Portrait : Qui est Eduardo Camavinga, le milieu des Bleus formé au judo et coiffeur du vestiaire au Real Madrid

Jusqu'où Eduardo Camavinga ira-t-il ? Le joueur à la progression exponentielle ne cesse d'impressionner les observateurs. Devenu incontournable au Real Madrid à 21 ans seulement, le jeune milieu de terrain vise désormais une place de titulaire dans le onze de Didier Deschamps. A quelques mois de l'Euro 2024, ses prestations impressionnent, et le sélectionneur des Bleus pourrait revoir ses plans dans l'entrejeu afin de lui faire une place. Portrait.

C'est la révélation actuelle de l'équipe de France ! Eduardo Camavinga a gravit les échellons à une vitesse fulgurante, du Stade Rennais au Real Madrid en passant par le dernier Mondial des Bleus. Battant tous les records de précocité, tout n'a pourtant pas été facile pour le milieu axial. Retour sur quelques anecdotes mémorables qui contribuent à asseoir son empire à quelques mois de l'Euro 2024.

1. Camavinga, un football qui s'inspire de ses valeurs familiales

Camavinga s'est battu depuis tout petit pour être le prodige que l'on connait aujourd'hui. Mais comment le natif d'Angola a-t-il fait pour atteindre les sommets du Real Madrid aussi rapidement ? Cette pugnacité combinée à son état d'esprit de champion, Eduardo la puise dans les valeurs que lui ont inculqué ses parents dans les moments difficiles : travail et générosité. Le joueur à l'ubiquité indéniable reconnait lui-même avoir toujours en tête les recommandations de ses parents :

" J'aime courir pour mes coéquipiers. Si je ne travaille pas sur le terrain, mes parents vont me tirer les oreilles. Même dans les moments difficiles ils ont beaucoup travaillé pour subvenir à nos besoins à tous. Aujourd'hui, c'est à mon tour de travailler. De toute façon sans travail je ne serais pas là où je suis". (Ouest France)

D'une grande maturité, Camavinga a toujours été habitué à travailler dans l'ombre pour lui-même ainsi que pour subvenir aux besoins des autres afin d'atteindre les plus hauts niveaux qu'importe le domaine. Les choix du jeune tricolore témoignent des valeurs intégrées pendant toute son éducation.

D'abord, âgé d'à peine dix ans, le mini Camavinga travaillait d'arrache pied pour être accepté dans les parties de soccer de son grand frère, Sebastio. Puis, une fois au centre du Stade Rennais, il imitait son modèle Cristiano Ronaldo en s'entrainant avec acharnement après les séances. Travailler, encore et toujours pour progresser davantage, une étape nécessaire selon lui pour "perdurer dans le temps".

2. Un enfance remplie de péripéties pour atteindre les sommets

Eduardo Camavinga obtient d'autant plus de mérite à figurer régulièrement au sein de la liste de Didier Deschamps lorsqu'on prend acte de son parcours unique ! Pour atteindre les rangs des Bleus, il lui a fallu beaucoup d'audace voire de témérité car rien n'était joué d'avance.

A l'âge de seulement deux ans, Cama quitte son pays natal, l'Angola, pour rejoindre Lille seulement pour une année. Trop jeune, il n'a plus le moindre souvenir de cette époque. Si ce n'est de voir son père partir travailler à l'abattoir afin de nourrir ses cinq frères et sœurs.

La catastrophe ! Quand tout semblait enfin se stabiliser, une fois la famille installée à Fougères dans le sud de Rennes, le drame de la vie l'a tragiquement rattrapé. Camavinga a 12 ans lorsque depuis la fenêtre de son école il observe au loin une maison s'enflammer. Cette maison, comme lui avoue son directeur en fin de journée, c'est la sienne. La famille Camavinga perd absolument tout, Eduardo confie même " je n'avais plus aucun habit" (Ouest France). Mais la ville de Fougère toute entière se mobilise en lançant des appels aux dons plutôt fructueux.

Une phrase due à cet évènement pèsera toute la vie dans la tête du nouveau milieu du Real Madrid, celle de son père : "Eduardo tu es le seul espoir de la famille, c'est toi qui la relèvera".

3. Camavinga de judoka à footballeur

Camavinga aime prendre exemple sur ses ainés pour ensuite créer sa propre identité, puis inspirer à son tour. Tout juste installé à Fougère, le bambin souhaite faire comme son grand frère, inscrit au judo par ses parents car très casse cou à l'école. Ses parents inscrivent ainsi le petit Cama au judo, seulement l'amour du ballon rond est indétrônable, il ne le lâche jamais dès l'école et les cours de judo terminés." Je voulais faire du judo mais ma mère n'a pas voulu car je cassais tout dans la maison en jouant au ballon, alors elle m'a mis au foot pour que je me défoule." (Ouest France)

La magie et le destin opèrent alors instantanément pour Eduardo Camavinga quand sa maman décide de l'emmener faire les détections au club du Drapeau Fougères, juste à côté de leur maison. La suite c'est Camavinga qui la raconte le mieux :

" J'ai pris le ballon. Tout le monde a commencé a vouloir me le prendre, j'ai dribblé plusieurs joueurs et puis il y avait un grillage et j'ai tiré dessus". Le talent précoce d'Eduardo a frappé tout le monde à tel point que sans détection le club l'a fait signer sur le champs. Une belle histoire.

4. Complétement malade pour son premier match en pro avec le Stade Rennais

Surclassé depuis le départ avec Fougère, Camavinga gravit les échelons à une vitesse fulgurante. Un match et un homme vont changer à tout jamais sa carrière. En 2013, Camavinga malgré une lourde défaite (3-0) réalise un match brillant avec Fougère face au Stade Rennais. Une prestation que n'a pas manqué de relever Mathieu le Scornet, aujourd'hui adjoint de Patrick Vieria à Strasbourg.

