Portrait : Qui est Aurélien Tchouaméni, le milieu des Bleus ami des chiens et grand joueur de piano

Rouennais de naissance, c'est en Gironde qu'Aurélien Tchouaméni a trouvé refuge dans le football. Après avoir débuté à la pointe de l'attaque, le tricolore a pris du recul au fil des années au point d'élire domicile dans le milieu de terrain où il s'épanouit pleinement. A seulement 24 ans, il s'est imposé comme l'un des cadres de l'équipe de France au point d'être considéré comme le nouveau Pogba du XI de Didier Deschamps.

Aurélien Tchouaméni évolue aujourd'hui dans l'un des plus grands clubs du monde, au Real Madrid, où il est devenu l'une des clé de voûte de l'entrejeu madrilène. Vous le connaissez peut-être, mais savez-vous vraiment qui est Aurélien Tchouaméni ? Portrait.

1. Aurélien Tchouaméni, la sentinelle franco-madrilène

Aurélien Tchouaméni est ce qu'on appelle un joueur complet. Reconnu pour son gabarit impressionnant du haut de son mètre 88, il répond parfaitement aux attentes d'un milieu défensif, tout ce qu'il y a de plus classique. Mais c'est bien là qu'Aurélien Tchouaméni a su se démarquer. Ses qualités d'homme fort de l'entrejeu couplées à sa justesse technique ont fait de lui un indéboulonnable du milieu de terrain tricolore. Tantôt relayeur, tantôt agressif dans ses interventions, l'ancien Girondin possède également un pied droit précis capable de décocher des frappes surpuissantes à plus de 20 mètres.

Dans une interview accordée à Ouest France, lorsqu'il jouait encore pour Monaco, Aurélien Tchouaméni raconte les attentes de Didier Deschamps. "Quand je suis arrivé en équipe de France, on me demandait d'avoir un rôle de récupérateur, d'avoir de l'impact physique, tout en conservant mes aptitudes offensives. À Monaco, je peux récupérer, avoir un impact défensif, mais j'ai également beaucoup plus de ballons quand l'équipe a la possession. Je dois donc développer aussi mes gammes offensives. J'essaye au maximum d'enrichir ma culture tactique, qui est à la base de tout dans le football. L'intelligence de jeu permet de s'adapter à n'importe quelle situation", avait-il confié. Depuis, le Madrilène excelle dans son rôle de milieu défensif sous les ordres d'Ancelotti qui l'expérimente également dans une charnière centrale.

2. Une formation d'attaquant

Arrivé au centre de formation des Girondins à l'âge de 11 ans, en 2011, Aurélien Tchouaméni était bien loin de la sentinelle qu'on connaît aujourd'hui. Et quand on voit qu'il a occupé la charnière centrale du Real Madrid en Ligue des Champions cette saison, cette anecdote de sa carrière semble d'autant plus inconcevable.

En effet, Tchouaméni à longtemps occupé la pointe de l'attaque. De son souvenir le plus lointain jusqu'à ses 15-16 ans, l'actuel numéro 8 des Bleus évoluait en tant qu'attaquant, et ce, même aux Girondins. Au fil des années, son physique et ses talents de passeurs l'ont conduit à faire marche arrière sur la pelouse. Il a ensuite pris la place d'un numéro 10, puis milieu relayeur, avant de finalement trouver son bonheur en tant que milieu défensif. Aujourd'hui, "la maquina" (la machine) comme le surnomment ses coéquipiers Merengue, se plaît davantage dans l'entrejeu. On peut encore déceler chez lui le profil d'un ex-attaquant quand on voit sa qualité de frappe digne d'un bourreau des surfaces.

3. Le couteau suisse d'Ancelotti

La Maison Blanche a du s'acquitter d'un montant de 80 millions d'euros pour arracher le crack de Monaco de son Rocher. De quoi alimenter l'énorme vivier du Real au milieu de terrain en plus des Kroos, Modric, Valverde ou encore son coéquipier en Bleu, Eduardo Camavinga. Recruté pour jouer au poste de milieu défensif, Aurélien Tchouaméni a rapidement été projeté dans le XI titulaire pour pallier le départ de Casemiro à Manchester United. Malgré un début de saison tonitruant, la Coupe du Monde au Qatar marque un tournant dans la première année de Tchouaméni. Le Français affiche une petite mine sur les terrains et perd de son tranchant lorsque l'équipe en a le plus besoin. Il finit même par se blesser, laissant le champ libre à Camavinga dans l'entrejeu madrilène.

