PORTRAIT : Qui est Eugénie Le Sommer, la grande revenante de l'équipe de France féminine de football
Par Axel Garric
La Coupe du monde féminine 2023 se rapproche jour après jour. Le moment idéal de s'intéresser sur les potentielles représentantes de l'équipe de France féminine. En ce lundi 15 mai, 90min fait le portrait d'Eugénie Le Sommer, l'expérimentée attaquante tricolore.
1. Des origines bretonnes
Eugénie Le Sommer est née le 18 mai 1989 à Grasse, dans les Alpes-Maritimes, mais a grandi en Bretagne. Son père, qui était policier, a entraîné sa famille à travers plusieurs mutations dans les Côtes-d'Armor puis le Morbihan. C'est là que la jeune Eugénie a commencé à jouer au football, à Plumergat. Après un court séjour en Dordogne, elle a rejoint le sport-études de Vannes et a joué pour l'équipe de Ploemeur. Par la suite, elle a signé avec le FC Lorient avant de rejoindre Saint-Brieuc.
2. Elle est la meilleure buteuse des Bleues
Eugénie Le Sommer s'est fait une véritable spécialité de mettre en difficulté les gardiens adverses au sein de l'équipe de France. Avec 88 buts marqués en 177 sélections, elle a non seulement dépassé le record de 81 buts établi par Marinette Pichon, qui était auparavant la deuxième meilleure marqueuse de l'histoire de l'équipe de France avant sa retraite en 2007, mais elle continue également d'augmenter ce nombre. Cette réalisation remarquable procure sans aucun doute une immense satisfaction à la joueuse originaire de Bretagne.
3. Lyonnaise de coeur
Depuis son arrivée à l'OL en 2010, Eugénie Le Sommer a accumulé les trophées, remportant notamment 6 Ligues des champions, 8 Coupes de France et 10 Championnats de France. Ses performances individuelles sont tout aussi impressionnantes, avec 287 buts marqués en 371 matchs. Elle a été la meilleure buteuse du championnat à trois reprises et a été élue meilleure joueuse de D1 à trois reprises également. Ces statistiques témoignent de l'efficacité redoutable de cette attaquante française.
4. Combat et programme pour les jeunes
Afin de promouvoir le football féminin et aider les jeunes joueuses à progresser, Eugénie Le Sommer organise des stages de perfectionnement en Bretagne pendant les vacances scolaires. Il y a plus de cinq ans, la joueuse de l'OL s'est lancée dans cette initiative destinée aux petites filles. Son objectif est de combattre les stéréotypes de genre et de permettre aux filles de jouer au football sans être limitées par des préjugés. Elle a partagé dans une interview à l'époque : "C'est mon combat. Je ne veux plus que les petites filles entendent : 'Vous n'avez pas le droit de jouer au foot'."
En tant qu'enfant, Eugénie Le Sommer se souvient qu'elle devait constamment prouver ses compétences et être meilleure que les autres. Aujourd'hui, son souhait est que les filles qui jouent au football soient respectées dans toutes les circonstances.
En plus de ses stages, elle utilise également Internet pour rendre le football féminin encore plus populaire et accessible aux filles. Elle partage des conseils techniques à travers des tutoriels vidéo, dans le but d'inspirer et d'aider les jeunes joueuses à développer leurs compétences.
5. Adepte des arts martiaux
Malgré sa passion pour le football, la mère d'Eugénie Le Sommer a encouragé sa fille à pratiquer un autre sport, le judo. Jusqu'à l'âge de 12 ans, elle a ainsi concilié la pratique des deux sports et est même devenue championne de judo de Bretagne.
Cependant, lorsqu'il a fallu faire un choix pour intégrer la filière sport-études, Eugénie avait déjà pris sa décision. Plutôt que de continuer le judo, elle a opté pour le football, préférant fouler les pelouses vertes et chausser des crampons.
6. Une histoire de drapeau
Lors des Jeux olympiques de 2012, Thierry Le Sommer, le père d'Eugénie Le Sommer, a attiré l'attention des vigiles du stade alors qu'il soutenait sa fille en arborant un drapeau breton en tribune.
Il a été contraint de ranger le drapeau après que les vigiles lui ont rappelé que seules les nations participantes étaient autorisées à exhiber leur drapeau. Thierry Le Sommer avait raconté à l'époque dans le journal Ouest-France : "Ils m'ont obligé, très fermement, à relâcher le drapeau et à le ranger. Ils ont prévenu la police et ont tenté de me sortir manu militari du stade".
Cependant, il a souligné que le drapeau breton leur permettait de se faire repérer par Eugénie dans les tribunes et qu'ils étaient fiers de leur région.
7. Une grande fratrie chez les Sommer
Eugénie Le Sommer a grandi au sein d'une famille nombreuse, entourée de huit frères et sœurs. Dès l'âge de 2 ans, elle a commencé à jouer au football dans le jardin, préférant frapper dans un ballon plutôt que de jouer à la poupée comme ses sœurs. À l'âge de 4 ans, elle a rejoint son premier club de football.
"Je disais tous les jours à ma mère que je voulais jouer au foot. Elle a fini par m’inscrire". Sa maman était alors plutôt réticente. "Elle a joué quand elle était jeune et elle a mal vécu les a priori et l’image négative donnée au foot féminin à l’époque", a confié la Lyonnaise.
8. Mariage et projet de famille
Âgée de 33 ans, Eugénie Le Sommer se rapproche doucement mais sûrement de sa fin de carrière, mais elle ne l'envisage pas encore. La joueuse a expliqué que "’envie d’avoir un enfant est la raison qui [lui] fera arrêter le football".
"Je veux en avoir, même s’il est difficile de se dire qu’il faudra mettre sa carrière entre parenthèses durant au moins un an. Rien n’est fait pour nous accompagner. Et nous devons attendre la fin de notre carrière, vers 36 ou 37 ans, pour envisager la maternité".
Eugénie Le Sommer partage sa vie avec Florian Daniel depuis 13 ans. Ils se sont mariés le mardi 11 août 2020, scellant ainsi leur union.
Si la joueuse lyonnaise s'est fait un nom en tant que footballeuse professionnelle, son mari est également impliqué dans le domaine du sport. Titulaire d'un master en management des organisations sportives, il a notamment joué un rôle dans l'organisation de l'Euro 2016 en France, où il occupait le poste de coordinateur du programme "Volontaires".
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