PSG - Aston Villa : Comment Unai Emery a placé les Villans en quart de finale de Ligue des Champions
- Aston Villa se déplace sur la pelouse du PSG ce mercredi (21h00).
- Les Villans ont éliminé le Club Brugge au tour précédent.
- Unai Emery retrouve le Parc des Princes et le PSG.
Par Quentin Gesp

Arrivé au chevet d'un club malade, dans les bas fonds du classement de Premier League à l'automne 2022, Unai Emery a changé le destin d'Aston Villa en replaçant le club sur l'échiquier européen.
Aston Villa. Un mastodonte aux 150 ans d'histoire, de trophées et de grandeur. Un club aussi à la recherche d'un premier titre national depuis 29 ans, au passé récent fait d'échecs et d'un passage en deuxième division. Ne vous y trompez pas, le destin des Villans a complètement basculé ces derniers mois. Le géant endormi du football anglais a bien décidé de se réveiller quelques mois après la Coupe du monde 2022, sous l'impulsion de son nouvel entraîneur, Unai Emery.
Le manager espagnol, débauché à Villarreal pour succéder au décevant mandat de Steven Gerrard, a réalisé l'impossible : mener Aston Villa en Ligue des Champions. Dans une Premier League toujours plus compétitive, rares sont ceux à pouvoir prétendre basculer la hiérarchie du "Big 6". Le club de Birmingham est venu rappeler qu'il était bien de ceux qui devraient constituer le club des six équipes les plus puissantes du championnat d'Angleterre, par la force de son palmarès.
Dès le mois d'octobre 2022, au moment de sa présentation officielle, Unai Emery avait donné le ton. "Je souhaite remporter un titre et mener Aston Villa en Europe", avait-il déclaré, alors que son nouveau club occupait la 16ème place de Premier League. Des mots forts, qui en avaient surpris plus d'un. De l'utopie, une illusion ou de la condescendance ? Aucun des trois. Un idéal et un cap bel et bien fixé pour l'ensemble de son mandat à la tête des Claret & Blue.
La culture sans excuse d'Unai Emery
En 25 matchs à la tête de Villa, Unai Emery aura mené son équipe à l'Europe dès sa première saison. Une performance qui relève quasiment de l'exploit. Celui d'avoir empoché 15 succès et 49 points en Premier League. Celui d'avoir affiché une régularité folle, en témoigne cette série de 10 matchs consécutifs sans défaite (8 victoires, 2 nuls), entre février et avril 2023.
La suite sera tout aussi idyllique. D'une demi-finale d'Europa Conference League à la quatrième place de Premier League, synonyme de qualification pour la Ligue des Champions, une première depuis 1983. La force des Villans ? Une régularité à toute épreuve. Depuis son arrivée à Birmingham, le manager espagnol a installé un climat ultra-professionnel, une "culture sans excuse", un souhait clair d'installer de manière pérenne Aston Villa au premier plan.
Pourcentage de victoires des managers d'Aston Villa au 21ème siècle
Manager | Pourcentage de victoires |
---|---|
John Gregory | 43,16% |
Graham Taylor | 31,67% |
David O'Leary | 35,88% |
Martin O'Neill | 42,11% |
Gérard Houllier | 38,89% |
Alex McLeish | 21,43% |
Paul Lambert | 29,57% |
Tim Sherwood | 35,71% |
Rémi Garde | 13,04% |
Roberto Di Matteo | 8,33% |
Steve Bruce | 45,10% |
Dean Smith | 41,04% |
Steven Gerrard | 32,50% |
Unai Emery | 53,85% |
Cette saison, l'inconstance dans les résultats et de sérieux problèmes défensifs ont impacté la première partie d'exercice des hommes d'Unai Emery. Moins efficaces face au but, plus perméables derrière, ils ont fait les frais de ce retour à l'ultra-compétitivité du duo Premier League - Ligue des Champions.
Moins créatifs, ils ont aussi souffert de la méforme d'un joueur clé de la saison dernière, Leon Bailey, couplée aux statistiques moins impactantes d'Ollie Watkins. Les blessures ont, elles aussi, joué un rôle dans ce début de saison convenable mais bien moins impressionnant que l'an dernier. Matty Cash, Tyrone Mings, Pau Torres, Jacob Ramsey, John McGinn, Boubacar Kamara, Amadou Onana, Ross Barkley, Leon Bailey, tous ont manqué au moins un mois de compétition.
Un parcours au-delà des espérances en Ligue des Champions
Mais la fameuse culture sans excuse répétée à l'envi par Unai Emery, c'est aussi s'adapter à un calendrier parfois capricieux, à des blessures à n'en plus compter. Sans jamais renoncer. En Ligue des Champions, les Villans, animés par l'esprit 1982, date de la victoire européenne du club de Birmingham, ont réalisé une campagne plus qu'honorable.
Certes, plus vernis au tirage que des clubs comme le PSG, les Claret & Blue ont malgré tout affiché un visage rayonnant. Vainqueurs du Bayern Munich (1-0), du RB Leipzig (3-2), du Celtic (4-2), ils ont fait davantage que de tenir tête à la Juventus (0-0), ont terrassé les Young Boys Berne (3-0) et battu Bologne (2-0). Seuls deux accrocs sont venus ternir un bilan impressionnant : une défaite dans de drôles de condition à Bruges (0-1) et un revers sans contestation contre l'AS Monaco (0-1).
Solidaires dans l'effort, les Villans ont aussi montré des qualités mentales dignes des meilleures équipes. En témoigne ce choc parfaitement géré contre le Bayern Munich pour leur grand retour en C1. Des qualités qui leur ont permis de se hisser parmi les huit meilleures équipes de la phase de ligue et de s'éviter un barrage.
En huitième, c'est le Club Brugge que Villa a retrouvé, les Belges créant la surprise pour effacer l'Atalanta Bergame. Un choc cette fois-ci plus que maîtrisé, avec un victoire (6-1) au cumul, malgré des difficultés connues à l'aller (3-1).
Emery, l'outsider ultime
Désormais plus créatif avec les arrivées hivernales de Marcus Rashford et Marco Asensio, Aston Villa a aussi gagné en expérience. Sans peur, le club fondé en 1874 a réalisé une campagne européenne déjà bien au-delà des espérances. Face au PSG, le groupe d'Unai Emery n'aura pas la moindre pression : il n'a rien à perdre. Au contraire des Parisiens, grands favoris de la double confrontation et attendus dans le dernier carré de la compétition, comme le deuxième plus gros prétendant à la victoire finale selon les statistiques d'Opta.
Mais Unai Emery est un spécialiste des coupes d'Europe et jouer un mauvais tour aux Parisiens doit certainement être une idée qui trotte dans un coin de sa tête. En 2021, il avait hissé Villarreal en demi-finale de C1, en sortant des mastodontes européens comme la Juventus et le Bayern Munich.
Avec les Villans, il a déjà dépassé le stade des huitièmes de finale, où il s'était arrêté deux fois avec Paris. De quoi nourrir ambitions et idées de jouer, une fois de plus, la carte d'outsider. Celle qui, finalement, sied le mieux à l'entraîneur espagnol.
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