MERCATO : Les 30 déceptions de l'Olympique Lyonnais depuis le début des années 2000
Par Morgan Piot
À l'aube d'une période dorée, la cellule de recrutement lyonnaise n'a pas toujours eu le flair au moment de faire des emplettes. Retour sur ces 30 flops qui ont marqué bien malgré eux les deux dernières décennies de l'Olympique Lyonnais.
30. Pierre-Alain Frau (2004)
Surnommé le "PAF", Pierre-Alain Frau est recruté à l'intersaison 2004 par l'Olympique Lyonnais, champion de France en titre, qui n'hésite pas à débourser la bagatelle de 8.5 millions d'euros pour s'attacher les services de l'attaquant français en provenance du FC Sochaux.
Convoqué à cette période par Raymond Domenech en équipe de France, l'ancien buteur sochalien est alors au sommet de sa carrière. Sa première saison sous la tunique lyonnaise est d'ailleurs encourageante (9 buts et 4 passes décisives en 45 matchs toutes compétitions confondues) avant de voir le spectre d'un statut de remplaçant se renforcer à l'aube de la saison 2004-2005.
Relégué sur le banc de touche lors de la première moitié de l'exercice, l'ex-international espoirs français est finalement prêté à l'hiver 2006 au RC Lens, avant d'être transféré six mois plus tard au Paris Saint-Germain.
29. Sylvain Monsoreau (2005)
Le FC Sochaux a réalisé la belle affaire du mercato estival 2005 en empochant 5.5 millions d'euros pour le transfert de son défenseur central.
Repositionné arrière gauche lors de ses débuts à Lyon, après avoir notamment remporté le Trophée des champions, Sylvain Monsoreau ne connaît pas le succès escompté, bien barré par la concurrence au sein d'un secteur défensif bien fourni.
Le joueur sera finalement échangé un an plus tard avec Sébastien Squillaci.
28. Fabio Santos (2006)
Un contrat de trois ans, un transfert avoisinant les 4.20 millions d'euros et des problèmes privés : Fabio Santos débarque à Lyon, en provenance de Cruzeiro, dans la plus grande des inconnues.
Un an après, le Brésilien est prêté six mois au São Paulo FC suite au refus de sa compagne, alors enceinte, de venir le rejoindre en Europe.
27. Abdul Kader Keita (2007)
Tout sourire, le LOSC se frotte encore les mains de ce transfert retentissant en 2007.
Révélé sous les couleurs du LOSC après une campagne séduisante en Ligue des Champions, les dirigeants lyonnais ne tardent pas à mettre le grappin sur l'international ivoirien. Résultat des courses, l'OL débourse 16.80 millions d'euros pour renforcer son secteur offensif.
Les supporters lyonnais ne mettront pas longtemps à comprendre la supercherie.
26. Cléber Anderson (2007)
Fort d'un passage remarquable sous les couleurs du Benfica, l'Olympique Lyonnais pense mettre la main sur l'un des plus grands espoirs du football brésilien.
Arraché au club portugais contre un chèque de 4.30 millions d'euros, le défenseur central lyonnais ne dispute que 19 matches avec le club rhodanien avant d'enchaîner, sans succès, les prêts au Brésil (São Paulo et Cruzeiro).
Le joueur devait à terme remplacer Cris, blessé à cette période. Un échec cuisant à tous les niveaux.
25. Nadir Belhadj (2007)
Une première saison pleine en Ligue 1 sous les couleurs de Sedan, une transaction estimée à 3.30 millions d'euros et un match de gala face au FC Barcelone : Nadir Belhadj (12 matchs) conserve forcément que de bons souvenirs de son passage à Lyon.
De son côté, l'OL le prête un an plus tard au RC Lens, dans son club formateur, avant que celui-ci ne signe en faveur de Portsmouth en Premier League.
24. Frédéric Piquionne (2008)
Tête bien connue du championnat de France, Frédéric Piquionne a fait les beaux jours du Stade Rennais, de l'AS Saint-Etienne ou encore de l'AS Monaco avant de relever le défi lyonnais.
Recruté le 29 juillet 2008, après un match amical contre Annecy, Fred Piquionne s'engage à l'OL contre une indemnité évaluée à 4.75 millions d'euros.
Dans un registre totalement opposé à celui de Karim Benzema, l'ex-international français tente de se démarquer avec plus ou moins de succès.
Auteur de seulement 4 buts en 26 matchs avec l'OL, le Martiniquais prendra une autre dimension sous les couleurs de Portsmouth.
