Les quatre vérités de Zidane sur son départ du Real Madrid
Par Zachary Gauthier
Ce lundi, dans une lettre ouverte publiée par AS, Zinédine Zidane explique les raisons de son départ. Il regrette un certain manque de confiance et de trop nombreuses infos divulguées dans la presse.
Même avec le recul, la douleur est profonde. Introverti de nature, Zinédine Zidane est sorti du silence d'une manière plutôt surprenante venu de sa part. L'ex-entraîneur du Real Madrid a en effet publié une lettre ouverte dans As ce lundi.
Dedans, il explique les raisons de son départ jeudi dernier. Il s'adresse directement à ses "chers madridistas" (fans du Real Madrid) et rappelle son amour pour le club avec lequel il sera lié à vie. Il affirme avoir connu une grande lassitude car il a été remis en question trop de fois cette saison et n'a d'ailleurs remporté aucun titre au cours de cette dernière.
Après un premier passage plus que réussi avec neuf titres dont trois Ligue des champions en seulement deux ans et demi (2016-2018), Zidane explique pourquoi il est revenu en 2019 : "parce que le président Florentino Pérez me l'a demandé, bien sûr, mais aussi parce que vous me l'avez dit tous les jours", révèle-t-il.
Le club ne lui donnait plus sa confiance et ça s'est vu
Zidane quitte donc le Real un peu plus de deux ans plus tard avec un titre de Liga (2020) et une Supercoupe d'Espagne en plus mais avec aussi beaucoup d'amertume envers son président Florentino Pérez.
ZZ s'est également plaint du manque de confiance ressenti au sein du club, lui qui a souvent été sur la sellette ces derniers temps.
"Je m’en vais, mais je ne saute pas du bateau et je ne suis pas fatigué de m'entraîner. En mai 2018, je suis parti car après deux ans et demi avec tant de victoires et tant de trophées, j'ai senti que l'équipe avait besoin d'un nouveau discours pour rester au top. Aujourd'hui, les choses sont différentes. Je pars car j'ai l'impression que le club ne me donne plus la confiance dont j'ai besoin, il ne m'offre pas le support pour construire quelque chose à moyen ou long terme. Je connais le football et je connais les exigences d'un club comme Madrid, je sais que quand on ne gagne pas, il faut y aller."
"Tout ce que j'ai construit au quotidien a été oublié"
Le tacticien français avait visiblement besoin de se confier et avoue avoir ressenti un manque de reconnaissance sur le plan humain après avoir tout donné au Real.
"Mais ici une chose très importante a été oubliée, tout ce que j'ai construit au quotidien a été oublié, ce que j'ai apporté dans la relation avec les joueurs, avec les 150 personnes qui travaillent avec et autour de l'équipe. Je suis né gagnant et j'étais ici pour conquérir des trophées, mais au-delà de cela, il y a les êtres humains, les émotions, la vie et j'ai le sentiment que ces choses n'ont pas été valorisées, et qu'il n'a pas été compris que la dynamique d'un grand club se maintient comme ça. Même, d'une certaine manière, on m'a fait des reproches."
"Je veux respecter ce que nous avons fait ensemble, poursuit-il. J'aurais aimé que ma relation avec le club et avec le président ces derniers mois soit un peu différente de celle des autres entraîneurs. Je ne demandais pas des privilèges, bien sûr que non, mais un peu plus de mémoire. Aujourd'hui, la vie d'un entraîneur sur le banc d'un grand club est de deux saisons, pas beaucoup plus. Pour que cela dure plus longtemps, les relations humaines sont essentielles, elles sont plus importantes que l'argent, plus importantes que la célébrité, plus importantes que tout. Vous devez vous en occuper."
Un entraîneur souvent sauvé par ses joueurs
Après son départ, le champion du monde 1998 a eu un message attentionné pour ses joueurs qui sont partis à la guerre avec lui dans les moments durs.
"C'est pourquoi cela m'a beaucoup fait mal quand j'ai lu dans la presse, après une défaite, qu'ils allaient me mettre dehors si je ne gagnais pas le match suivant, écrit-il avec regret. Cela m'a blessé, ainsi que toute l'équipe, car ces messages ont été intentionnellement divulgués aux médias, créant des interférences négatives avec le personnel, créant des doutes et des malentendus. Heureusement que j'avais des garçons merveilleux qui allaient mourir avec moi. Quand les choses ont mal tourné, ils m'ont sauvé avec de grandes victoires. Parce qu'ils croyaient en moi et qu'ils savaient que je croyais en eux. Bien sûr, je ne suis pas le meilleur entraîneur au monde, mais je suis capable de donner la force et la confiance dont tout le monde a besoin dans son travail, qu'il soit joueur, membre du staff technique ou n'importe quel employé."
En conclusion, il adresse un message aux journalistes avec qui il regrette de ne pas assez avoir parlé football au cours de conférences de presse "toujours orientées vers la polémique".