OL - OM : Les compos de l'Olympico lors du mythique 5-5 en 2009
Par Matthieu Agro
Lors de la saison 2009-2010, Marseille et Lyon offraient à la Ligue 1 un acte d'anthologie, marqué par un score mythique. 11 ans et demi plus tard, retour sur les compos de départ de ce qui est encore considéré comme l'Olympico le plus flamboyant de l'histoire.
Le 8 novembre 2009, le stade Gerland était le témoin d'un scénario absolument incroyable, et d'un match exceptionnel dans tous les aspects. Rarement le Championnat de France n'avait délivré un tel spectacle. À l'époque, Lyon et Marseille sont les deux fortes têtes du championnat, là où Paris, Monaco, et même Lille n'ont pas encore émergé, formant une ombre immense pour les Olympiens au centre du paysage footballistique tricolore.
Les deux Olympiques, alors les deux plus gros effectifs de l'Hexagone, se disputaient l'hégémonie sur la scène nationale. Le règne avait pris fin un an plus tôt pour l'OL, sacré sept fois d'affilée champion de France entre 2002 et 2008, alors que l'OM se dirigeait vers son futur titre de champion de France lors de la saison 2009-10. À l'époque, les deux coachs Claude Puel (Lyon) et Didier Deschamps (Marseille) avaient misé sur leur équipe type pour ce choc des Olympiques (13e journée).
Le Onze de l'OM
1. Steve Mandanda (gardien)
Il était alors en concurrence directe avec Lloris pour définitivement succéder à Grégory Coupet dans les buts des Bleus. Mais Steve Mandanda a été particulièrement délaissé ce soir là par une défense phocéenne apathique. Aujourd'hui, le natif de Kinhsasa est devenu une légende de l'OM (531 matches) et demeure le seul joueur de cette composition toujours présent dans l'effectif.
2. Gabriel Heinze (latéral gauche)
L'atout expérience de l'OM. Passé également par le PSG et Manchester United, Gabriel Heinze venait de débarquer du grand Real Madrid à l'été 2009. Sa grinta et son attrait pour le duel ont en fait l'un des joueurs majeurs du titre olympien en 2010. Même si face à Lyon, sa présence n'a pas empêché aux Marseillais d'encaisser 5 buts ( il commet notamment une main dans la surface qui permet à Lyon de revenir dans le match).
3. Souleymane Diawara (défenseur central)
Fort de son titre de champion de France avec Bordeaux en 2009, Souleymane Diawara est arrivé à l'OM pour renforcer la charnière centrale, et former avec Hilton un duo de stoppeurs aguerris. C'est lui qui, de la tête égalise à la 11e minute (1-1) pour lancer la machine phocéenne. Transformé en plot d'entraînement sur les buts de Govou et Pjanic.
4. Hilton (défenseur central)
Hilton, l'éternel. Il est avec Mandanda le dernier joueur encore actif en L1. Le tout à 43 ans. En 2009, le Brésilien, déjà bien expérimenté dans le Championnat, faisait la joie de l'OM en défense centrale. Très propre dans ses interventions, le joueur étranger le plus capé de l'histoire de la Ligue 1 n'a pas pourtant été inspiré ce soir là, face à l'armada lyonnaise...
5. Laurent Bonnart (latéral droit)
Le valeureux lieutenant de Didier Deschamps, dans sa dernière année à Marseille, n'a pas été impérial en défense, à l'image de ses compères du quatuor défensif phocéen. Élu membre de l'équipe type de la Ligue 1 en 2008, le petit gabarit (1,71m) a été eclipsé par les éléments offensifs du choc.
6. Benoît Cheyrou (milieu défensif)
Il est l'un des joueurs majeurs de l'histoire récente de l'OM. Disputant 306 matches avec le club entre 2007 et 2015, Benoît Cheyrou a connu son heure de gloire lors de la saison 2009-10, et notamment face à l'OL. Brillant au milieu du terrain, il a inscrit lors de ce duel un but gag, une frappe lointaine du droit dont la trajectoire flottante trompe un Lloris bien fautif sur son intervention (44e, 2-2).
7. Stéphane Mbia (milieu défensif)
Il était le coeur et les poumons, l'âme et le courage de cet Olympique de Marseille, futur champion de France. Le Camerounais Stéphane Mbia, toujours omniprésent aux quatre coins du terrains, était à la lutte dans les airs avec Toulalan sur l'ultime égalisation marseillaise, un C.S.C de ce dernier (5-5, 92e). Le bon soldat évolue aujourd'hui en Chine, à Shanghai.
8. Fabrice Abriel (milieu offensif)
C'est une période où l'ancien Merlu marchait sur l'eau (il sera même élu joueur de L1 du mois de novembre 2009). Positionné en meneur de jeu, Fabrice Abriel n'a pas marqué, mais a souvent été à la baguette de nombreuses phases de jeu offensives pour son équipe. Le joueur clé de Didier Deschamps.
9. Mamadou Niang (ailier gauche)
Après Drogba, avant Gignac, c'était lui le fer de lance de l'attaque de l'OM. La légende sénégalaise Mamadou Niang était repositionnée au poste d'ailier gauche face à l'OL. S'il n'a pas marqué, le capitaine phocéen s'est montré percutant, comme durant toute cette saison. Sans lui, l'année marseillaise n'aurait peut-être pas été auréolée d'un titre.
