Portrait : Qui est Antoine Griezmann, la star des Bleus qui aurait pu ne jamais faire carrière à cause de sa taille

Il est le parfait exemple du joueur qui a su se renouveler pour perdurer. Mais qui est vraiment Antoine Griezmann, ce fan de basket à qui l'on a longtemps refusé d'ouvrir les portes du football professionnel pour sa taille avant qu'il en devienne l'un des plus fins artistes de sa génération ?

1. Un match pour se révéler en France

Nous sommes le 20 août 2013. L'Olympique Lyonnais de Jean-Michel Aulas avec dans ses rangs certains Gourcuf, Umtiti et déjà Alexandre Lacazette, s'apprête à affronter en barrages de qualifications pour la Ligue des champions la Real Sociedad.

En face, un jeune attaquant de 22 ans d'un mètre 76 aux cheveux peroxydés et à la gueule d'ange, élégant balle aux pieds, s'apprête à faire connaître son nom dans l'Hexagone. 17 minutes après le coup d'envoi du barrage aller, Antoine Griezmann est désormais un visage connu en France. Le virevoltant attaquant basque sort de sa poche un ciseau retourné acrobatique pour climatiser Gerland. 2-0 à l'aller, même score au retour, "Grizi" n'est désormais plus un anonyme.

2. Trop petit pour le football professionnel

Pourtant, l'histoire aurait pu en être autrement. Et c'est à se demander comment un prospect aussi talentueux n'a pas fait parler de lui bien avant en France.

"Il était tellement petit. Il touchait peu le ballon en match. Moi, j’ai préféré regarder ce qu’il possédait comme atouts plutôt que de m’arrêter sur ce qui lui manquait. C’était un pari à l’époque. Il avait une telle détermination que je me suis dit que le jeu en valait la chandelle," expliquait Eric Olhats, celui qui l'a découvert avec la Real Sociedad, dans Paris Match.

Jugé trop petit par les centres de formation français, Griezmann explosera donc du côté de l'Espagne, son pays d'adoption.

"Surtout que je ne devais pas être à Paris, ni au Camp des Loges pour assister au tournoi ce jour-là. ajoute Olhats. J’ai décidé de m’y rendre pour boire un verre avec des amis. Il se trouve que j’étais à côté du terrain quand Antoine, qui jouait avec Montpellier, mais qui ne rentrait que 5 minutes par match, était à ce moment-là sur la pelouse. Le hasard a voulu que je jette un coup d’œil à l’action qui se déroulait. Et j’ai vu Antoine toucher le ballon. Mais combien de jeunes comme lui n’ont pas eu cette chance..."

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3. Un mental d'acier, un renouvellement sans limites

Un peu plus de dix années se sont écoulées depuis ce retourné acrobatique dans l'antre de Gerland. Antoine Griezmann c'est désormais une Coupe du monde, une Ligue Europa, des finales moins heureuses en Ligue des champions, à l'Euro 2016 et récemment dans ce qui aurait pu être son deuxième sacre mondial le 18 décembre 2022 au Qatar.

Mais Griezmann est désormais considéré à sa juste valeur, comme un génie de ce sport, un exemple de résilience qui a su adapter son football à sa forme, à son large panel de capacités techniques et à ses équipes.

Depuis le virevoltant Grizi de la Real Sociedad, on a pu découvrir différentes facettes insoupçonnées de l'électrique attaquant des Bleus. Il y a eu le Griezmann version Cholo, finisseur esseulé mais clinique, infatigable et exemplaire dans le repli défensif. Le Griezmann milieu de terrain depuis la Coupe du monde 2022 avec les Bleus, fantastique dans un rôle hybride. Puis enfin le Grizou version Atlético de Madrid nouveau cri, chef d'orchestre d'une équipe made in Simeone nouvelle génération, plus joueuse. Le métronome d'un nouveau style que les Espagnols ont justement baptisé "Cholo-taka".

