Patrice Evra raconte son enfance où il a été victime de viols
Par Jean Dubas
L'ancien latéral gauche de l'équipe de France est revenu sur des évènements traumatisants de son enfance à l'occasion de la sortie de son autobiographie.
Alors que son livre intitulé "I love this game" paraît ce jeudi 13 janvier en France (déjà sorti au Royaume-Uni), Patrice Evra fait la tournée des médias pour revenir sur des passages marquants de son autobiographie.
L'ex-international français était notamment présent sur le plateau de BFM TV ce jeudi matin et a révélé avoir été victime de viols de la part de son ancien principal qui l'hébergeait trois nuits par semaine.
"C’était parfait, je n'avais plus besoin de prendre mon train à 5h du mat', il me faisait à manger, je pouvais jouer à la Super Nintendo. Mais malheureusement tous les soirs, c’était un cauchemar, une bagarre. Margaux (sa femme, ndlr) a été très importante parce qu’elle a réussi à balayer cette toxique masculinité. L'éducation de mon père, c'était 'si tu pleures, c'est un signe de faiblesse'. J'ai effacé toutes mes émotions. Même quelques fois, quand je gagnais des trophées, je faisais semblant d'être heureux parce que j'avais bloqué toutes mes émotions et je ne pouvais communiquer avec personne."
"J'ai grandi avec ce poids pendant toute ma vie"
Evra raconte notamment avoir nié les actes de son ancien principal aux policiers à cause de ce traumatisme.
"On a honte de soi, on n’a pas envie d’en parler. A partir de ce moment, quand j’ai raccroché le téléphone, j’ai grandi avec ce poids pendant toute ma vie. Quand les gens me disaient: 'Pat, t'es un mec bien', je me suis senti comme un lâche parce que j'avais abandonné plusieurs enfants, plusieurs personnes qui avaient été dans la même situation. Une fois, j'ai parlé devant 800 personnes en Angleterre et une femme a fondu en larmes en me disant: 'A 9 ans, je me suis faite violer par mon frère et je n'en ai jamais parlé à mon père, ni à ma mère'. Je donne de l'espoir à beaucoup de personnes."
Avant de conclure : "C'est facile de dire 'il faut parler' Il faut être prêt. Quand on me dit 'bravo pour ton courage', non, ce n'est pas une question de courage. Ce n'est pas parce que ces personnes ne parlent pas qu'elles ne sont pas courageuses. C'est tellement difficile qu'on a tellement honte et on veut l'enterrer."