PORTRAIT : Qui est Griedge Mbock, la taulière de la défense de l'équipe de France féminine de football
Par Ilies Peeters
A quelques mois de l'ouverture de la Coupe du Monde féminine en Australie et Nouvelle-Zélande, 90min se penche sur la défenseure de l'équipe de France, Griedge Mbock. Son enfance, sa carrière, ses origines camerounaise, découvrez le portrait d'une joueuse passionnante.
1. Elle a toujours voulu être footballeuse
Née le 26 février 1995, Griedge Mbock a toujours été passionnée de football, et a voulu en faire son métier dès son plus jeune âge. Malgré le fait d'avoir grandi à une époque où les filles et le foot ne faisaient pas forcément bon ménage, l'originaire de Brest avait déjà les idées claires dès son enfance.
Dans une interview accordée à Brest Actu il y a un peu moins d'un an, la défenseure revenait sur son ambition bien précise, et ses débuts dans le football.
A la question "que répondiez-vous quand on vous demandait ce que vous souhaitiez faire plus tard" Mbock répondait clairement : "je disais footballeuse ! Et j’étais sérieuse. Petite, je voulais déjà jouer en équipe de France, mais je pensais que j’aurais dû jouer avec les garçons (rire). Avant de rejoindre Saint-Brieuc, à 14 ou 15 ans, je jouais avec les gars. Au SC Pontanézen d’abord, puis à l’AS Brestoise."
2. Petite, Mbock s'entrainait avec les garçons, dont son frère
Comme Mbock le dit elle-même, elle a commencé sa carrière en s'entrainant avec les garçons. La Française a débuté le football au FC Pontanézen (Finistère), où il n'y avait pas d'équipe féminine. Griedge Mbock prenait énormément de plaisir à évoluer avec ces garçons, dont son frère.
En dehors des entrainements, elle se rappelle qu'elle jouait également beaucoup avec son frère et ses amis. "J’ai commencé très jeune, petite déjà je jouais dans le quartier avec mon grand frère qui m’a transmis sa passion, et m’a toujours intégrée partout, dans le quartier, à l’école, en club. J’ai donc eu plus de facilités à trouver ma place" confie-t-elle. Aujourd'hui, son frère Erwan est d'ailleurs professionnel, et il évolue aujourd'hui à Gueugnon. Son petit frère Hianga'a est également pro, et joue à Brest.
En U14, elle rejoint enfin une équipe féminine, à sa grande tristesse à l'époque. "La première fois que j'ai du faire des détections avec des filles, j'ai pleuré. J'ai dit à ma mère que je ne voulais pas y aller !" dit-elle au Télégramme.
3. Sa mère est une grande source d'inspiration
Très proche de sa famille en générale, Griedge Mbock a une immense reconnaissance pour sa mère.
Elle qui l'a soutenue dans sa vocation à jouer au football malgré les difficultés pour une fille de s'imposer dans un tel milieu a tout le respect de sa fille.
"Je me suis surtout inspirée de ma mère qui est une personne très humble, généreuse, forte et indépendante. Elle nous a toujours poussés, mes deux frères et moi, à faire ce qu’on voulait, sans négliger le reste, les études ou autre. Elle a toujours soutenu notre passion, elle est toujours venue nous voir en match, en tournoi, etc. Si nous sommes arrivés à ce niveau-là, c’est en partie grâce à elle. Son exemple, son comportement, m’ont inspirée, et je la remercie pour tout cela" explique la joueuse dans une interview accordée à RedBull.
4. Un professeur au collège a tenté de la freiner
Malgré toutes les difficultés que Griedge Mbock a rencontré avant de se hisser au niveau professionnel et jusqu'à l'équipe de France féminine, la défenseure a toujours gardé sa motivation, et sa volonté est resté intacte.
Un force mentale de fer lui a permis d'atteindre son rêve, et ce même si certaines personnes ont tenté de l'éjecter de cette trajectoire.
"Je me souviens d’une prof de maths en 4ème, en section sport études, qui m’avait dit ainsi qu’à mes amies : « Si vous aviez déjà dû signer dans un centre de formation, vous ne seriez plus là. » Elle voulait que l’on travaille plus en classe, ce qui est normal, mais elle ne comprenait pas que l’on pouvait aussi s’épanouir dans notre passion. Mais moi, je savais où je voulais aller" explique-t-elle.
5. Elle a connu une terrible blessure
Le 6 septembre 2022, la défenseure de l'Olympique Lyonnais a subi une terrible blessure. A l'occasion d'un match contre la Grèce avec l'équipe de France, Mbock s'est blessée toute seule : Sa jambe droite s'est plantée dans le sol, et son genou droit a totalement cédé.
Elle qui avait déjà été éloigné des terrains durant de longs mois en 2021 suite à une rupture du tendon d'achille puis une rechute, a été victime d'une luxation du genou.
Un terrible handicap qui la maintient encore éloignée des terrains. Si elle a repris la course il y a de cela plus d'un mois, Mbock est entré dans une véritable rush pour participer à la Coupe du Monde féminine, qui débutera en juillet prochain en Australie et Nouvelle-Zélande.
6. Fière de ses origines camerounaises
Française d'origine camerounaise, Griedge Mbock tient en haute estime le pays de ses ailleuls. Par exemple, elle confirme que son plat préféré est le Ndolé, une recette africaine à base du légume appelé ndolé, de viande et d'arachides.
Malgré tout, elle n'a pas fait preuve de pitié lorsqu'elle a affronté les Lionnes Indomptables avec l'équipe de France.
"Il faut savoir qu’il n’y a pas très longtemps on a joué contre le Cameroun, et j’avais mis un doublé, donc… (rires) Il y aurait forcément une marque de respect car c’est une équipe que j’ai dans le cœur, mais pour montrer du respect, il faut jouer à fond, donner son maximum. C’est comme cela que je les honorerais" dit-elle.
L'an passé, Mbock a passé ses vacances au Cameroun. Elle a profité de l'occasion pour rendre une visite amicale à Samuel Eto'o, président de la fédération camerounaise de football et légende du pays.
7. Elle ignorait l'existence de l'équipe de France quand elle était jeune
Née à une époque où le football féminin n'était pas forcément très médiatisé, Griedge Mbock reconnait que quand elle était jeune, elle ignorait totalement l'existence d'une équipe de France féminine.
"Quant j’étais petite, je ne savais pas qu’une équipe de France féminine existait. C’était mon rêve d’aller en équipe de France, mais je pensais que les meilleures filles allaient jouer avec des garçons (rires). J’étais complètement à l’Ouest" sourit-elle dans un entretien accordé au Télégramme.
Aujourd'hui, son opinion a bien changée, notamment grâce à ses 71 apparitions sous le maillot Bleu.
8. En dehors du foot, Mbock a un passe-temps bien particulier
Chaque footballeur, homme comme femme, passe son temps libre comme il le souhaite. Certains s'essayent à d'autres sports, d'autres profitent de leurs proches ou regardent des séries télévisées.
Pour Griedge Mbock, la meilleure façon de se distraire lorsqu'elle n'est pas sur un terrain de football, c'est de remplir des sudokus. "J’aime beaucoup le sudoku. J’y joue souvent, et ça me détend" avoue-t-elle à la surprise générale.
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