PORTRAIT : Qui est Kingsley Coman, l'attaquant de l'équipe de France et redoutable joueur d'échecs
- Kingsley Coman évolue au poste d'ailier droit au Bayern depuis 2015
- Sa vitesse et son jeu rythmé ont fait de lui l'un des meilleurs attaquants de Bundesliga
- Il devrait logiquement faire partie de la liste de Didier Deschamps pour l'Euro 2024
Par Samuel Wagon
Né à Paris d'une famille originaire de la Guadeloupe, Kingsley Coman a inscrit son nom dans l'histoire du football européen. Tel un roi de la Bundesliga, c'est bel et bien lui le king du couloir droit. Ailier du Bayern Munich depuis 2015, l'international français impressionne toujours autant les supporters bavarois grâce à son style de jeu et sa vitesse fracassante qui en ont fait sa marque de fabrique.
Pressenti pour accompagner les Bleus en Allemagne pour l'Euro 2024, Kingsley Coman est devenu l'un des jokers indispensables dans le jeu de Didier Deschamps. Portrait.
1. Kingsley, "la fusée", Coman
Kingsley Coman n'est pas un joueur difficile. Tout ce qu'il demande, c'est un couloir, le droit de préférence, qu'il soit vide ou bien protégé par un latéral, cela ne lui pose aucun problème. Car oui, Kingsley Coman est un rapide qui a besoin d'espace pour exercer son art. Son jeu se base principalement sur sa vitesse fulgurante qui a causé bien des soucis aux défenseurs qui lui ont fait face. Flashé à 35,7 km/h, il a été élu joueur le plus rapide de Bundesliga en 2019. Une pointe de vitesse impressionnante dont lui seul à le secret. Mais le plus spectaculaire reste son accélération, il est l'un des joueurs les plus explosifs du monde. Un pas de travers et Kingsley Coman sera déjà trop loin. Des capacités qui lui ont rapidement valu un surnom : "la fusée".
Coman ne se résume pas à un sprinteur, son jeu au pied est tout aussi crucial dans une équipe. Doté d'une large palette technique, si sa vitesse ne suffit pas, ses dribbles feront aussi bien l'affaire. En tant que droitier, il peut tout aussi bien occuper le couloir gauche même si le droit a sa préférence. Contrairement à beaucoup d'ailiers, Kingsley Coman n'est pas reconnu pour son sens du but mais davantage pour sa capacité à éliminer avant de servir ses coéquipiers de son bon pied. En effet, le tricolore est un joueur plutôt altruiste : en témoignent ses 68 passes décisives en carrière contre 65 buts.
Son volume de course colossal lui permet également de jouer le rôle de piston, même en équipe de France. Lors de la victoire écrasante des Bleus face au Kazakhstan (8-0), qui a notamment qualifié notre pays pour la Coupe du Monde au Qatar, Kingsley Coman se confiait sur son nouveau poste dans les colonnes de So Foot. "Je pourrais prendre le ballon et faire deux ou trois virgules par match, c’est un geste que je maîtrise, mais ça fait un peu cirque Pinder. Au Bayern, je suis dans un club très sérieux, on doit gagner des trophées, et je me dois d’être efficace. Enchaîner trois passements de jambes, ça va ralentir le jeu. Dribbler tout le monde puis revenir en arrière, ce n’est plus possible. Le plus important, c’est la victoire et non le spectacle. J’essaie de concilier les deux, mais la rationalité l’emporte", détaillait le Bavarois.
2. Le Titi Parisien
L'histoire d'amour entre Kingsley Coman et le football commence très tôt, à l'âge de 6 ans dans le petit village de Moissy-Cramayel en Seine-et-Marne (77). Il fait ses premiers pas sur la pelouse à l'US Sénart-Moissy avant d'intégrer le Camp des Loges à seulement 9 ans, en 2005. Il rejoint le centre de formation du Paris Saint-Germain sous l'impulsion de son père, grand supporter du club. Kingsley Coman va doucement faire ses armes dans la capitale avant de prendre du galon en grandissant. En 2011, il termine troisième de la Coupe nationale des Ligues U15 en Rouge et Bleu aux côtés de Moussa Dembélé et Jonathan Bamba. Des performances qui taperont dans l'œil de la fédération puisqu'il intègre l'équipe de France U16 quelques mois plus tard.
