OL - PSG féminines : Historique d'une rivalité devenue Classique

L'écart entre Lyonnaises et Parisiennes se resserre
L'écart entre Lyonnaises et Parisiennes se resserre /
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Ce sommet entre l'Olympique Lyonnais et le Paris Saint-Germain est devenu un Classique. Les deux meilleures écuries de D1 Arkema et parmi les meilleures du monde se retrouvent en demi-finale de Ligue des Champions. Une confrontation sur fond de rivalité sportive comme mercatique. Retour sur la construction de ce duel sans partage entre l'OL et son poursuivant, le PSG.


Le football féminin français en avait besoin. L'Olympique Lyonnais écrasait toute concurrence à la fin des années 2000. Jean-Michel Aulas a été un précurseur en France sur le sujet. Au rachat du Paris Saint-Germain par QSI en 2011, l'Emir a vite voulu investir dans le football féminin. En quelques années, le PSG devenait un rival incontesté pour l'OL. Les Parisiennes avaient un train de retard, mais se rapprochaient vitesse grand V des Lyonnaises. Le résultats ont été immédiats.

Un Classique sur le terrain

Depuis onze ans, les deux écuries ont terminé neuf fois dans les deux premières places. Elles se sont affrontées cinq fois en finale de Coupe de France également. Avant 2014, pratiquement aucun débat. L'OL a largement pris l'avantage sur le PSG jusqu'au rachat. Puis, Paris a pu investir sur le centre de formation mais aussi lors du mercato. Quelques années plus tard, l'écart s'était clairement resserré.

Pour la première fois en D1 Arkema, les Parisiennes ont remporté un sommet face aux Rhodaniennes en 2014. Un premier pas vers la rédemption. En 2015, l'écurie de la Capitale a éliminé le favori pour le titre en huitième de finale de Ligue des Champions. Une sacrée prouesse pour un club encore inexpérimenté en Europe. S'en sont suivi des nouveaux duels acharnés dans la compétition-reine. Que ce soit en demi-finale en 2016 ou en finale de C1, les affrontements ont toujours tourné en faveur de Lyon. Or, la rivalité naissait. Le match est devenu une attente et un "Classique féminin". Le public commençait doucement à s'y intéresser.

L'OL marche encore sur l'eau

En 2018, Paris a même obtenu son premier titre face à son rival. Une Coupe de France remportée dans la tourmente arbitrale. Un sacre synonyme d'un rapprochement entre les deux équipes. Ensuite, Lyon a raflé tous les lauriers jusqu'en 2021. Paris, à l'image d'un Borussia Dortmund face au Bayern Munich masculin, passe toujours proche de l'exploit sans triompher. Marinette Pichon, légende du ballon rond féminin a décrit la situation clairement en 2020.

"Il manque toujours quelque chose, de la réussite devant le but, un soupçon de chance, ça tourne toujours du côté de l'OL", avait-elle expliqué. Ce petit détail, le PSG l'a obtenu en quarts de finale européen en 2021. Battues à l'aller (0-1) au Parc des Princes, les Parisiennes ont renversé la tendance à Lyon (1-2). Elles priveront les quintuples championnes en titre d'une nouvelle épopée. En 2022, nous voici dans le dernier carré de C1 avec deux équipes séparées seulement de cinq longueurs en championnat. L'OL n'a perdu qu'une fois. C'était en Coupe de France face au... PSG (3-0). Pour Paris, un seul revers en championnat... face à Lyon (6-1). La table est dressée.

Une rivalité même en dehors des terrains

La rivalité entre les deux plus gros clubs français se joue également en coulisses. Ils sont souvent au coude à coude pour attirer les meilleures joueuses. À l'été 2016, pas moins de quatre stars avaient quitté le PSG pour l'OL, dont Keira Hamraoui. La défenseure des Bleues Ève Périsset avait, elle, fait le chemin inverse. En 2017, Amandine Henry, gloire rhodanienne, était prêtée au PSG par son club américain. En fin de saison, elle a créé moultes fracas en préférant rallier Lyon plutôt que Paris, qui l'avait relancé en France.

En 2020, la Parisienne Katarzyna Kiedrzynek avait l'occasion de rejoindre Lyon, mais celle-ci refuse. "L’OL est le plus grand rival du PSG" et elle " ne pouvait tout simplement pas faire cela ", a-t-elle expliqué. L'exode de 2016 était encore gravé dans les mémoires... Lyon devra finalement se tourner vers la Madrilène Lola Gallardo, cible aussi de son rival.

Un duel qui s'équilibre

À l'intersaison suivant, Jean-Michel Aulas a signé un gros coup. Il a attiré trois joueuses parisiennes en fin de contrat, Christiane Endler, Signe Bruun et Perle Morroni, en s'appuyant sur un projet sportif plus convaincant. Comme du côté masculin, le président a échangé des amabilités avec son homologue dans la presse. Sakina Karchaoui avait fait le chemin inverse, attirée par de meilleures conditions salariales la même année.

En clair, les deux équipes sont dotées d'un budget similaire, estimé autour de 7 millions d'euros. Elles se placent parmi les plus gros budgets du football féminin, loin devant leurs concurrentes nationales et même européennes. Un duel qui s'équilibre d'année en année...