Cette année, on sent enfin que la phase d'apprentissage de Tchouaméni est derrière lui. Le tricolore a repris du poil de la bête sur les pelouses espagnoles et montre une bien meilleure attitude dans le jeu d'Ancelotti. Une progression impressionnante qui a poussé l'entraîneur italien à faire un choix surprenant, face à la pénurie de défenseurs qui frappe actuellement le club. En effet, c'est sûrement du jamais vu dans une telle équipe : Eder Militatao, Antonio Rudiger et David Alaba se sont retrouvés blessés en même temps. Pour le technicien espagnol, c'est l'occasion ou jamais de tester le Français en défense centrale.

Pour sa première dans la charnière du Real, quoi de mieux qu'une confrontation directe face au Girona, deuxième de Liga et engagé dans la course au titre. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les Merengue infligent une correction au dauphin (4-0) avec une charnière Tchouaméni - Carvajal contre la meilleure attaque du championnat à l'époque. Face à un tel succès, Ancelotti persiste en Ligue des Champions face à Leipzig, cette fois-ci aux côtés de Nacho. Rebelote. Tchouaméni réalise un match de patron, permettant au Real de prendre une option pour le match retour au Bernabéu.

Carlo Ancelotti est sous le charme : "Il comprend bien ce dont a besoin l'équipe actuellement. Il couvre ce poste de façon spectaculaire. On dirait qu'il a toujours joué là. Il est fort sur les ballons aériens, dans les duels, il est intelligent dans son positionnement. Il peut jouer là, comme milieu récupérateur. On avait besoin de l'émergence de certains défenseurs, il le fallait, à condition d'avoir l'adhésion de tout le monde."

4. La relève de Pogba

L'absence de Paul Pogba dans l'équipe de France a laissé un véritable vide à combler dans le milieu de terrain tricolore. Sa justesse technique, ses dribbles, sa puissance de frappe et par dessus tout sa vision de jeu inégalable ont fait de lui l'un des meilleurs dans ce domaine. Mais la multiplication des pépins physiques et sa récente affaire de dopage ont contraint Didier Deschamps à faire un trait sur Pogba. Il fallait donc trouver son digne successeur. Un joueur capable de fluidifier le jeu tout en ayant les capacités de casser les lignes, de récupérer les ballons ou encore de trouver le fond des filets en dehors de la surface dans un moment crucial. Et comme à son habitude, "DD" a vu juste.

Tchouaméni est sélectionné pour la toute première fois face à la Bosnie-Herzégovine (1-1) pour les éliminatoires de la Coupe du Monde au Qatar. Il connait sa première titularisation trois jours plus tard face à l'Ukraine (1-1) aux côtés de Paul Pogba. Puis s'installe au fil des matches dans le milieu de Didier Deschamps. Et à partir du 3 juin 2022, face au Danemark en Ligue des Nations, Tchouaméni ne le sait pas encore, mais Paul Pogba ne reviendra plus parmi les Bleus. Le Girondin devient alors le nouveau cadre de l'entrejeu bleu blanc rouge, au point de devenir le titulaire indiscutable avec Adrien Rabiot pour la Coupe du Monde au Qatar.

Aurélien Tchouaméni réalise un Mondial de haut-niveau. Son excellent jeu long, sa précision et sa vista rappellent fortement son prédécesseur qui a tant fait de bien à l'équipe de France. C'est même grâce à lui que les Bleus obtiendront leur billet pour les demi-finales après sa frappe surpuissante face à l'Angleterre en quarts (2-1). Depuis, Aurélien Tchouaméni est l'une des pièces maîtresses de cette équipe de France.

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5. Un amoureux des animaux et surtout des chiens

A son arrivée à Madrid, Aurélien Tchouaméni a rapidement découvert un sentiment de solitude lorsqu'il n'était pas à l'entraînement. Au club, nombre de ses coéquipiers l'ont alors poussé à adopter un chien pour lui tenir compagnie une fois chez lui. Or, le milieu de terrain était plutôt réfractaire à l'idée, ayant peur des chiens. Mais de fil en aiguille, il a franchi le pas et adopté Ocho, un petit Malinois âgé d'un an.

Rapidement, Tchouaméni a eu l'envie de connaître son chien par cœur, au point de véritablement devenir le meilleur ami de l'homme. Il a donc fait appel à la chaîne YouTube "Esprit Dog" afin de recevoir les conseils d'un éducateur canin professionnel. Pendant plus de six mois, Aurélien et Ocho se sont entraînés et sont aujourd'hui liés comme chien et chat. Le résultat de nombreuses heures d'entraînement qui sont retracées dans une vidéo de la chaîne. Et Tchouaméni n'a pas négligé ce long exercice puisque son chien l'écoute très bien. Le footballeur renvoie une très belle image de sa notoriété au service de la cause animale et particulièrement canine. Un beau message qui rappelle qu'un chien n'est pas un jouet mais bien un être vivant ayant besoin de toute l'attention de son maître.