En 2013, Kingsley Coman atteint un moment clé dans sa jeune carrière de footballeur. Le Paris Saint-Germain l'appelle dans l'équipe première face à Sochaux en championnat. En remplaçant Marco Verratti à la 87e minute, il devient alors le plus jeune joueur de l'histoire du club à faire ses débuts en Ligue 1, un record aujourd'hui détenu par Warren Zaïre-Emery. En 2014, malgré les titres décrochés en championnat, en Coupe de la Ligue et le Trophée des Champions, Coman refuse le contrat professionnel par peur de manquer de temps de jeu et s'engage finalement à la Juventus Turin librement. Il ne reste qu'un an en Italie et se fait prêter la saison suivante au Bayern après avoir remporté la Serie A. Deux ans de prêt plus tard, les Bavarois sont conquis et s'attachent définitivement ses services en 2017 pour 21 millions d'euros.
3. L'épopée bavaroise
Cela fait maintenant 9 ans que le Français et son club filent le parfait amour. Titulaire indiscutable sur le couloir droit, Kingsley Coman s'est rapidement avéré indispensable dans le XI bavarois. Dans un club où la concurrence est de taille, Gnabri, Sané, Tel, Musiala... Coman a su s'imposer aux yeux de son coach. "Si Kingsley est en pleine possession de ses capacités physiques, il est essentiel dans notre jeu. C'est un joueur complet et capable de faire la différence à tout moment", déclarait Tuchel à la presse Allemande.
Le Bayern est une véritable institution dans laquelle la performance est plus que jamais attendue. Et les Français qui y sont passés l'ont très bien assimilé. Kingsley Coman, tout comme Franck Ribéry avant lui, ont gravi les échelons un à un pour finalement atteindre ce statut de titulaire. Huit ans se sont écoulés depuis son arrivée en provenance de la Juventus et aujourd'hui, le tricolore incarne parfaitement l'ADN du club bavarois sur et en dehors des terrains. Très apprécié par les supporters, il fait aussi bien l'unanimité parmi ses coéquipiers. A l'image de Joshua Kimmich, Leon Goretzka, Thomad Müller ou encore Manuel Neuer, Kingsley Coman bénéficie du statut de cadre qui lui permet de faire entendre sa voix dans dans le vestiaire.
En 291 matches en Bavière, le numéro 11 compte 63 buts et 66 passes décisives. Engagé jusqu'en 2027, il est bien parti pour dépasser le record de longévité d'un Français au club, détenu par Franck Ribéry qui a fait le bonheur des Munichois pendant près de 12 ans et 425 apparitions sous la tunique rouge.
4. Le joker de Didier Deschamps
Passé par les équipes U16, U17, U18, U19 et espoirs avec l'équipe de France, Kingsley Coman débarque finalement dans l'équipe première en novembre 2015, face à l'Allemagne en amical (victoire 2-0). Coman découvre le Stade de France en Bleu une vingtaine de minutes, rentré à la place d'Anthony Martial. Depuis ce jour, Coman n'a presque jamais manqué un rassemblement excepté, si ce n'est le plus gros, la Coupe du Monde 2018 durant laquelle il était blessé. Une longévité qu'il doit à son tranchant dès lors qu'il est sur la pelouse.
Cependant, 9 ans après sa première cape, Kingsley Coman n'a jamais hérité d'un poste fixe. Le couloir droit a longtemps été occupé par Antoine Griezmann avant qu'il ne le cède à Ousmane Dembélé pour rejoindre le milieu de terrain. A gauche, un certain Kylian Mbappé qui n'est pas prêt de quitter la feuille de match. Il a donc fallu faire des choix dans cette équipe de France. C'est ainsi que Didier Deschamps a décidé d'en faire son joker. Un atout maître du banc tricolore qui peut largement faire la différence dès son entrée en jeu. En 2024, Coman compte 55 apparitions en Bleu et 27 titularisations et en tant que titulaire, il n'a connu que 3 défaites pour 19 victoires et 5 nuls, soit un taux de 70% de victoire. A noter que Kingsley Coman n'a jamais disputé 90 minutes en équipe de France et a toujours été remplacé avant le coup de sifflet final.
