Opinion : Le RC Lens brille en Europe, une leçon pour l'ensemble du football français
- Le Racing Club de Lens a fait son retour en Ligue des Champions
- Le club lensois a vaincu Arsenal mardi soir (2-1)
- Une victoire qui doit être le socle d'un renouveau tricolore
Par Quentin Gesp
Au lendemain de sa victoire retentissante en Ligue des Champions face à Arsenal (2-1), le Racing Club de Lens a donné une leçon à l'ensemble du football français. Opinion.
Un instant figé, à jamais dans l'histoire du football français. Le RC Lens a renversé mardi Arsenal dans un match de groupes de Ligue des Champions (2-1). Mais ce succès représente bien plus que de simples "trois points" en phase de poules.
Une victoire qui est loin d'être anodine. Un score qui ne peut rester inaperçu ou être considéré comme anecdotique. Dans le paysage du football français, si souvent ébranlé par des campagnes européennes aussi misérables que remplies de déceptions, un tel résultat doit rester, être glorifié.
Car en face se dressait un monument. Pas un réel monument européen, certes, mais une institution outre-Manche, un géant qui s'est réveillé d'une sieste qui n'aura que trop duré. Arsenal est de retour sur le devant de sa scène nationale. Tout comme le Racing Club de Lens. A sa façon. Car, hormis ce retour en grâce, Arsenal et Lens n'ont finalement pas grand chose en commun.
Fidèle à ses valeurs et son histoire, Lens a entammé une longue reconstruction, mûrement réfléchie. Le coeur d'un projet ambitieux qui a vu les Sang et Or tomber, puis se relever, progressivement, jusqu'à obtenir la stature et les ambitions d'un grand de Ligue 1. Celles d'un club qui rêve de s'installer durablement dans le haut de tableau et de disputer chaque saison la coupe d'Europe.
Franck Haise en chef d'orchestre du RC Lens
Mardi soir, sur la pelouse d'un stade Bollaert incandescent, les coéquipiers de Brice Samba ont brillé. Brillé par leur solidarité, leur dévouement, leur abnégation. Leur volonté de renverser une hiérarchie déjà établie, de bousculer les codes habituels. De prendre leur revanche, aussi, sur un début de saison décevant. Ces Sang et Or ont donné. Beaucoup. Ils ont renouvelé, enfin, leur confiance en ce projet porté par tout un club et incarné par un homme : Franck Haise.
Le tacticien, le chef d'orchestre de ce choeur capable de suivre à la perfection chacune des notes inscrites sur la partition si bien déchiffrée. En témoigne ce deuxième but, conclu par Elye Wahi (69e), copie conforme du circuit d'échauffement des Lensois. De la relance jusqu'au contre-pressing, de l'animation des couloirs à l'orientation du jeu, "Pep Haise" avait tout juste. Encore une fois. "On a joué les coups à fond comme le coach nous avait dit", ces mots d'Elye Wahi sur RMC Sport n'ont rien d'anodins. Ils sont le reflet d'une mentalité, d'une adhésion pleine et entière à un discours fort, qui porte ses fruits.
Du recrutement (Elye Wahi en est le meilleur exemple) à l'organisation (sa défense à trois avec deux pistons), c'est lui le véritable homme fort du Racing renaissant. Mais il est bien plus que cela. Franck Haise incarne le présent et l'avenir du football français. Celui qui n'a pas peur de regarder les grands d'Europe dans les yeux. Celui qui vit son parcours en coupe d'Europe plutôt que de le subir. Celui qui "rêve en grand" et pas seulement dans ses campagnes marketing.
Le Racing Club de Lens a réussi bien plus qu'un match de Ligue des Champions ce mardi. Il a écrit une nouvelle page d'histoire d'un football français qui se doit d'être réaliste mais ambitieux, conquérant et besogneux, puissant et victorieux.
A l'aube d'un changement de format majeur pour les différentes coupes d'Europe, cette victoire ne doit pas être un épiphénomène mais une leçon pour l'ensemble des (futurs) représentants français en coupes d'Europe. "L'échec est le fondement de la réussite." Le football français ne s'est que trop régulièrement satisfait de résultats sans éclat et à la fade saveur pour ne pas y voir, ici, un potentiel élément déclencheur. Reste désormais à en tirer les bonnes leçons.
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