PORTRAIT : Qui est Kenza Dali, l'atout expérimenté du milieu de l'équipe de France féminine de football

Kenza Dali, pionnière de l'Equipe de France de foot féminine.
Kenza Dali, pionnière de l'Equipe de France de foot féminine. / Catherine Steenkeste/GettyImages
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Alors que l'ouverture de la Coupe du Monde féminine en Australie et en Nouvelle-Zélande approche, 90min s'intéresse à Kenza Dali. L'internationale française est l'une des joueuses les plus expérimentées de l'Équipe de France, et aura sans doute un rôle important à jouer. Portrait.

1. Formation à la Lyonnaise, une chance

Née à Sainte-Colombe, dans le Rhône, Kenza Dali est un pur produit de l'Olympique Lyonnais. Formée chez les Gones dès l'âge de 11 ans, l'internationale française intègre le sport-étude du club avant de signer pro à 16 ans. Une précocité rare pour son époque, même si la milieu de terrain a très vite été une surdouée.

"J’ai eu la chance d’avoir un président, Jean-Michel Aulas, qui a investi très tôt dans le football féminin. C’est un visionnaire. Lyon était vraiment en avance par rapport aux autres clubs. Son sport-étude est l’un des meilleurs. Effectivement, j’ai eu la chance de grandir dans la région où tout se passait. Je suis chanceuse d’être Lyonnaise", avait-elle déclarée à Konbini, consciente de la qualité du centre de formation de l'OL.

Malgré son attachement pour sa ville natale, Kenza Dali n'aura jamais vraiment exploité tout son potentiel à Lyon. Après avoir signé pro, la joueuse de 32 ans ne joue qu'une seule rencontre avec son club formateur de 2007 à 2010. En juillet 2016, elle signera son retour chez les Gones, mais ne participera qu'à six petits matchs, gênée par les pépins physiques notamment.

2. Une blessure au genou fatale dans sa carrière

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Les blessures comme obstacles. / FRANCK FIFE/GettyImages

Kenza Dali n'a rien pu faire quand en septembre 2016, son genou gauche craque. Lors de France - Albanie, la joueuse s'écroule après avoir reçu un tacle assassin. À l'arrivée, une blessure qui aurait pu lui coûter sa carrière. Éloignée des terrains pendant quasiment 2 ans, l'internationale française ne lâche rien, et fait preuve d'une force mentale hors du commun.

"J’avais l’impression qu’on m’avait enlevé une partie de moi-même. Ce n’est pas le genre de blessure qui fait mal uniquement quand tu joues au foot, la douleur est tout le temps présente. Je ne pouvais même plus conduire. J’ai vu plein de spécialistes, ils n’y croyaient plus", raconte-t-elle à Konbini.

Pour Kenza Dali, arrêter sa carrière n'était pas une option, encore moins si cette décision n'était pas la sienne : "Psychologiquement, j’avais trop mal. Ce qui m’a porté, c’est la passion. Je me disais que j’allais rejouer. C’était mon échappatoire. Le football, c’est toute ma vie. Si je ne l’aimais pas, j’aurais lâché l’affaire et fait autre chose. Je me suis toujours dit que le jour où j’arrêterai, ce serait ma décision, pas celle d’un docteur".

3. Une escalope de poulet dans la chaussure pour atténuer la douleur

Kenza Dali
Kenza Dali avec Aston Villa. / Cameron Smith/GettyImages

L'anecdote est folle. Quelques mois avant le Mondial 2019, Kenza Dali se fracture l'orteil à cause d'un fer à repasser. Le temps presse et la milieu de terrain est prête à tout pour participer à la Coupe du Monde devant la France entière. Alors, elle décide de s'inspirer de la méthode Patrice Evra, qui consiste à placer une escalope de poulet dans la chaussure pour atténuer la douleur de sa fracture à l'orteil.

"Je me suis fait tomber un fer à repasser sur le pied, ce qui m'a valu une fracture déplacée d'un orteil. J'ai tout tenté pour jouer cette Coupe du monde. J'ai fait des injections pour endormir la surface de mon pied. En plus, mon kiné m'a dit de mettre du blanc de poulet dessus car cela amortissait les chocs. Nike m'avait fait une chaussure plus grande pour mon pied droit et je me suis entraînée pendant 45 minutes comme ça, avec un blanc de poulet dans la chaussure", racontait Kenza Dali au Figaro.

Une drôle d'anecdote qui souligne également toute la détermination de Kenza Dali pour retrouver les pelouses. Trop souvent, durant sa carrière, les pépins physiques auront mis son mental à rude épreuve. Mais à chaque fois, grâce à sa motivation, son travail et son entourage qu'elle vante très régulièrement, l'internationale française s'est relevée pour encore mieux revenir.