Le Français est aujourd'hui à l'aise avec ce rôle de supersub. Il l'avait lui même confié en conférence de presse après sa titularisation face aux Pays-Bas lors des éliminatoires de l'Euro (2-1). "Je ne pense pas avoir joué tout le match, je n'ai jamais joué de match complet avec l'équipe de France (…) Je sais que mon jeu n'est pas focalisé sur les statistiques et si tout le monde ne pense qu'à ça, tu ne gagnes pas. Il faut un mix entre les joueurs décisifs et ceux qui font les courses pour les autres. Le football, ce n'est pas que les statistiques. Je ne vis pas pour les buts", avait déclaré le numéro 20 des Bleus.
RETROUVEZ TOUS LES DERNIERS PORTRAITS DES JOUEURS DE L'ÉQUIPE DE FRANCE
5. Très complice avec Thomas Tuchel
Aux commandes du club depuis mars 2023, Thomas Tuchel quittera officiellement le Bayern d'un commun accord d'ici la fin de saison. Entre temps, le technicien allemand a noué des liens forts avec le Français, qu'il respecte énormément. Indéboulonnable sous les ordres de Julian Nagelsmann, Kingsley Coman n'a pas mis beaucoup de temps à gagner la confiance de son coach. Après son arrivée en cours de saison l'année dernière, le Français avait raconté sa première rencontre avec Thomas Tuchel. A ce moment-là, l'entraîneur n'avait toujours pas digéré l'élimination du PSG (dont il était le coach à l'époque, ndlr) en finale de la Ligue des Champions 2020 face au Bayern. Pour rappel, Kingsley Coman avait offert la coupe aux grandes oreilles aux Bavarois en inscrivant l'unique but de la rencontre de la tête.
"Quand je l’ai vu pour la première fois, quand je suis revenu de l’équipe nationale, il m'a directement parlé de la finale de Ligue des Champions face à son PSG. Il m’a donné une petite gifle ! Il m’a dit : "j’ai perdu la finale de la Ligue des Champions, c’est vrai, mais maintenant il faut qu’on en gagne une ensemble". C’est bien, c’est comme ça le football, tout peut arriver et ce serait génial si nous pouvions gagner la Ligue des champions ensemble", a confié l'ailier droit. Depuis, les deux hommes s'entendent à merveille et Coman a brillé durant les phases de poules de cette nouvelle campagne européenne. Absent au match aller face à la Lazio (0-1), Kingsley Coman espère que son club poursuivra l'aventure sans son aide jusqu'à son retour, estimé au mois d'avril.
6. Chasseur de titres
Ce n'est peut-être pas la première chose à laquelle on pense quand on parle de Kingsley Coman, pourtant l'attaquant du Bayern est un véritable collectionneur de trophées. Il est le 2e Français le plus décoré de l'histoire avec 27 titres au compteur, derrière Karim Benzema et ses 32 titres. En plus de tous ses succès, Coman est à l'origine d'une statistique affolante : il n'a jamais disputé une saison sans gagner le championnat dans lequel il évolue. Pour faire court, durant ses 11 saisons en pro, il a remporté 11 fois le championnat national, un 100 %. Dans le détail : il a remporté deux fois la Ligue 1 avec le Paris Saint-Germain, une fois la Serie A avec la Juventus et 8 fois la Bundesliga avec le Bayern. Certains lui comptent même un deuxième titre avec la Juve lors de la saison 2015/16 puisqu'il a disputé un match avec les Bianconeri (qui ont décroché le titre), avant de rejoindre Munich.
A tout cela s'ajoute évidemment une Ligue des Champions en 2020 dont il a marqué le but de la victoire, et pléthore de coupes nationales. Cette année, tout est remis en question. Avec la saison stratosphérique du Bayer Leverkusen, le Bayern est loin d'être assuré de décrocher le titre. A contrario, son coéquipier Harry Kane, qui a rejoint le Bayern l'été dernier, n'a quant à lui jamais remporté un titre en championnat. D'ici la fin de la saison, l'une de ces deux séries se terminera, et les supporters bavarois espèrent de tout cœur briser la malédiction de leur numéro 9.
7. L'incroyable histoire de son prénom
C'est un prénom pour le moins original. En 2024, les Kingsley ne courent pas vraiment les rues et l'international français incarne probablement l'inspiration de tous les parents qui ont souhaité nommer ainsi leur nouveau-né. Et depuis 2015, ce prénom a connu un véritable boom dans les maternités, au même moment que l'explosion de Coman.
