Lucas Gourna-Douath : La pépite des Verts trop en avance pour vous demander l'heure
Par Jean Dubas
En pleine ascension avec Saint-Etienne et semaine de derby oblige, Lucas Gourna-Douath est notre joueur à suivre du week-end. Portrait du jeune crack stéphanois avec Faustine, rédactrice pour Envertetcontretous et sur les ondes de France Bleu Saint-Etienne.
Titularisé pour la première fois face à l'OL lors du dernier derby le 9 novembre, Lucas Gourna-Douath s'est depuis montré à la hauteur des attentes placées en lui au moment de retrouver Lyon ce week-end.
Le crack des cracks
Au sein d'une équipe stéphanoise en difficulté (16e de Ligue 1), Claude Puel a donné sa chance aux jeunes. Ainsi, Aimen Moueffek, Yvan Neyou ou encore Yvann Maçon en début de saison ont été lancés avec succès dans le grand bain.
Cependant, Lucas Gourna-Douath semble avoir ce petit quelque chose en plus, en attestent les propos élogieux de Yann M'Vila sur Instagram en avril dernier :
"Le meilleur jeune de Sainté là ? Lucas Gourna-Douath, le 6 qui s'entraîne avec nous. Il va sûrement bientôt jouer."
- Yann M'Vila
Des propos validés par Faustine qui se réjouit de voir un nouveau jeune exploser au sein du club stéphanois qui semble s'être fait fait une spécialité dans la révélation de jeunes pépites.
"On mange du caviar depuis quelques mois du côté du centre de formation... entame la jeune journaliste, Lucas Gourna semble désormais pouvoir tenir ce rôle de crack. C'est en tout cas le jeune joueur qui semble promis au plus bel avenir et pourtant il y a de la qualité autour de lui."
Une ascension fulgurante
Passé par l'US Torcy notamment, l'un des clubs formateurs d'un certain Paul Pogba, Gourna-Douath rejoint l'ASSE en 2018 à l'âge de 15 ans, dans la lignée des Allan Saint-Maximin, Jonathan Bamba, Ronaël Pierre-Gabriel ou encore William Saliba.
Surclassé dès sa première saison, la jeune pousse dispute ensuite la plupart de ses rencontres en vert avec les U17 et les U19 Nationaux avant de faire ses débuts avec l'équipe réserve à 16 ans seulement.
Le reste n'est que fulgurance. Lucas Gourna-Douath signe pro en juin dernier et se prépare tout l'été avec le groupe professionnel de Claude Puel avant de connaître sa première titularisation... dans le derby contre l'OL en novembre dernier.
Il a ce petit quelque chose en plus
"On se demanderait presque s'il est bien mineur et pas plutôt un trentenaire expérimenté."
- Faustine
Âgé de 17 ans, celui que ses coéquipiers désignent comme le plus talentueux d'une génération déjà bourrée de potentiel compte déjà 16 apparitions en Ligue 1, tout sauf une surprise finalement quand on voit le milieu de terrain réciter ses partitions dans l'élite. Mais alors, qu'est ce que Gourna-Douath a de plus que les autres ?
"Sa maturité, répond sans longue hésitation celle qui rédige pour le site Evect (Envertetcontretous) Honnêtement, je pense qu'on voit rarement des joueurs de 17 ans faire preuve de vice comme il le fait. D'autant plus que c'est un vice bien placé, pas une façon de combler le trou entre son football et celui des "grands".
C'est quelque chose qui sautait déjà aux yeux dans les catégories jeunes, mais qu'il soit capable de remettre ça en Ligue 1 c'est hallucinant. Surtout qu'au-delà du terrain, il a cette capacité de s'imposer en tant que cadre dans le vestiaire. On se demanderait presque s'il est bien mineur et pas plutôt un trentenaire expérimenté.
"C'est quelque chose qui sautait déjà aux yeux dans les catégories jeunes, ajoute notre interlocutrice mais qu'il soit capable de remettre ça en Ligue 1 c'est hallucinant. Surtout qu'au-delà du terrain, il a cette capacité de s'imposer en tant que cadre dans le vestiaire. On se demanderait presque s'il est bien mineur et pas plutôt un trentenaire expérimenté"
"Pourquoi dites-vous le petit Lucas ?" interrogeait Puel, corrigeant un journaliste après la prestation stratosphérique du jeune milieu de terrain contre le PSG en début d'année.
Réputé pour faire confiance aux jeunes, le coach stéphanois se voit incité par la situation actuelle du club et les épidémies de COVID à poursuivre dans sa lignée, une aubaine pour Gourna-Douath qui a cependant encore beaucoup à apprendre. Mais où peut-il encore progresser ?
"Dans sa gestion des temps faibles probablement, sa gestion de la prise de risque aussi même si son côté un peu fougueux fait aussi sa qualité, analyse Faustine. Il faudra aussi qu'il apprenne à être régulier. C'est le cas actuellement mais il a, plus tôt dans la saison, fait les montagnes russes au niveau de la qualité de ses entrées en jeu"
Une hype qui dépasse les finances du club ?
Si Lucas Gourna-Douath semble totalement contrôler sa trajectoire jusqu'ici, la jeune pépite n'a aucune maîtrise sur la hype grandissante autour de sa personne.
"Lorsqu'un petit du centre explose, surtout lorsqu'il affiche autant de qualités, une hype naît chez les supporters, précise Faustine. Maintenant je pense que c'est clairement justifié. Mais pour l'instant, Lucas Gourna, c'est une très très belle promesse et il va falloir lui laisser du temps"
Du temps, le jeune crack de la formation stéphanoise en a pléthore devant lui du haut de ses 17 ans. C'est moins le cas pour les supporters de l'ASSE qui doivent profiter de chaque masterclass comme la dernière.
Alors que les finances du club ne sont pas au mieux, Saint-Etienne doit se préparer à assister à une nouvelle fuite des talents lors des prochains mercati après qu'une première vague ait déjà emporté William Saliba puis Wesley Fofana en Angleterre la saison dernière.
"À chaque fois qu'un jeune joueur éclôt au plus haut niveau avec l'ASSE, on sait que ses matchs dans le Forez sont comptés, regrette Faustine. Pour l'instant, on ne l'imagine pas partir et je ne pense pas qu'il pense de son côté à un départ, mais on sait très bien qu'une fois qu'il aura atteint les 19 / 20 ans, ce sera très compliqué de le conserver financièrement et surtout sportivement s'il continue sur sa lancée".
D'ici là, les supporters stéphanois peuvent encore profiter et se dire en assistant, admiratifs, à une éventuelle nouvelle masterclass de leur diamant, face à l'ennemi juré ce week-end, que finalement, en termes de formation, l'herbe n'est pas plus verte ailleurs.