Les révélations accablantes d'Unai Emery sur son passage à Arsenal
Par Clément Siéper
Unai Emery est revenu pour The Guardian sur ses derniers mois à Arsenal. Anecdotes croustillantes garanties.
Il ne sera pas resté longtemps à Londres. Un an et cinq mois exactement. La faute à une fin de saison 2018 - 2019 complètement ratée. Bien placés en championnat, les Gunners vont complètement s'écrouler en enchainant trois défaites en une semaine contre Crystal Palace, les Wolves et Leicester. Ajoutez à cela un nul contre Brighton, et tous les rêves de Ligue des Champions via les quatre premières places qualificatives du championnat s'envolent.
Ces mauvais résultats rendent la finale de l'Europa League contre Chelsea encore plus importante, le vainqueur décrochant un ticket pour la plus prestigieuse des Coupes Européennes. Mais comme un problème n'arrive jamais seul à Arsenal, le match a été une catastrophe. Défaite 4-1. Cette fois c'est sur, les Canonniers n'y seront pas.
Limogé quelques mois plus tard. Unai Emery a fait des révélations étonnantes au Guardian.
Un manque d'implication de la part des joueurs
"«À Bakou, Chelsea était mieux, je l'accepte. En seconde période, Eden Hazard a fait la différence. Les préparatifs étaient bons et tout le monde était engagé. Mais certains joueurs avaient une mentalité qui dit un jour «oui», un jour «non», alors que dans le football, cela doit être «oui», «oui», «oui» tous les jours. Il nous manquait ce petit plus pour passer à travers beaucoup de matchs au cours de ces dernières semaines. Si votre implication et votre engagement sont inférieurs à 100%, vous pouvez perdre, et c'est ce qui s'est produit."
- Unai Emery pour le Guardian
L'implication des joueurs, leur envie, leur engagement, ou plutôt le manque de toutes ces choses-là, a été irrémédiable ce soir-là à Bakou contre les Blues.
L'ancien technicien du Paris Saint-Germain est également revenu sur la signature de Nicolas Pépé cet été. Vraisemblablement pas son premier choix.
Pas la main sur le marché des transferts
"" Pépé est un bon joueur mais il a besoin de temps. Quand j'étais encore là, il n'a pas réalisé les performances que j'attendais. Je voulais surtout quelqu'un qui connaissait déjà le championnat anglais pour qu'il n'ait pas besoin d'une période d'adaptation (...) J'ai eu un entretien avec Zaha, le joueur de Palace. C'était le joueur que je voulais parce que je l'avais vu remporter tant de matchs à lui seul. J'ai vu 20 matchs de Zaha, des performances incroyables et j'ai dit aux dirigeants que c'était le joueur que je voulais pour l'équipe. J'ai parlé à Zaha, je l'ai vu en personne et il voulait venir. Mais le club a décidé que Pépé était plus jeune et qu'il représentait l'avenir. J'ai dit 'oui, mais on a besoin de gagner maintenant et ce gars gagne des matchs. Il l'a fait contre nous ! ""
- Unai Emery pour le Guardian
Pas seul maitre à bord, le Basque a aussi sa part d'erreur. Comme lorsqu'il invite les joueurs à voter pour le nouveau capitane, en l'occurrence Granit Xhaka. au début de la saison 2019 - 2020. Evidemment, ce ne sera pas la seule cause de plusieurs mois compliqués. L'incapacité de ses meilleurs joueurs à donner le meilleur d'eux-mêmes aura en parti précipitée à sa chute. N'est-ce pas Mesut Özil ?
Des stars pas au niveau
"" Au bout du compte, il doit se regarder dans une glace. Par rapport à son attitude et son engagement. J'ai fait de mon mieux pour l'aider (...) tout au long de ma carrière, j'ai toujours protégé les joueurs les plus talentueux et ils ont joué de leur mieux ou presque avec moi. J'ai toujours été positif avec lui en ce qui concerne sa volonté de s'impliquer, mais l'attitude qu'il a adoptée et le niveau d'engagement, eh bien, ils n'étaient pas suffisants (...) Özil aurait pu être mon capitaine mais le vestiaire ne voulait pas qu'il le soit. Son niveau d'engagement n'était pas celui de quelqu'un qui méritait d'être capitaine, et ce n'est pas ce que j'ai décidé, c'est ce que les joueurs ont décidé. ""
- Unai Emery pour le Guardian
Comme un aveu d'échec, il n'aura jamais réussi à tirer le meilleur de l'Allemand. Qu'il se rassure, il n'est pas le seul.
Mais le pire dans tout ça, c'est qu'au-delà du manque d'implication de ses joueurs, du peu de poids qu'il avait dans le club notamment sur les transferts, c'est l'attitude de ses dirigeants qui lui reste en travers de la gorge.
Abandonné par ses dirigeants
"" Au PSG, le président Nasser Al-Khelaïfi me protégeait beaucoup. A Arsenal, je n'avais aucune protection. Au PSG, quand il y avait des problèmes, le président descendait dans le vestiaire et nous protégeait tous. A Arsenal, ils ne savaient pas faire ça. En partie parce qu'ils sortaient de l'ère Wenger qui faisait tout et qu'ils ne savaient pas faire. ""
- Unai Emery pour le Guardian
Décidément, ce fut 17 mois bien compliqués pour l'ancien de Séville. Si Paris n'était pas un long fleuve tranquille, son passage à Arsenal aura été encore encore plus de turbulences.