4. Son amour fou pour l'Angleterre

Après l'Olympique Lyonnais, Rodez, le Paris Saint-Germain ou encore Dijon, Kenza Dali a quitté l'Hexagone pour l'Outre-Manche. Jamais, l'actuelle joueuse d'Aston Villa n'a caché son amour pour l'Angleterre. Pour elle, c'est le paradis du foot. Surtout lorsqu'elle débarque à Londres, en signant à West Ham à l'été 2019.

"Pour quelqu’un comme moi, qui aime la mode et la vie dans une grande métropole, Londres est une ville de fou. Il y a toujours quelque chose à faire. L’Angleterre, c’est aussi des supporters magiques. Quand tu discutes avec eux, le foot, c’est toute leur vie, ils sont loyaux. Ils organisent leurs week-ends en fonction du match de leur équipe. Ce sont des passionnés, j’aime trop", expliquait-elle en arrivant en terre anglaise.

Depuis, Kenza Dali a connu deux autres clubs anglais : Everton et Aston Villa. Le premier, situé à Liverpool, est "le prototype de la ville de football". Lors de son passage chez les Toffees, la Française rapporte : "N’importe quel jour de la semaine, tu sais que tu vas croiser des personnes en maillot. Il y a des pubs uniquement pour les matchs. Ce sont les clubs qui font la ville. Pour quelqu’un comme moi, qui vit football, c’est génial".

Aujourd'hui à Birmingham, du côté d'Aston Villa, la milieu de terrain semble s'éclater dans l'entrejeu des Villans. En Angleterre, le football féminin est beaucoup plus pris au sérieux qu'en France. Il est également plus médiatisé et plus soutenu par les clubs. Ce qui explique sûrement les bonnes performances d'une Kenza Dali revigorée depuis son arrivée au Royaume-Uni.

5. Apparaître dans FIFA, une consécration

Kenza Dali
Kenza Dali, jouable sur FIFA. / Harriet Lander/GettyImages

"La première fois que j'ai pu me voir dans FIFA avec l'équipe nationale, en 2016, je me suis dit que c'était lourd ! C'était trop bien ! Quand ton avatar est créé, ils te mettent les capteurs et c'est trop bien. La manière dont ils font l'avatar, tu as plusieurs caméras qui tournent autour de toi", confiait Kenza Dali à 90min en novembre dernier.

Même si la lecture est l'une de ses activités préférées, la milieu d'Aston Villa n'en reste pas moins une joueuse du célèbre jeu FIFA. "Je ne passe pas énormément de temps sur les jeux. Mais j'aime trop le foot, donc je joue à FIFA ! On joue à FIFA en déplacement aussi. C'est de la compétition et on adore la compétition (rires). Je trouve ça génial. On avait déjà nos avatars avant en tant que joueuses internationales. C'est en 2016 que les joueuses ont été introduites dans le jeu. Mais c'est différent avec le club ! C'est différent de se voir avec le maillot que tu portes le plus au quotidien."

On le sait, le FIFA 24 prochain permettra aux joueuses féminines d'être inclues dans le mode le plus joué au monde : FUT. Ainsi, il sera possible d'obtenir dans des packs, des femmes qui évoluent dans les nombreux clubs en Europe. Une grande nouveauté qui viendra révolutionner le jeu-vidéo de sport le plus connu de tous.

6. Une modèle auprès des nouvelles générations

Il y a peu, Kenza Dali a fêté sa 50ème sélections en Bleues. Histoire d'entrer encore un peu plus dans l'histoire récente de l'Équipe de France. Véritable modèle de réussite à travers un parcours semé d'embuches, l'ancienne joueuse d'Everton est un exemple à suivre pour les nouvelles générations.

"Je ne le prends pas comme une responsabilité. Je le prends comme une opportunité. Je ne me dis pas qu'il faut que j'inspire les gens. Je me dis qu'il faut rester soi-même et si ça inspire les gens tant mieux. Ce n'est vraiment pas un rôle. Je suis juste moi et si des filles ont des questions, j'essaye toujours de répondre sur mes réseaux. J'ai plein de messages. Franchement, ce n'est même pas un cliché de dire ça. J'ouvre mes DM et je ne vois que des jeunes filles me demander : "comment, moi aussi, je peux devenir footballeuse pro ?", "quels sont tes conseils ?" etc...

Je leur dis toujours de garder cette flamme. Pour ma part, j'ai toujours cette flamme quand je joue. Le jour où je ne l'aurai plus, je penserais à arrêter. Je joue toujours comme quand j'avais 15 ans. J'ai toujours cet amour du foot. Je vais dans les stades et je regarde tout : les petits, les grands...

J'aime trop le foot. Et je leur dis toujours de ne pas être aveuglées par ce qu'elles peuvent voir sur les réseaux sociaux. Gardez cette passion et cette passion vous conduira à de grandes choses. Ne perdez pas cette passion !".
Des propos sincères recueillis par 90min. Nul doute que la carrière de Kenza Dali continuera à inspirer encore de jeunes femmes qui rêvent de percer.

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