23. John Mensah (2008)
Au parcours plus ou moins chaotique de l'autre côté des Alpes, John Mensah a eu besoin de temps avant de se faire définitivement une place en Italie.
Passé par le Genoa, le Chievo Vérone, Modène ou encore l'US Cremonese, l'ex-international ghanéen se révèle aux yeux du grand public sous la tunique du Stade Rennais.
Implacable défensivement pendant deux saison en Ligue 1, les dirigeants lyonnais persistent et signent (8.40 millions d'euros).
En grande difficulté lors de ses grands débuts, John Mensah évolue le plus souvent sur le côté droit pour pallier aux forfaits d'Anthony Réveillère ou de François Clerc. Prêté à Sunderland, en quête de temps de jeu, le Ghanéen revient à Lyon mais se blesse rapidement.
Au total, entre 2008 et 2012, il prendra part à 53 rencontres (18 avec l'OL et 35 avec Sunderland).
22. Jean II Makoun (2008)
Un héros déchu. Jean II Makoun reste à ce jour le grand bonhomme de cette double confrontation face au Real Madrid en huitièmes de finale de la Ligue des Champions.
Un but tout aussi salvateur qu'improbable face à Iker Casillas qui a permis d'enchanter le Stade de Gerland l'espace d'une soirée.
Pour le reste ? 14 millions d'euros et un rendement bien maigre sur le terrain.
21. Yoann Gourcuff (2010)
La nouvelle tête d'affiche de l'Olympique Lyonnais, recrue la plus cher de l'histoire à cette période, est présentée en grande pompe au Stade de Gerland.
Au sortir d'un passage époustouflant chez les Girondins de Bordeaux, Yoann Gourcuff a alors le profil idéal pour s'inscrire dans la durée et permettre au club de passer un cap sur la scène européenne.
Décrit comme le nouveau Zidane, l'ex-international français est handicapé par des blessures incessantes, qui entachent et condamnent une partie de sa carrière en professionnel.
Moqué et raillé pour ses allers-retours à l'infirmerie, l'ancien milieu de terrain de l'AC Milan ne retrouve jamais son niveau d'antan malgré quelques coups d'éclat comme face à l'Olympique de Marseille en Ligue 1. Une déception.
20. Pape Diakhaté (2010)
ASSE et l'OL en l'espace d'un an : le cocktail n'était pas judicieux dès le départ.
Prêté par le Dynamo Kiev chez les Verts entre 2009 et 2010, l'ASSE ne conserve pas le joueur à l'issue de l'exercice en raison de l'option d'achat jugée trop importante (8 millions d'euros). De nouveau prêté dans la foulée, mais cette fois-ci à l'OL, Pape Diakhaté réalise une saison sans saveur, où il n'inspire guère la sérénité derrière.
Un an plus tard, le Sénégalais retourne en Ukraine avant d'être cédé six mois après à Grenade CF en Espagne. Un passage éclair en France.
19. Mouhamadou Dabo (2011)
Une saison à Séville en Liga et un transfert estimé pour la modique somme de 800.000 euros : Mouhamadou Dabo incarne cette transition délicate de l'Olympique Lyonnais entre 2011 et 2015.
En quête d'un second souffle, l'OL peine à cette période à retrouver son standing qui lui avait permis autrefois de truster les sommets en Ligue 1. Enlisée dans des résultats sportifs en dents de scie, cette triste version lyonnaise a été représentée notamment par cet homme en particulier.
18. Bakary Koné (2011)
Défenseur le plus prometteur de sa génération, Bakary Koné paraphe un contrat de cinq ans lors du mercato estival 2011 contre un chèque de 2 millions d'euros pour s'inscrire dans un premier temps avec la réserve de l'Olympique Lyonnais.
Face aux blessures de John Mensah et de Cris, l'ex-international du Burkina Faso débute finalement avec le groupe professionnel en marge d'une rencontre contre Ajaccio.
Au final, son passage à Lyon est marqué par des carences défensives impressionnantes, des relances approximatives et un niveau à en faire pâlir plus d'un. Un flop à tous les étages pour un joueur qui aura disputé malgré tout 142 matchs entre 2011 et 2016.
17. Milan Bisevac (2012)
Le roc de Valenciennes s'est rapidement éteint pour laisser place à un défenseur parfois tantôt emprunté, parfois tantôt désabusé.
Force est de constater que l'ancien joueur du Paris Saint-Germain s'est démené sur le terrain, sans grande réussite, Milan Bisevac ne restera pas comme l'un de ces footballeurs incontournables qui auront défendu vaillamment les couleurs lyonnaises.