Il propose en fin de match à Camavinga de réaliser un tournoi avec les Rouge et Noir. Ce tournoi s'avère concluant puisqu'il intègre dans la foulée le Centre de formation rennais de Landry Chauvin. Ce dernier en retient un souvenir marquant : " une grosse capacité à répéter les efforts, très juste techniquement". (Le Monde).

Inspiré par Yann Mvilla et Jonathan Pitroipa, Cama profite du départ de l'illustre Benjamin André pour lui chiper sa place de titulaire dans l'effectif rouge et noir. Sa première dans le XI de départ rennais face à l'AS Monaco reste une anecdote des plus insolites : "Ce jour là je me suis régalé avec du riza au lait et après j'avais si mal au ventre à la causerie quand on m'a annoncé que j'étais titulaire. Woaw ! (Pro Direct Soccer France) .

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5. Camavinga, s'impose dans le vestiaire du Real Madrid et... en tant que coiffeur madrilène !

Arrivé avec insouciance et fin prêt à tout gagner au Real Madrid, le club qu'il nomme "le meilleur du monde" Eduardo Camavinga s'impose petit à petit au milieu de terrain aux côtés de cadres perçus comme indétrônables tels que Toni Kroos et Luka Modric. Il effectue sa première apparition contre le Celta de Vigo en remplaçant Eden Hazard et inscrit immédiatement son tout premier but sous les couleurs madrilènes (5-2).

Peu impressionné, il confie à propos de la concurrence de taille du vestiaire qu'il a vite appris à en faire des "collègues comme les autres". Celui qui évoque le mieux cette adaptation éclaire, c'est le technicien madrilène Carlo Ancelotti : " il s'est bien adapté sur son aile avec Vinicius. Son énergie peut êre mise à l'intérieur du jeu mais aussi au poste de latéral" . Une précision technique remarquable qui lui permet d'obtenir cette saison un grand nombre de titularisations.

Toutefois, Camavinga ne s'arrête pas là puisqu'il décide d'ouvrir son propre salon de coiffure "la Camavinga House" au centre de Madrid ! D'où lui vient cette lubie ? De nouveau de sa famille. Habitué à prendre exemple sur son frère, Sebastio, depuis petit, ce dernier coupait les cheveux de certains joueurs du Real comme Vinicius ou Tchouaméni. Cama, en soif d'expérience, n'a pas hésité à dépanner de temps en temps son frère en coiffant ses coéquipiers jusqu'à prendre la main en collaborant avec son ainé pour l'ouverture du salon.

6. Un poste mal-aimé de latéral gauche

S'il y a bien une question qui fâche le prodige madrilène c'est celle de son récurrent repositionnement au poste de latéral gauche. Bien que d'une mentalité exemplaire "le plus important c'est d'aider l'équipe" , Camavinga assure que " non ce n''est pas mon poste" (micro de Canal+) .

Notons que c'est tout de même cette position qui lui a permi d'avoir sa chance en équipe de France. Malgré tout l'ancien Breton préfère nettement développer son ubiquité au cœur de jeu. Mais, dévoué pour le collectif, Camavinga ne rechigne jamais à la tâche confiée par son sélectionneur ou entraineur. Sa polyvalence est même l'un de ses plus grandes forces.

Il lui arrive même de plaisanter de sa propre situation, notamment lorsqu'il a posté une vidéo où il jouait les gardiens de but face à ses petits frères. Et même aux cages, Camavinga s'est montré performant !

7. Premiers pas opportunistes et réussis chez les Bleus

Camavinga a sû saisir la chance de sa vie avec les Bleus et en a été dignement récompensé ! Lors de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, le milieu rennais, est préféré à Théo Hernandez pour remplacer Lucas Hernandez blessé dès la neuvième minute. Aurélien Tchouaméni dira à propos de son ami :
" Le coach Didier Deschamps a décelé chez Camavinga des qualités à ce poste de latéral dans le groupe. On a confiance en lui on sait qu'il a les qualités mentales, physiques et techniques pour jouer à ce poste là" (Canal+).

Quelques mois plus tôt, le joueur de 17 ans avait déjà impressionné en marquant d'un splendide et inattendu ciseau retourné le premier but de la rencontre face à l'Ukraine (7-1) .

Si Camavinga impressionne par sa précocité, il avoue s'inspirer de Paul Pogba." Il a démontré toute ses qualités en équipe de France, regardez tout ce qu'il a fait !" disait Eduardo à propos du joueur de la Juventus.

Ce à quoi le champion du monde 2018 a répondu plus tard : "C'est un petit danseur. Il me fait un peu penser à moi, il n'est pas timide, il est confiant" (Eurosport).

Et pour cause, son match contre l'Argentine en finale de la Coupe du Monde 2022 a marqué les esprits de tous les Français. Si cette rencontre fut perdue aux tirs au but en 2022, Eduardo Camavinga pourrait bien soulever son premier trophée en Bleu cet été, du côté de l'Allemagne...

De l'AS Cannes jusqu'aux sommets de la Serie A, en passant par l'équipe de France, Sébastien Frey s'est livré au micro d'Elvin de Fazio et
de 90min au cours d'un long entretien où il retrace sa carrière, évoque
les légendes qu'il côtoyé ou affronté, de Roberto Baggio à Gianluigi
Buffon, en passant par Zlatan Ibrahimovic, Francesco Totti ou Alessandro
Del Pierro, sans oublier le légendaire Ronaldo.

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