Mediapro : Les deux options envisagées par la Ligue pour sortir de la crise

Quel début de mandat difficile pour Vincent Labrune à la tête de la Ligue de Football Professionnel (LFP). Toujours impayé par le diffuseur officiel Mediapro, la Ligue envisage deux options pour éviter une catastrophe financière.

Les clubs, les joueurs, les présidents de club, les supporters, les spectateurs, tous sont scotchés par l'amateurisme d'une affaire qui jamais n'aurait dû en être une. L'an dernier, le nouveau diffuseur, Mediapro, signe un contrat de quatre ans avec la Ligue pour obtenir les droits de la Ligue 1 et Ligue 2.

Tout a l'air parfaitement cadré. Le président du groupe, Jaume Roures, est même arrivé avec ses grands sabots, se donnant le rôle du sauveur du football français, prêt à diffuser la fin du championnat pendant la période du Covid-19 si besoin.

De belles paroles, qui ont totalement disparu aujourd'hui, alors que la crise financière couve. Mediapro n'a pas versé le deuxième paiement qu'elle devait à la Ligue. Encore mieux, le groupe espagnol souhaite une renégociation de contrat, pour baisser le prix fixé initialement (780 M€).

La LFP cherche de nouveaux diffuseurs

En attendant une réponse positive de la part de la LFP, le groupe sino-espagnol s'est placé sous protection du tribunal de commerce de Nanterre dans le cadre d'une procédure de mandat ad hoc. Le bras de fer est lancé.

Un combat dont Vincent Labrune, fraîchement nommé président de la Ligue, se serait bien passé. De son côté, on évalue toutes les possibilités pour sortir le plus raisonnablement de cette histoire rocambolesque.

Première solution, qui a d'ailleurs déjà débuté : attendre que Mediapro reprenne ses esprits, et que le paiement global soit payé. Pour le moment, pour compenser le non versement des 172 M d'euros, la LFP a contracté un prêt de 120 millions.

Deuxième solution, celle peut-être la plus espérée par tous, vu l'image négative qu'est en train de se construire Mediapro, de nouveaux diffuseurs et l'annulation du contrat avec Jaume Roures. On pense par exemple aux historiques Canal + ou beIN Sports, voire aux GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple).

Villas-Boas monte au créneau

Si un appel d'offre est de nouveau lancé, en plus des prix qui devraient être revus à la baisse au vue de la situation, il n'est pas aussi impensable de voir un autre concurrent fou débarquer, comme Mediapro à l'époque. L'histoire est loin d'être terminée.

Une situation que ne comprend pas André Villas-Boas, l'entraîneur de l'OM. En conférence de presse, le technicien a dénoncé un "scandale " pour qualifier cette histoire :

"Tu fais une offre pour le foot français et après tu mets les clubs dans une situation de faillite économique avec une décision comme ça. Je rêve d'une maison à Beverly Hills à 20 millions, mais je ne peux pas l'acheter. Je ne vais pas faire de proposition."

- André Villas-Boas, OM

Il est difficile d'imaginer, dans tous les cas, une meilleure solution dans les mois à venir, tant l'affaire prend un côté juridique important. Et il est fort probable que la LFP refasse un prêt en décembre, si Mediapro continue de refuser de payer. Des répercussions économiques sont à prévoir.