10. Bakary Koné (ailier droit)
Le geste du match, c'est lui qui l'effectue. En tout début de seconde période, Bakary Koné est à la réception d'un centre de Mamadou Niang. Le lutin marseillais surgit pour reprendre instantanément le cuir d'une volée du gauche, terminant sa course au fond des filets. L'équilibre est sublime, le match s'emballe (46e, 2-3).
11. Brandao (avant-centre)
Transparent dans le jeu, Brandao s'est vu inscrire le but de la victoire (ou ce qui était censé être) pour l'OM (2-4, 79e), avec une déviation splendide claquée victorieusement en dessous de la barre transversale. Aurait pu...car le match était, à 10 minutes du terme, à des années lumière de s'achever.
Le Onze de l'OL
12. Hugo Lloris (gardien)
Il était impérial jusque là, tant en C1 qu'en Ligue 1. Portier lyonnais depuis 2008, Hugo Lloris était également devenu le titulaire du poste en Bleu. Face à l'OM, pourtant, le futur champion du Monde a commis une faute de main grossière sur le deuxième but marseillais (44e). De quoi inquiéter à une semaine du match de barrage aller pour la qualification au Mondial 2010 face à l'Irlande ? On connaît la suite.
13. Aly Cissokho (latéral gauche)
La révélation de l'année. Débarqué de Porto à l'hiver 2009, Aly Cissokho est devenu le successeur légitime de Fabio Grosso sur le flanc gauche de la défense rhodanienne. Percutant et athlétique, le natif de Blois a fait grand bien à l'effectif de Claude Puel durant trois ans. Face à l'OM, il a tenté d'apporter offensivement, mais a commis quelques erreurs de marquage.
14. Jérémy Toulalan (défenseur central)
Comme souvent sous l'ère Puel, Jérémy Toulalan a joué les pompiers de service en dépannant en charnière centrale, en l'absence de Jean-Alain Boumsong. Habituel milieu de terrain, le futur joueur de Malaga a été, par sa combativité, un élément précieux de l'effectif rhodannien durant cette saison, notamment lors de la campagne européenne (demi-finale de C1).
15. Cris (défenseur central)
Si son compère de la charnière centrale a commis un C.S.C dans les ultimes instants de la rencontre, permettant à l'OM d'arracher le nul, Cris, lui, a été comme souvent irréprochable (chose rare pour un défenseur quand son équipe a pris 5 buts). L'international brésilien était sans doute à l'époque l'un des joueurs les plus fiables du Championnat.
16. Lamine Gassama (latéral droit)
Il est la surprise du chef de ce onze rhodannien. Considéré comme le troisième homme dans la hiérarchie des latéraux droits à l'OL, derrière Réveillère et Clerc, Lamine Gassama a profité de la blessure (et suspension) de ces deux derniers pour débuter la rencontre face à l'OM. On l'a vu souvent aux fraises lors des des incursions marseillaises sur son aile...
17. Jean II Makoun (milieu défensif)
Celui qui inscrira un but importantissime face au Real Madrid trois mois plus tard composait un entrejeu rhodannien solide et homogène. Milieu défensif capable d'enchaîner les kilomètres, l'essuie-glace Jean II Makoun n'a pas réussi défensivement à freiner le fleuve score du match. C'est d'ailleurs lui qui lance parfaitement Lisandro Lopez pour le but de l'espoir (3-4, 81e).
18. Kim Källstrôm (milieu axial)
Lui aussi fut un des joueurs charismatiques de l'âge d'or de l'OL. Le Viking suédois Kim Kallstrom, tant précieux par sa patte gauche sur coups de pieds arrêtés que pour sa présence physique, a beaucoup pesé sur la rencontre, face à un adversaire pourtant bien fourni au milieu. Son remplaçant Michel Bastos s'est montré héroïque (but du 5-4, 91e).
19. Miralem Pjanic (milieu axial)
Il est aujourd'hui l'un des meilleurs milieux d'Europe, passé par l'AS Rome, la Juventus Turin et Barcelone. Quelle carrière pour le prodige Pjanic ! Sa trajectoire n'étonne personne à Lyon : face à l'OM, c'est lui qui a lancé l'assaut, avec un but incroyable (3e). Auteur de deux passes décisives, le Bosniaque a illuminé la rencontre de sa classe.
20. Ederson (ailier gauche)
Acteur intermittent du grand Olympique Lyonnais, Ederson, pas souvent titularisé par Claude Puel, ne s'est pas franchement illustré face à Marseille, dans une rencontre où les attaquants avaient pourtant tout le loisir de s'illustrer. Le technique brésilien ne s'est jamais vraiment imposé sur les bords du Rhône.
21. Sydney Govou (ailier droit)
L'un des meilleurs joueurs de l'histoire de la formation lyonnaise. Dans un stade Gerland plein à craquer, Sydney Govou s'est fendu d'un rush solitaire fantastique et conclu du pied gauche (but du 2-1, 14e) pour réchauffer les travées. L'ailier rhodannien a été fidèle à lui même durant cette partition, livrant une copie propre sur son aile droite.
22. Lisandro Lopez (avant-centre)
Sa présence a souvent été primordiale pour Lyon. Ce soir là, elle fut capitale. Car son doublé en seulement deux minutes (81e, 84e) a permis à l'OL de revenir dans le match (4-4) alors que Marseille semblait pourtant voler vers la victoire. Cet OM-OL de 2009 s'inscrit comme l'un des moments clés du passage formidable de Lisandro Lopez chez les Gones.