6. Co animateur du podcast "The Bridge"

Le 9 février, Aurélien Tchouaméni est arrivé sur YouTube avec son tout nouveau podcast "The Bridge", qu'il coanime avec le journaliste Sébastien Abdelhamid. Le principe est simple, les deux hommes reçoivent plusieurs invités de renommée mondiale pour discuter de leur parcours, raconter leurs histoires et anecdotes, le tout en connectant tous les sujets traités entre les différents participants.

Dans le premier épisode d'un peu plus d'une heure en anglais, Aurélien Tchouaméni a reçu la pianiste Khatia Buniatishvili, le champion de MMA Francis Ngannou, l'entrepreneur Steven Bartlett et le seul et unique Thierry Henry, que l'on n'a plus besoin de présenter. Pour le pilote de l'émission, la santé mentale, la place de la femme dans la musique, les réseaux sociaux ou encore le trashtalking ont été les principaux sujets abordés. Un premier jet qui envoie du lourd et qui nous donne envie de voir la suite.

7. Un prodige du foot... et du piano !

Si on lui reconnaît davantage son talent au pied, Tchouaméni manie également le piano de ses mains. Cet été, le club a publié une vidéo du milieu de terrain profitant d'un moment de repos lors de la tournée aux États-Unis pour jouer quelques notes. Une performance qui a laissé sans voix ses coéquipiers excepté Eduardo Camavinga, son plus grand fan, qui n'a pu s'empêcher d'échapper un "c’est une dinguerie". Les deux Français étaient par ailleurs apparus dans une vidéo où ils jouaient ensemble sous la tunique bleue.

Dans son podcast "The Bridge", il révèle y consacrer le plus de temps possible. "J'essaye de m'y tenir, d'y jouer au moins cinq minutes par jour si je peux. J'ai une appli sur mon téléphone qui m'aide pas mal pour apprendre et aujourd'hui j'arrive à jouer plusieurs morceaux que je maîtrise pas mal, s'est-il confié. Je compare souvent ça au football parce que je vis le moment présent et j'essaye de ne pas m'embrouiller en pensant à la prochaine note. C'est un peu comme sur un terrain. Il faut s'appliquer à l'instant T et ne pas penser à ce qui pourrait arriver plus tard."

Milieu de terrain, défenseur, attaquant et maintenant pianiste... y a-t-il une chose qu'Aurélien Tchouaméni ne sait pas faire ?

8. En route vers l'Euro 2024

Vous l'aurez compris, il ne fait aucun doute qu'Aurélien Tchouaméni sera dans la liste de Didier Deschamps cet été pour aller en Allemagne, et devrait même avoir sa place de titulaire face à l'Autriche le 17 juin. Ainsi, "la maquina" disputera son premier Euro et sa troisième compétition internationale après le Mondial au Qatar et son sacre en Ligue des Nations. Un CV déjà bien rempli pour le Madrilène à qui il reste bien des années pour agrandir l'armoire à trophées.

Cependant, un doute plane encore concernant l'Euro. Qui composera le milieu de terrain ? Si Tchouaméni, Griezmann et Rabiot étaient jusqu'alors les titulaires indiscutables, certains candidats pourraient s'ajouter à la liste des envies de Didier Deschamps. Eduardo Camavinga sera sans surprise dans la liste des 23, mais ses performances récentes pourraient lui garantir un poste de titulaire en Bleu. Même constat pour Warren Zaïre-Emery, le Titi parisien devrait lui aussi être du voyage même s'il devrait occuper le banc. Enfin, est-ce que Tchouaméni pourrait servir de suppléant en défense comme l'a fait Ancelotti ? Seul le temps répondra à toutes nos questions. En attendant, rendez-vous le 17 juin en Allemagne pour voir les Bleus débuter leur compétition face à l'Autriche.

De l'AS Cannes jusqu'aux sommets de la Serie A, en passant par l'équipe de France, Sébastien Frey s'est livré au micro d'Elvin de Fazio et de 90min au cours d'un long entretien où il retrace sa carrière, évoque les légendes qu'il côtoyé ou affronté, de Roberto Baggio à Gianluigi Buffon, en passant par Zlatan Ibrahimovic, Francesco Totti ou Alessandro Del Pierro, sans oublier le légendaire Ronaldo.

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