Ligue 1 : Aulas analyse la délicate impasse avec Mediapro
Par Eliot Amsellem
Tandis que la révélation des difficultés financières rencontrées par Médiapro suscite une vive inquiétude quant à l'avenir proche du football français, Jean-Michel Aulas a décidé de monter au créneau, fustigeant ainsi les dirigeants du groupe sino-espagnol.
Dans le silence inquiétant des dirigeants du football français, une voix s'est enfin élevée. Celle de Jean-Michel Aulas. Le 17 août dernier, la chaîne Téléfoot du groupe Médiapro commençait à émettre.
Seulement deux mois après cette prise de fonction sur l'Hexagone, la nouvelle tombe comme un couperet : le groupe dirigé par Jaume Roures refuse de payer son versement de 172 M€ pour le mois de septembre.
Voilà qui génère un gouffre financier pour les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, déjà fragilisés par la crise sanitaire, et pour qui les droits TV représentent une part très importante des recettes. Face à la situation, Jean-Michel Aulas a décidé de réagir en s'exprimant dans les colonnes du Parisien.
"Mediapro demandait il y a encore quelques jours aux clubs de faire le maximum pour présenter un produit extrêmement vendeur. Les clubs ont joué le jeu. Cette réaction est disproportionnée. Cela cache autre chose. Tout était miraculeux, beau, et un mois après on arrive à cette situation… Qu'est-ce qui justifie ce changement d'attitude ? Il y a autre chose, qu'on ne connaît pas, en tout cas pas moi", a-t-il martelé.
Jean-Michel Aulas propose "un Spotify du foot"
Le dirigeant rhodanien compte sur le nouveau président de la LFP, Vincent Labrune, pour agir en conséquence :
"Il faut avoir une attitude extrêmement ferme. Je sais que Vincent Labrune a cette idée-là. On est dans notre droit. Le football peut paraître floué. Ce n'est pas l'intérêt de Mediapro d'enfreindre un règlement d'appel d'offres de droits TV très strict (...) La règle, c'est que quand vous êtes en défaut de paiement, vous perdez la propriété des droits. Eux-mêmes, ils creusent leur tombe".
Pour se sortir de cette impasse, le président de l'OL ne compte pas forcément sur les groupes BeIn et Canal +, comme cela est régulièrement évoqué.
Convaincu que les "GAFA" vont investir ce marché, Jean-Michel Aulas a une idée précise des contours de l'offre de distribution qui doit être privilégiée : "L'idée que je veux défendre, c'est qu'il faut un Spotify du foot ou un Deezer du foot, il faut une offre unique avec un prix attractif et que le public n'ait plus à se poser la question sur quelle chaîne est le match".