Né en 1996 à Paris, ses parents n'avaient pas à l'époque de figure du football professionnel pour trouver un prénom à leur fils. C'est en lisant un article émouvant paru dans Le Parisien, traitant d'un réfugié africain qui tentait de rejoindre l'Europe, que Christian et Katia Coman ont fait leur choix. "Ce jour-là, je lisais un article dans Le Parisien qui racontait l'histoire de clandestins africains qui avaient pris un bateau pour tenter de rejoindre l'Europe. Les marins avaient voulu les jeter par-dessus bord. L'un d'entre eux s'appelait Kingsley et son destin m'a ému", avait expliqué le père.
A l'époque, alors que sa mère était enceinte, ses deux parents n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur un prénom définitif. Le père, fait part de cet article à sa compagne. "J'ai parlé de cette histoire, et du prénom à ma femme, et elle a aimé. Et puis les initiales correspondaient à celles de sa mère, qui se prénomme Katia. Depuis tout petit, on l'appelle King mais je ne sais pas s'il sera couronné roi." Aujourd'hui, Kingsley Coman est le 2e français le plus titré de l'histoire. Christian et Katia Coman ont (presque) vu juste, le King a été fait Prince, en attendant peut-être d'être roi.
8. Un très bon joueur d'échecs
C'est une passion qu'il partage avec plusieurs de ses coéquipiers tricolores tels qu'Olivier Giroud et N'Golo Kanté. Invité de l'émission En Apparté sur Canal, Kingsley Coman révélait son amour des échecs en novembre dernier. Plus qu'un hobby, un exutoire dès lors qu'il n'est pas sur une pelouse. "C’est un jeu que j’aime beaucoup, ça me permet de m’évader, a-t-il poursuivi. Je me suis calmé un peu car pendant un moment j’étais vraiment à fond, je jouais énormément. Je veux que ce soit une thérapie pour moi plus qu’un autre sport", s'est il confié.
Un amour des échecs mais pas de l'échec puisque Kingsley Coman aurait tout-de-même un petit niveau. "Oui, je maîtrise très bien. Après je vais pas être prétentieux, je ne connais pas votre niveau", avait-il répondu à la voix off de l'émission sur son niveau de jeu. Ainsi, lors des temps calmes à Clairefontaine, il s'adonne à la pratique avec quelques uns de ses compatriotes. "Il y a deux trois joueurs qui jouaient, dont N’Golo Kanté. J’ai souvent joué contre lui, il avait un bon niveau. Je joue aussi avec Olivier et je le bats. Je suis un peu meilleur tactiquement", s'amuse l'attaquant.
9. L'Euro 2024 dans le viseur
Sans surprise, Kingsley Coman devrait faire partie de la liste de 23 pour disputer l'Euro 2024 en Allemagne avec les Bleus. Ainsi, l'ailier droit disputerait son troisième Euro avec l'équipe de France. En revanche, il devrait toujours bénéficier de ce statut de joker. Avec Kylian Mbappé à gauche, Olivier Giroud ou Randal Kolo-Muani en pointe et Ousmane Dembélé à droite, Kingsley Coman aura difficilement sa place dans le XI type de Didier Deschamps.
En cas de victoire d'emblée face à l'Autriche, la question de la titularisation pourrait davantage se poser pour le Bavarois. Une occasion unique cet été en Allemagne de prouver son importance dans l'effectif tricolore. En attendant, "DD" devra faire sans lui lors des deux prochaines échéances face au Chili et à l'Allemagne en amical suite à sa blessure avec le Bayern. Retour prévu fin avril dans l'espoir d'être pleinement opérationnel pour tenter de décrocher son premier titre avec l'équipe de France.
De l'AS Cannes jusqu'aux sommets de la Serie A, en passant par l'équipe de France, Sébastien Frey s'est livré au micro d'Elvin de Fazio et de 90min au cours d'un long entretien où il retrace sa carrière, évoque les légendes qu'il côtoyé ou affronté, de Roberto Baggio à Gianluigi Buffon, en passant par Zlatan Ibrahimovic, Francesco Totti ou Alessandro Del Piero, sans oublier le légendaire Ronaldo. Abonnez-vous à notre chaîne Youtube !