Manchester City éliminé face au Real Madrid : à qui la faute ?
Par Olivier Halloua
Manchester City est la risée du ballon rond mondial. Aux portes de la finale de Ligue des champions, les hommes de Pep Guardiola ont pris l'eau en quelques minutes seulement. Le Real Madrid les a renversés en moins de dix minutes (3-1, 6-5 cum). Autopsie de ce drame avec une seule question : à qui la faute ?
5. Jack Grealish
L'entrée de Jack Grealish est déterminante dans les faits. L'international anglais a remplacé un Gabriel Jesus transparent. Le mal-aimé de Manchester City avait l'occasion de se racheter. En quinze minutes, sa copie en a pris un coup. Deux actions bien amenées mais mal conclues dans la surface. Malheureusement, l'ancien d'Aston Villa n'a pas mis ses coéquipiers à l'abri.
Ensuite, le plus gros reproche est sur la seconde réalisation de Rodrygo. Grealish était sur un rythme de sénateur, sans presser ni inquiéter Eder Militao puis Dani Carvajal. Le latéral du Real Madrid a tout le loisir de centrer dans une surface bourrée de monde. Comme dit Arsène Wenger, "dans cette situation, tu veux juste que le ballon n'arrive pas devant tes buts". Le Citizen est aux fraises, égalisation et derrière nous ne le verrons plus du match...
Part de responsabilité : 5%
4. Pep Guardiola
Pep Guardiola a été décevant aller puis retour. Au Bernabeu, nous pouvons lui reprocher plusieurs décisions fallacieuses. Le tacticien de Manchester City tenait son partition jusqu'à l'heure de jeu. Son équipe était qualifiée et gérait la rencontre. Ensuite, nous pouvons nous demander l'intérêt de ses remplacements.
Comme souvent ces dernières années, Guardiola a paniqué. Il a sorti le seul joueur capable de lui tenir le ballon et l'orienter devant : Kevin De Bruyne. Même dans un mauvais jour, l'international belge avait un impact dans l'entrejeu. Ensuite, nous avons évoqué l'entrée de Grealish qui s'est avérée catastrophique. Enfin, sortie de Riyad Mahrez provocateur sans limite pour... Fernandinho. Plus aucune possibilité de percuter ou trouver des espaces sur les ailes.
Au milieu, le Real Madrid a repris le dessus immédiatement avec l'arrivée d'Eduardo Camavinga notamment. Une mauvaise réaction du "Pep" comme il y a une semaine à la maison. Lors des prolongations, son équipe n'était plus armée afin de renverser son opposition.
Part de responsabilité : 10%
3. Les vendangeurs Phil Foden et Riyad Mahrez à l'aller
Il n'y a pas à dire, Manchester City sait se faire ficeler comme un saucisson. Les Citizens peuvent aussi regretter les vendanges de l'aller. Les attaquants n'ont eu de cesse de manquer des occasions franches. Les hommes de Pep Guardiola ont buté sur le poteau, sur Thibaut Courtois et même parfois manqué le cadre à bout portant. Phil Foden avait le but vide et a tiré sur Carvajal, Riyad Mahrez pouvait lui inscrire plusieurs réalisations à bout portant. Au retour, l'international algérien a sauvé sa rencontre avec sa belle frappe. Sinon, ce fut encore douloureux.
Même avec tout ça, cette équipe mancunienne a marqué quatre buts. Au vu de la physionomie, City doit se retrouver avec deux à trois unités d'écart. Et non... Le Real va marquer par trois fois sur des erreurs défensives majeures. Les Merengue étaient encore en vie. Au retour, ils le seront jusqu'à la 90ème minute... Des bévues que l'on paye cash face au roi de la C1.
Part de responsabilité : 20%
2. Aymeric Laporte
L'axe défensif est pour nous l'un des gros artisans de ce désastre. En deux rencontres, cette formation citizen a encaissé six réalisations... Un abattage énorme pour une défense réputée aussi solide. Un homme est le symbole même du naufrage : Aymeric Laporte. A l'aller, il a offert déjà un penalty et un but.
Au retour, bis repetita. Sur les deux buts de Rodrygo, l'international espagnol a lâché le marquage. Pour parler crument, disons que cela va trop vite pour lui. Sur chaque accélération du Real, Ruben Dias a pu sauver les meubles. Pas son compère axial. Le capitaine citizen a même lui-aussi concédé un penalty sur une situation évitable. Devant, les artificiers ont fait leurs corvées, derrière beaucoup moins. Dommage pour un défenseur qui demande le respect depuis tant d'années.
Part de responsabilité : 25%
1. Les capitaines Ilkay Gundogan et Ruben Dias à la dérive
Un constat limpide apparait sous nos yeux. Il manque une expérience européenne à cet effectif. En définitive, aucun titulaire de Guardiola n'a disputé plus de trois demi-finales de Ligue des Champions. A l'opposé, on empile les parcours de grande classe. Du côté du Real Madrid, les moments faibles ont été gérés d'un gant de fer. A Manchester City, nous étions plus sur des moumoutes trouées.
Lorsque les Merengue se sont réveillés, personne n'a eu la lucidité de calmer le jeu. Aucune faute tactique, aucun discours de leader. Ruben Dias puis Ilkay Gundogan ont endossé ce brassard de capitaine. Or, ils n'ont pas montrer le bon cap. Le silence radio régnait. Alors qu'à l'opposé, Karim Benzema ou Nacho Fernandez ont montré la voix.
Le navire a sombré dans l'indifférence totale pour les leaders dans le temps additionnel puis quelques minutes après en prolongations. Sur l'engagement, il aurait fallu chercher des touches, gagner du temps. Non, on a préféré donner une cartouche de plus à l'adversaire. En Ligue des champions, un tel manque de concentration et de maitrise émotionnelle coûtent cher. Comme souvent en Europe, Man City manque de vice afin de contenir la fougue adverse.
Part de responsabilité : 40%