16. Arnold Mvuemba (2012)
À chacun sa peine. L'OL peut témoigner d'un couac retentissant huit ans plus tôt malgré tous les indicateurs qui étaient au vert.
Percutant et performant au FC Lorient, Arnold Mvuemba signe à Lyon afin de renforcer l'entre-jeu et proposer un jeu de transition entre la défense et l'attaque.
En quatre saisons passés au club, les points positifs se comptent sur les doigts de la main.
15. Fabian Monzon (2012)
Le sang argentin, un talent indéniable et une convocation en sélection d'Argentine pour les Jeux Olympiques de 2008 (médaille d'or) : Fabian Monzon avait tout de la parfaite recrue sur le papier.
L'OGC Nice peut le prouver après avoir bénéficié pendant une saison de la patte gauche bonifiée de ce latéral gauche de formation (10 buts en 40 matchs).
Recruté en 2012 pour trois millions d'euros, l'ancien défenseur du Betis Séville ne disputera que 12 matchs avec l'OL avant un prêt à Fluminense. La fin d'une courte aventure.
14. Miguel Lopes (2013)
Onze clubs en quinze ans de carrière, une instabilité chronique et des prédispositions à devenir un grand latéral droit : Miguel Lopes a manqué le coche de manière magistrale.
Dans l'incapacité de s'imposer à Lyon, le Portugais s'apparentait plus au choix de la raison qu'à une véritable trouvaille sur le plan sportif. Rémi Garde l'avait d'ailleurs confirmé à demi-mot en conférence presse en affirmant que le choix de la cellule de recrutement s'était porté sur un aspect financier au détriment d'une autre cible : Sébastien Corchia.
13. Gaël Danic (2013)
Difficile de comprendre l'euphorie qui a gagné les rangs lyonnais en marge du mercato estival 2013.
Recruté en provenance de Valenciennes, l'ailier gauche français n'a jamais réussi à prendre la pleine mesure des exigences attendues au sein d'un club de ce standing. Complètement dépassé par les événements, l'ancien joueur de Bastia sera transféré un an et demi plus tard (22 matchs). Hubert Fournier actera le départ le 30 janvier 2015.
12. Lindsay Rose (2014)
Les relations visiblement au beau fixe avec Valenciennes, l'OL n'a pas retenu les leçons du passé en officialisant l'arrivée de Lindsay Rose (1.50 million d'euros).
Bilan de ce court passage : 19 matches et un prêt au FC Lorient. La relève était encore loin d'être assurée en charnière centrale.
11. Claudio Beauvue (2015)
Les supporters ont parlé et le couperet n'a pas tardé à tomber.
Malmené par une partie des ultras lyonnais, Claudio Beauvue (6 millions d'euros) a signé son arrêt de mort en provoquant ouvertement le kop lors d'un but inscrit face à Troyes en marge de l'inauguration du Parc OL.
Heureusement pour tout un club, le Celta Vigo viendra mettre fin à ce calvaire le 16 janvier 2016 en proposant 5 millions d'euros plus 2.5 millions d'euros de bonus. La formation espagnole s'en mord encore les doigts aujourd'hui.
10. Mapou Yanga-Mbiwa (2015)
À raison d'un salaire estimé à 2.5 millions d'euros à l'année, Mapou Yanga-Mbiwa a coûté près de 23 millions d'euros à l'OL lors de ces cinq dernières années.
Absent des radars depuis presque trois ans, l'ex-international français a pris son mal en patience suite au traitement qui lui a été réservé en interne. Le fiasco est cependant redoutable d'un point de vue financier pour un joueur qui a pris part à seulement deux matches depuis 2017.
9. Maciej Rybus (2016)
Formé en Pologne, Maciej Rybus s'est fait un nom sous les couleurs du Legia Varsovie avant de prendre une nouvelle dimension sous la tunique de Terek Grozny en Russie.
Après trois ans au club, le défenseur polonais refuse finalement de signer une prolongation de contrat, le rendant attractif sur le marché des transferts aux yeux des autres club européens.
Malgré l'intérêt de nombreux clubs anglais, italiens et allemands, l'OL obtient gain de cause et finalise l'arrivée de ce joueur confirmé. La suite sera moins reluisante pour Maciej Rybus, égaré et en manque de repères avec ses nouveaux coéquipiers.
Un an plus tard, le transfert sera inéluctable à destination du Lokomotiv Moscou.
