Pourquoi l'OL n'arrive jamais à enchaîner
Par Thomas Clerbout
C'est un sujet qui devient récurent quand on parle de l'Olympique Lyonnais cette saison. Actuels 10èmes de Ligue 1, les Lyonnais vivent une saison catastrophique qui pose bon nombre de questions aux observateurs. Dont la plus récurrente : pourquoi l'OL n'arrive jamais à enchaîner les bons résultats ? Voici quelques éléments de réponse qui peuvent expliquer les performances en dents de scie du club cette saison.
1. Des cadres trop irréguliers
Des joueurs de qualité, ce n'est pas ce qui manque à Lyon cette saison. En terme d'effectif, on parle peut-être de l'un des deux ou trois plus qualitatifs du championnat.
Mais alors, qu'est-ce qui explique que l'équipe se retrouve dans cette position à seulement 10 journées de la fin du championnat de Ligue 1 ?
Et bien notamment les performances en dents de scie de certains cadres. Que ce soit Lucas Paqueta, un coup rayonnant et l'autre totalement transparent, Toko Ekambi, un coup décisif et l'autre complètement maladroit devant le but ou encore Léo Dubois, capitaine censé être le moteur de l'équipe, qui n'évolue que très rarement à son meilleur niveau.
Autant de joueurs censés porter l'équipe, qui ne parviennent pas à assumer leurs responsabilités tout au long d'une saison. Dans ces conditions, il est compliqué d'espérer avoir de meilleurs résultats.
2. Une gestion d'effectif discutable
Les joueurs ne sont pas les seuls à blâmer, du moins, certains aspects du coaching de Peter Bosz peuvent laisser perplexe. L'exemple le plus concret est celui d'Houssem Aouar. Le milieu de terrain n'arrive pas à maintenir un niveau de performance constant cette saison.
Ecarté du 11 titulaire, le Français rentre souvent en cours de match mais ne parvient que très rarement à être performant. Il faut dire que le traitement qui lui est réservé n'est pas vraiment idéal pour espérer retrouver le niveau de jeu qu'on lui connaît.
En manque de rythme et de confiance, Peter Bosz n'aligne le joueur que très rarement et espère le voir retrouver son niveau. Pourtant, il est connu que l'aspect mental est très important pour un joueur qui est en manque de confiance. Le coach n'effectue finalement que très peu de turnover et n'implique pas l'entièreté de l'effectif, ce qui explique l'apport amoindri de certains joueurs, comme Houssem Aouar.
S'il y a bien une chose à pointer du doigt dans la gestion du coach néerlandais, c'est son manque d'implication des joueurs remplaçants dans le système mis en place.
3. Un manque d'exigence criant
Le manque d'exigence est un aspect qui va au-delà du sportif, c'est tout l'organigramme du club qui est concerné. Dans un club du standing de l'OL, l'erreur ne devrait pas être permise, ou du moins, pas à cette échelle. Cette saison en est la parfaite illustration.
Pour que le coach lui-même avoue être surpris de ne pas avoir été limogé, c'est que quelque chose ne va pas du côté de la direction. De même avec le départ en cours de saison du directeur sportif Juninho. Un club est une institution qui doit faire passer les résultats avant tout.
A Lyon, cela fait plusieurs années que les têtes dirigeantes, dont Jean-Michel Aulas, semblent dépassées par l'évolution du football moderne. Certains observateurs du club décrivent aussi un manque de sérieux et de rigueur à l'entraînement de la part de certains joueurs.
Autant d'attitudes qui ne sont pas tolérables et qui en découlent logiquement sur les résultats sportifs du club.
4. Un coach qui semble résigné
C'est une question d'interprétation, mais Peter Bosz ne semble plus avoir la même flamme qu'au début de saison. La fatigue des matchs peut rentrer en compte certes, mais son attitude et ses interviews laissent transparaître une forme de résignation qu'on ne lui connaissait pas jusque là.
A l'image de sa déclaration dans laquelle il se dit être surpris de ne pas avoir été remercié au vu des résultats catastrophiques de l'équipe. Le courant ne semble pas passer entre les joueurs et leur coach, ou alors un match sur deux.
C'est là tout le paradoxe de cette situation. Après une victoire convaincante face au FC Porto à l'extérieur, les Gones sont capables de s'incliner lourdement face à une équipe d'un niveau plus faible, qui plus est à domicile, face à leurs supporters.
Dans ces moments, c'est au coach de prendre les choses en main et de recadrer ses hommes. Pourtant, même en perdant trois buts à zéro à la mi-temps, aucun changement en terme d'animation ou de fond de jeu n'ont été mis en place.
5. Un groupe au mental friable
A plusieurs reprises cette saison, les Lyonnais se sont fait remonter au score, qui plus est dans les 20 dernières minutes de la rencontre. Comment ne pas pointer du doigt leur manque de concentration et cette impression de suffisance.
Au final, ce sont des points cruciaux qu'ont laissé filer les Gones, ce qui ne leur permet plus à l'heure actuelle de rêver de Ligue des champions la saison prochaine.
Leur seule porte d'entrée serait la victoire finale en Ligue Europa, chose on ne peut plus difficile que de tenir un match pendant 90 minutes.
De même, certains joueurs choisissent leurs matchs et ne mouillent pas avec la même intensité le maillot rhodanien à chaque rencontre.
6. Un cruel manque d'efficacité devant le but
Même si Peter Bosz n'a pas eu ce fameux numéro 9 polyvalent dont il rêvait tant, on ne peut pas dire que le secteur offensif des Gones s'apparente à un désert, loin de là.
Sur le papier, les Rouge et Bleu ont des joueurs offensifs plus qu'intéressants. Que ce soit pour Lucas Paqueta, Moussa Dembélé, Karl Toko Ekambi, Houssem Aouar, Rayan Cherki et Tino Kadewere entre autres, les attentes n'ont pas été remplies.
L'OL totalise 43,92 expected goals mais n'a marqué que 39 buts (-4,92). Un total bien trop faible quand on sait que des équipes comme Lille, Montpellier et Reims ont des ratios positifs.
Avec seulement 40 buts inscrits en 28 journées de championnat, l'OL a seulement marqué deux buts de plus que Bordeaux, actuelle lanterne rouge du championnat.