Entre deux pourtant, Grizou a connu une période compliquée avec le FC Barcelone. Son arrivée décalée, des supposées tensions avec le vestiaire, un rôle pas vraiment fait pour lui sur le terrain en Catalogne mais voilà, l'enfant prodige n'a pas défoncé les portes du football professionnel pour s'arrêter à un rêve non-abouti. Grizi est de retour là où il est devenu l'un des meilleurs joueurs du monde. Cerise sur le gâteau, il en est désormais le meilleur buteur du club.

4. Rouge, Blanc et surtout Bleu

Génie vêtu de rouge et de blanc en club, Griezmann est surtout un Bleu dans l'âme. Depuis ses larmes de désillusion à la suite d'un quart de finale perdu contre l'Allemagne (1-0) à la Coupe du monde 2014 au Brésil, Grizi s'est imposé comme le Bleu le plus régulier de la dernière décennie, en témoignent ses 127 sélections... mais surtout sa série en cours de 84 matchs de rang avec les Tricolores.

"Représenter l’équipe de France, c’est quelque chose de magnifique, et c’est pour ça que j’ai ce record de matchs consécutifs. C’est parce que j’aime cette équipe. Il y avait des moments où je ne pouvais presque pas jouer, mais j’ai fait l’effort pour la sélection," déclarait récemment l'intéressé pour Le Monde.

Le chouchou de Didier Deschamps le lui a bien rendu et est d'ailleurs devenu celui des Français, joueur préféré de ceux-ci devant Mbappé ou Giroud lors d'un sondage Odoxa pour Le Figaro réalisé lors de la dernière Coupe du monde.

5. Le rêve américain

Si la fin est assurément plus proche que le début de l'histoire footballistique du joueur de 32 ans, l'avenir a encore de quoi s'annoncer radieux avec l'Euro et pourquoi pas les JO à venir lors de l'été 2024 pour celui qui n'avait pas pu faire partie de l'aventure à Tokyo en 2021, mais était bien présent sur les réseaux et devant sa télé pour commenter la moindre médaille glanée par la sélection tricolore.

Après cela, Grizi pourra sans doute laisser plus de place à un rêve sous-jacent, de l'autre côté de l'Atlantique. Féru de basket, celui qui avait déclaré à ESPN préférer voir un match de NBA plutôt que de football pourrait se réserver le luxe d'aller tenter le rêve américain du côté de la MLS...

" Je veux essayer la MLS [le championnat nord-américain]. On a des touches, on parle avec des équipes, mais on verra ça plus tard " ajoutait-il pour Le Monde. Mais pour l'instant, comme il le martèle à nos confrères, ses jambes vont encore trop vite.

6. Passionné de sports équestres

Une des passions incommensurables d'Antoine Griezmann se situe dans un animal : le cheval. L'international français possède sa propre écurie depuis 2017 et 13 chevaux de course. L'un d'entre eux a été vendu pour un millions d'euros en juillet 2022.

Il s'était d'ailleurs associé au PMU pour mettre en valeur le sport équestre au niveau des jeunes français. Grizi doit sa passion à son père qui l'a initié quand il était petit. En tout, ses animaux ont remporté 33 courses.

7. Possédait une structure Esport

Pendant plusieurs années, son frère et lui possédaient une struture Esport : Grizi Esport. Cette écurie n'a duré qu'un temps sur plusieurs jeux différents comme FIFA, Fornite ou Heartstone. La devise était : Ice in our veins (de la glace dans nos veines). Théo et Antoine Griezmann sont de grands passionnés de jeux-vidéo comme Football Manager.

8. Un surnom fixé dans le marbre : Grizi et pas Grizou

Attention, il ne faut pas appeler notre Antoine national par n'importe quel surnom. La star de l'Atlético de Madrid apprécie qu'on le surnomme Grizi, un peu moins Grizou. C'est important pour ce grand rigolard.

De l'AS Cannes jusqu'aux sommets de la Serie A, en passant par l'équipe de France, Sébastien Frey s'est livré au micro d'Elvin de Fazio et de 90min au cours d'un long entretien où il retrace sa carrière, évoque les légendes qu'il côtoyé ou affronté, de Roberto Baggio à Gianluigi Buffon, en passant par Zlatan Ibrahimovic, Francesco Totti ou Alessandro Del Piero, sans oublier le légendaire Ronaldo. Abonnez-vous à notre chaîne Youtube !