8. Jean-Philippe Mateta (2016)
Le 15 septembre 2016, Jean-Philippe Mateta paraphe un contrat de cinq ans avec l'Olympique Lyonnais contre un chèque de 4.10 millions d'euros en provenance de Châteauroux.
Auteur de 13 buts en 26 matchs de National, le grand avant-centre doit dans un premier temps s'aguerrir avec la réserve avant d'être intégré progressivement avec l'effectif professionnel.
Après seulement trois petites apparitions lors de la saison 2016-2017, Jean-Philippe Mateta est prêté au Havre où il explose littéralement les compteurs (20 buts en 38 matchs toutes compétitions confondues). Suffisant pour convaincre Mayence d'aligner 8 millions d'euros sur le joueur.
À l'heure actuelle, le natif de Sevran s'éclate en Bundesliga.
7. Emanuel Mammana (2016)
Sélectionné très tôt avec l'Albicesleste (18 ans), Emanuel Mammana est prédit à cette période à une grande carrière en Argentine.
Formé à River Plate, c'est d'ailleurs avec ce dernier qu'il connaît ses grands débuts en professionnel. Étincelant d'ailleurs lors de la finale de la Copa Sudamericana, le natif de Merlo est transféré le 7 juillet 2016 à l'OL (8.50 millions d'euros).
En perte de vitesse, le principal intéressé ne trouvera jamais son rythme de croisière à Lyon. Il sera finalement contraint de faire ses valises seulement un an après son arrivée (transfert au Zenith Saint-Pétersbourg).
6. Pape Cheikh Diop (2017)
Doté d'un énorme potentiel, entrevu sous les couleurs du Celta Vigo, Pape Cheikh Diop n'a jamais réussi à saisir sa chance à l'OL.
Condamné à parfaire son apprentissage avec la réserve, l'attente sera trop longue pour le joueur, bien décidé à se relancer en Espagne.
5. Lenny Pintor (2018)
Apparu à une seule reprise avec l'OL, Lenny Pintor a été prêté à Troyes (4 buts en 19 matchs de Ligue 2) qui devrait reconduire l'opération la saison prochaine.
Acheté pour cinq millions d'euros au Stade Brest 29, cet ailier rapide et percutant devra prendre une autre dimension lors du prochain exercice au risque de ne jamais pouvoir s'émerveiller sous les couleurs lyonnaises.
4. Oumar Solet (2018)
Dans le même registre que Lenny Pintor, l'OL continue d'accorder une place prépondérante aux jeunes sans réellement leur donner une chance de pouvoir s'affirmer au plus haut niveau.
Barré par une énorme concurrence et victime d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou, Oumar Solet laisse derrière lui un sentiment inachevé.
Le RB Salzbourg a misé 4.5 millions d'euros sur l'ancien défenseur du Stade Lavallois cet été.
3. Youssouf Koné (2019)
Recruté l'été dernier contre un chèque de neuf millions d'euros en provenance du LOSC, Youssouf Koné doit absolument se faire violence pour gagner définitivement sa place de titulaire dans le couloir gauche.
Blessé pendant une partie de la saison, le Malien peine à prendre ses marques et affiche des largesses défensives indignes d'un joueur professionnel, au point de convaincre Rudi Garcia d'aligner Maxwel Cornet à sa place.
De retour dans le groupe, l'ancien défenseur du Stade de Reims a déjà grillé un joker. Ses performances seront scrutées de près par l'état-major lyonnais la saison prochaine.
2. Thiago Mendes (2019)
Sans s'attarder sur les nombreuses polémiques dont a fait l'objet Thiago Mendes cette saison (recruté pour 22 millions d'euros), l'ancien milieu de terrain de Lille semble être revenu avec de bien meilleures intentions.
Encensé par Rudi Garcia en marge d'une rencontre amicale face au Celtic, Thiago Mendes devrait enfin prendre son envol pour sécuriser ce milieu de terrain. Le départ de Lucas Tousart au Hertha Berlin devrait lui faciliter la tâche.
1. Joachim Andersen (2019)
Transfert le plus onéreux de l'histoire de l'Olympique Lyonnais avant l'arrivée de Jeff Reine-Adélaïde, l'ancien défenseur de la Sampdoria ne démord pas sur le terrain malgré des carences inexcusables lors du dernier exercice.
Considéré comme l'un des défenseurs les plus prometteurs du Calcio, l'international danois doit encore digérer le poids d'un transfert qui pèse probablement sur ses épaules (24 millions d'euros).
Ce dernier dévore cependant d'ambitions à l'approche des prochaines échéances (interview 90min). L'heure est à la rédemption.