe que le club tricolore s’était peu à peu créé doit à présent disparaître. Et contre un grand d’Europe, le PSG a pour objectif de faire taire cet éternel complexe d’infériorité. 

Il avait déjà franchi une étape en ralliant sa première finale européenne, l’an passé. La fierté d’avoir franchi un nouveau monde, les regrets de ne pas l’avoir conquis. Il a encore grimpé une marche en éliminant enfin sa bête noire barcelonaise, cette saison.

L’assurance d’avoir enfin brisé une certaine faillite psychologique ? Ce duel face au Bayern Munich semble en tout cas apparaître pour le PSG comme le plus grand défi de son histoire, tant l’opposition paraît surpuissante. Mais quand on a les moyens et le talent de Paris, on doit être capable de vaincre. Quel que soit l’adversité.